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29/03/2015

Le Zagigaï Kollektiv s'indigne dans Crime, et châtiment?

J'ai déjà évoqué ici à plusieurs reprises mes affinités avec le mouvement Colibris. L'un des effets secondaires désirables de l'engagement citoyen, ce sont les rencontres. L'une des premières que j'ai faite chez les Colibris, c'était avec Célia Grincourt, une comédienne au parcours atypique et à l'engagement infaillible. Côté scène, elle est partie un an en Biélorussie pour y étudier à l'académie des arts de Minsk et y a rencontré un autre artiste Nikita Gouzovsky avec lequel elle a fondé  en 2011 le Zagigaï Kollektiv. Côté ville, Célia a fait partie des Indignés avant de participer à la construction du groupe local des Colibris Paris. Elle retrouve aujourd'hui ses convictions dans une expression privilégiée pour elle : la scène.


Je connais Célia depuis deux ans mais vendredi soir, j'ai eu le privilège de la voir sur scène au théâtre de Belleville. Pour la première fois. Dans une adaptation de crimes et châtiment, la pièce qu'elle a co-écrite avec Nikita Gouzovsky: Crime, et châtiment? c'est six comédiens -dont Célia-  et un metteur en scène, Nikita, dans une charge féroce sur les dérives de la finance mondiale inspirée de l'oeuvre de Dostoïevski. Le tout, sur un fond de fantastique. « Nous avions envie d'adapter un classique, raconte Célia. Dans Crime et châtiment, Raskolnikov assassine une vieille usurière. Alors on s'est demandé qui étaient les usuriers dans le monde actuel. » Etudiant la création monétaire et s'inspirant de documentaires autour de la finance internationale comme Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde, Nikita et Célia ont créé le personnage de Diane Khali, hautaine, cynique et dénuée de scrupules. Le spectateur s'insinue sans difficulté dans les pulsions meurtrières à son égard du héros, et ne reconnaît que trop bien certaines personnalités qui peuplent les divers écrans de son quotidien.

Si son message est d'actualité, Crime, et châtiment? reste avant tout un spectacle, joué et même dansé par moments : « Je crois vraiment que l'art est politique mais pas militant, affirme Célia. Une pièce doit toucher le cœur des spectateurs plus que d'être un pamphlet. Lorsque l'on vient au théâtre, c'est pour partager la vie des personnages. » Découvrir Célia dans l'interprétation d'un texte engagé dont elle est co-auteur, m'a non seulement permis de passer une bonne soirée mais aussi de me sentir plus reliée à tous ceux qui tentent ici et là de faire à leur façon, avec leurs moyens, leurs talents et leurs capacités, leur part de Colibris: Participer à la construction d'un monde meilleur n'est pas un pensum, mais peut être épanouissant et créatif.




Pour assister à une représentation de Crime, et châtiment? C'est facile La pièce est à l'affiche jusqu'au 5 avril au théâtre de Belleville, à Paris.
Pour ceux qui viendront à la représentation du 3 avril, elle sera suivi par une intervention et un débat avec Frédéric Boccara l'un des économistes atterrés, dont Célia et Nikita avaient lu le manifeste, lequel avait nourri leur inspiration pour Crime, et châtiment? Après cette quinzaine de création, la pièce pourrait se jouer prochainement à Fontenay-sous-Bois dans le Val de Marne, base du Zagigaï Kollektiv.

(Crédit Photo: Marco Samson et Alexandre Risso)

11/01/2015

Des crayons pour Charlie

Nous sommes très nombreux depuis mercredi à exprimer nos émotions et notre ressenti des événements. J'aurais pu faire de même, mais en fait j'ai eu envie d'ouvrir les colonnes des Vergers à tous ceux -connus ou moins connus- qui ont répondu au massacre du crayon en brandissant le leur. J'admire d'autant plus leur talent que je manie moi-même les mots avec nettement plus d'aisance que le crayon. Voici donc quelques croquis qui m'ont touchée ou fait sourire durant ces instants tragiques.








26/09/2014

Moi citoyenne, je décide d'agir


Le 1er février 2014, le collectif pour une Transition citoyenne avait impulsé une grande journée éponyme, suivie sur 85 territoires dans toute la France. Presque huit mois plus tard, le samedi 27 septembre sera celui d'une nouvelle  journée d'action nationale. Le site du collectif vous accueille avec une carte et une liste de plus de 223 initiatives, qui vous permettront de dénicher ce qui se passe près de chez vous. Si vous n'êtes pas déjà impliqué dans l'organisation d'un ou plusieurs événements, vous pourrez peut-être participer à un atelier compostage, un repair café, une disco soup ou une gratiferia, visiter un habitat bioclimatique, nettoyer un chemin ou encore inaugurer un nouveau jardin partagé ou encore découvrir de nouvelles options énergétiques. L'imagination des citoyens est la seule limite.

 


Moi citoyen. Regroupant seize entités investies dans le changement de paradigme, Le collectif – que j'avais déjà évoqué dans un billet autour de l'engagement- a lancé le 1er septembre une nouvelle campagne, moi citoyen, qui bouscule, idées reçues et clichés réducteurs. Les affiches « moi citoyen » sont imprimées sur fond rose, « moi citoyenne » sur fond bleu. Tout le monde se réunit dans le vert, notamment à travers une vidéo qui alerte sur notre capacité à agir, chacun, sans se reposer sur le politique. Motivant et même réjouissant. Et si beaucoup de structures engagées se fédèrent autour de Transition Citoyenne, d'autres initiatives continuent à émerger. Les zèbres, vous connaissez ?


Moi zèbre. Contrôle express de vos connaissances de citoyen : pour répondre à la question (unique), il suffit de rajouter la mention manquante. Bleu, blanc, ...... Si vous avez répondu rouge, vous n'êtes plus à la page. Maintenant, il faut dire Bleu, blanc zèbre, le mouvement qui se définit comme un do-tank et non un think-tank. En résumé, vous êtes un zèbre si vous agissez, que vous prenez votre destin en main. C'est écrivain Alexandre Jardin, auteur du célèbre roman... Le zèbre, qui est à l'origine de cette joyeuse initiative. Appelant à gouverner soi-même, les zèbres proposent une méthodologie simple, directe et tonique comme leur devise: aux actes citoyens et s'associent aux projets résonnants. Etant moi-même colibri, je mettrais bien quelques rayures sur mes plumes: Alexandre, s'il te plait dessine-moi un colibri zébré.

13/04/2014

Le Fashion Revolution day, c'est bientôt (24 avril)

Save the date. Le 24 avril 2013, ça vous rappelle quelque chose ? C'était il y a bientôt un an que s'effondrait l'immeuble du Rana Plaza à Ohaka au Bangladesh, 1133 travailleurs de l'industrie textile trouvant la mort ce jour-là alors que plus de 2500 étaient blessés. Sinistre date que le mouvement Fashion Revolution a décidé de commémorer en lançant une campagne de sensibilisation mondiale autour de l'éthique de la mode. Pour participer, c'est facile, c'est universel, c'est viral.







Je retourne ma veste. Pour que cette tragédie devienne une prose de conscience, le mouvement Fashion Revolution suggère aux citoyens du monde de retourner un vêtement qu'ils ont l'habitude de porter et de se prendre en photo avec, à l'envers, toutes étiquettes et coutures dehors. Une façon de symboliser la question posée par Fashion Revolution : qui a fabriqué vos vêtements ?


C'est à moi de faire la photo;
avec l'une de mes vestes fétiches.

Le selfie, c'est tellement tendance. Et facile avec les smartphone qui vous cliquent le portrait en un clac. Même Barack Obama le fait (mais avec ses vêtements à l'endroit).  Alors, n'hésitez pas, même (et surtout) si vous êtes la reine des fashionista, oubliez quelques instants votre look (ou lancez-en un nouveau qui déchire) et enfilez votre veste, votre chemisier, tee-shirt ou débardeur à l'envers, avant de vous prendre en photo avec l'étiquette à l'extérieur. Envoyez ensuite le cliché ici:  France@fashionrevolution.org  et/ou faites la circuler sur les réseaux sociaux avec le hashtag #insideout.

En France, on s'y met aussi. Rencontrée à son stand la semaine dernière sur le salon 1,618 sustainable luxury, Cécile Lochard aidait les visiteurs à mettre en scène leur selfie pour que la tragédie du Rana Plaza devienne chaque année, un jour de responsabilité pour l'univers de la mode. « Certaines marques ont été réactives d'autres traînent les pieds", remarque l'auteur du livre  luxe et développement durable, espérant que cette opération pourra « reconnecter le consommateur à toute cette filière de fabrication». « Qu'est-ce qui se cache derrière un tee-shirt à 5€ ? » "Est-ce que l'étiquette de mon vêtement est assez bavarde", interroge-t-elle également. Alors, un petit selfie avant le 24 avril? Et souvenez-vous, chacun et chacune d'entre nous possède une parcelle de pouvoir et la pression du consommateur sur les marques, c'est efficace!

J'ai un peu triché, en faisant appel à un ami photographe pour ces clichés.
Parvenez-vous à distinguer les deux lettres sur l'étiquette?

(Crédits photos: Keiron O'Connor pour Fashion Revolution day 1, 2, Martin Dronne pour les Vergers 3, 4) 




06/04/2014

High Tech low life, ou comment être blogueur citoyen en Chine


Porté par la semaine du développement durable le festival Atmosphères s'achève également dimanche dans les Haut de Seine. Entre repair café, projections diverses et conférence d'Hubert Reeves, la 4ème édition du festival a permis de découvrir ou redécouvrir des documentaires comme High Tech Low Life, un plongeon sans bouée dans la vie de deux Chinois courageux.

Zola et Tiger Temple, deux citoyens lanceurs d'alerte.  Zola Est un jeune blogueur de 27 ans plein d'enthousiasme. Tiger Temple est un journaliste de 57 ans qui a roulé sa bosse. Ils partagent une même nature, celle de lanceurs d'alerte. Entre métropoles et Chine profonde, ils pointent leur objectif sur les crimes dissimulés, interviewent les expropriés de force, les agriculteurs sinistrés et oubliés, tous ses sacrifiés d'une croissance folle que rien ne doit entraver. La toile leur permet de jouer à cache cache avec leurs censeurs.


Stephen Maing, réalisateur infiltré. Zola et Tiger filment ces injustices que la Chine ne veut pas voir, Stephen Maing filme la vie de reporters-blogueur citoyens. L'incursion de ce new-yorkais talentueux - dans le quotidien de deux Chinois, dont les audaces ne sont pas sans péril- est aussi rare que révélatrice. Au fur et à mesure que leur notoriété augmente, la censure gouvernementale renifle les traces de poudre laissées par ces deux gêneurs de l'ordre établi. Heureusement, il y a un épilogue à High tech low life.

Que sont devenus les blogueurs? (attention spoilers) Depuis la sortie du film en 2012, Zola a émigré à Taïwan, d'où il poursuit son action... En toute sérénité. Quant à Tiger Temple il a écrit un livre et à force d'avoir l'objectif de Steve Laing sous le nez et de le voir bosser, il a décidé de tâter du documentaire à son tour. Et pour finir... Mongolia se porte comme un charme. Vous ne connaissez pas encore Mongolia. Il ne vous reste plus qu'à visionner le film.

08/03/2014

Journée de la femme: entre mythes et réalité




C'est aujourd'hui la journée de la femme. Celui où nous sommes supposées recevoir tous les hommages et avoir (presque) tous les droits. Mais parce qu'il y a 364 autres jours dans l'année et que la réalité n'est pas toujours aussi rose qu'une partie des illustrations qui accompagnent cette note, voici donc un petit retour à la réalité façon dégrisement en trois touches. A garder à l'esprit la prochaine fois que vous entendrez que l'égalité homme-femme est acquise, ou que l'on vous serez tentée d'affirmer « mais non, je ne suis pas féministe », de crainte que vos interlocuteurs vous encouragent avec la même conviction que si vous aviez évoqué votre intention de rejoindre une faction terroriste.



L'égalité des salaires, c'est pas ça. Vous bossez dur et vous avez l'impression de gagner moins que vos collègues masculins à poste et efforts égaux. Si vous n'avez pas envie de vous déguiser en souris d'hôtel et d'aller fouiner en pleine nuit dans les dossiers du DRH de votre boîte, Il y a des stats pour confirmer vos craintes. Globalement, selon des études de l'INSEE, en 2009 les salaires des femmes étaient inférieurs de 26,9% à ceux des hommes. Pour aller plus loin, rendez-vous sur le pariteur, une petite appli qui transforme les hommes en femmes et les femmes en homme le temps d'une fiche de paie.



Dessine-moi un harcèlement de rue, Thomas. L'astucieux dessinateur Thomas Mathieu recueille des témoignages de femmes victimes de harcèlement et les transforme en BD sur son tumblr qu'il a appelé projet crocodile. Dans ses dessins, tous les hommes apparaissent sous cette forme.


Pour terminer, un petit clin d'oeil artistique, avec le travail réalisé par une équipe d'étudiants graphistes de l'EMI, qui illustre ce billet. Thème: Les stéréotypes masculin-féminin. Forme d'expression : des totems, dont certains sont représentés ici en images. Lieu d'exposition ; la ville de Fleury Mérogis, où ils sont disséminés. Et si vous allez les admirer, promis, on ne vous mettra pas à l'ombre. C'est pas un beau stéréotype?

08/01/2014

Tous citoyens en 2014 ?

Les mouvements citoyens sont-ils devenus un véritable phénomène de société? C'est bien possible. Depuis la crise financière de 2007 et son effet domino, la grogne est montée. D'un scandale alimentaire à des raports toujours plus choquants sur les inégalités, la grogne s'est exprimée. Puis finalement, dans un grand courant d'énergie créative, la grogne a décidé de devenir initiative et s'est organisée en divers mouvements citoyens. Parce que trouver des solutions alternatives est infiniment plus stimulant que de grogner. Voici donc un petit balayage des "pousses" qui ont grandi autour de nous, pour mieux choisir où s'investir et qui soutenir.

Colibris. Créé à l'initiative de Pierre Rabhi et de Cyril Dion en 2008, le mouvement est désormais bien implanté avec plus de 14000 inscrits sur son réseau social et près de 50000 sympathisants sur sa page facebook. Après tous candidats en 2012, le lancement de la (R)évolution des Colibris en janvier 2013 à l'espace Reuilly à Paris a provoqué un bel engouement, Depuis, les campagnes s'articulent autour de grands thèmes, agriculture, éducation, démocratie, énergie et habitat, économie, alors que les groupes locaux s'activent et se multiplient, développant les alternatives et solutions concrètes qui définissent le mouvement. La personnalité de Pierre Rabhi, paysan-philosophe très sollicité par les médias lors de la sortie de son dernier livre, semeurs d'espoirs, offre une belle visibilité aux Colibris. Le rayonnement du mouvement s'appuie également sur Kaizen, le magazine qui en émane et que Cyril Dion dirige avec la même aisance à l'écrit qu'à l'oral. Page facebook. Twitter: @mvtcolibris


Collectif Roosevelt. Soutenu notamment par Edgar Morin et le regretté Stéphane Hessel, le collectif Roosevelt existe depuis 2012 et se base sur le redressement de l'économie américaine avec le New deal du président FD Roosevelt, au lendemain des horreurs de la grande dépression. Organisé en groupes locaux pour des actions plus directes, le Collectif est particulièrement concentré sur les questions économiques et politiques et il a élaboré des propositions concrètes dans ce sens. Plus de 110 000 citoyens (dont Michel Rocard ou encore Lilian Thuram) ont déjà signé le manifeste d'un mouvement. Page facebook. Twitter: @_Roosevelt2012.


ATTAC. Se définissant "comme un mouvement d'éducation populaire tourné vers l'action citoyenne" l'association est notamment portée par José Bové et Giselle Halimi et structurée par 150 comités et groupes locaux. Très revendicatrice et activiste ATTAC prône la justice sociale et écologique et souhaite également promouvoir les alternatives, ainsi qu'étendre et approfondir la démocratie. Page facebook Twitter: @attac_fr.


Collectif pour une transition citoyenne. Conçu pour regrouper des initiatives existant déjà dans divers domaines (comme terre de liens, bioconsommacteurs ou les amis de la Terre), le collectif est à l'origine de la journée d'action nationale du 1er février prochain sur le thème: prenons notre avenir en mains. Le site propose une boîte à outils vraiment pratique pour guider les citoyens dans l'action,  Page facebook.


Sans oublier les Incroyables Comestibles, mouvement venu de Grande Bretagne qui rencontre un succès grandissant dans l'hexagone et Transition France, émanant également d'une initiative britannique, Transitiontown, qui remonte à 2006 et affiche plus de 1100 initiatives dans 44 pays. Le pacte civique suggère de penser et agir autrement en démocratie pour inventer un futur désirable pour tous, alors que le mouvement Utopia organise des conférences thématiques mensuelles.

Et maintenant, plus forts ensemble? Dimanche dernier, une grande partie des mouvement cités plus haut se sont associés au rassemblement mensuel du groupe local Colibris Paris au point éphémère pour préparer en Ile de France Prenons notre avenir en mains le 1er février. Des projets ont émergé dans divers arrondissements et si vous êtes francilien et tenté de vous investir, inscrivez-vous sur le réseau social des Colibris et rejoignez le groupe Paris, où des informations sont régulièrement postées sur l'organisation de la journée.

12/02/2013

La (R)évolution des colibris, résumé du premier épisode


Le 30 janvier dernier, une foule se pressait à l'espace Reuilly à Paris pour lancer la (R)évolution des colibris. Quelques pistes pour ceux qui (comme moi) n'étaient pas dans la salle.

J'ai failli y être. Non, sérieusement, je ne suis arrivée qu'une demi-heure après que le dernier petit veinard ait franchi les portes de l'espace Reuilly. La copine qui m'accompagnait m'a attendu sagement dans la file d'attente jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'elle ne rentrerait pas. Elle s'est alors réfugiée dans un restaurant indien du voisinage où je l'ai rejointe pour passer une excellente soirée copines. Mais un restau où il n'y avait aucun de ses petits groupes de colibris qui comme nous, ont fait partie des 2000 personnes ou plus, selon les estimations, qui n'ont pu rentrer dans la salle et ont formé des agora spontanées d'échange et de discussion.

J'ai donc tout loupé ou presque, sinon ma copine. Mais heureusement il y a internet, qui offre une multitude de sessions de rattrapage. Dans la foulée du mouvement tous candidats, lancé par les colibris en 2012 et en attendant les prochaines étapes de leur (R)évolution, voici le compte rendu sur le site des colibris avec la vidéo intégrale. Le témoignage d'Albert sur Ecoloinfo apporte également un éclairage intéressant sur cette soirée. Enfin, je suis convaincue de l'importance de la figure de Pierre Rabhi, le fondateur du mouvement, en tant qu'inspirateur d'une sagesse ancestrale et je ne rejoins donc pas les propos de l'auteur, mais ce sujet posté sur le forum des colibris est une mine de ressources sur les discussions informelles qui se sont organisés à l'extérieur de l'espace Reuilly ce soir-là. En attendant les prochains évènements, la mise en place de la (R)évolution a déjà commencé.

27/01/2013

La (R)évolution des Colibris sur la rampe de lancement


Les fêtes sont loin, le mois de janvier est morose, l'hiver est interminable. A cette époque de l'année,  on peut facilement se laisser aller à une grosse déprime, entre la grippe qu'on a chopée en déneigeant notre voiture la semaine dernière et les nouvelles du front économiques qui n'ont rien d'encourageants.

C'est le moment de prendre notre destin en main, de reprendre le pouvoir et de faire un petit pas dans la bonne direction pour tous les Franciliens en se rendant le mercredi 30 janvier à partir de 19h30 l'espace Reuilly (21 rue Hénard, Paris 75012) pour la conférence de lancement de la Révolution des Colibris.



Pierre Rabhi, instigateur du mouvement des Colibris et notamment auteur de vers la sobriété heureuse s'y exprimera ainsi que Cyril Dion, directeur de la rédaction de l'excellent magazine Kaizen. Sept intervenants au total présenteront des trajectoires de transition dans cinq domaines : économie, agriculture, éducation, démocratie, énergie.  La Participation est libre dans la limite des places disponibles.

13/01/2013

C'est décidé, je demande mon passeport Islandais


Je ne suis pas milliardaire ni même millionnaire, même si je trouve l'addition salée quand je reçois ma feuille d'impôts. Je ne m'appelle pas Gérard et je serais d'ailleurs bien incapable de jouer du piano comme lui dans l'inoubliable séquence de Green card (à l'époque où il cherchait à devenir résident américain et non pas ressortissant russe).

Mais quand je découvre le cheminement des Islandais, je me dis que ma foi, même si je me sens très très Française, que je n'abandonnerais pour rien au monde mon passeport de Gauloise, mon goût immodéré pour le fromage de brebis et mon absence totale de de compassion pour l'hypocrisie pudibonde de mes grands amis américains, je me sens de plus en plus une âme du Grand Nord. Si l'Islande m'offrait un "jouli" passeport je me laisserais peut-être tenter par la double nationalité. Sauf si évidemment, on décidait tous en France de se simplifier la vie en adoptant leur philosophie : Cinq raisons de plagier les Islandais et pas de copyright qui tienne.




Ils ont mis les "banksters" en prison. Avant 2008, le niveau de vie de l'Islandais était très élevé, mais la crise a mis le glaçon européen à genoux. Mais contrairement à la plupart des grandes démocraties, qui ont laissé le pouvoir aux marchés qui les avaient menés à la ruine, les Islandais ont demandé des comptes à leurs banquiers. D'eux d'entre eux ont d'ailleurs récemment été condamnés à un petit séjour en prison.

Ils ont donné les clés du camion aux citoyens... Notamment à travers le référendum qui a permis aux Islandais de se prononcer pour une nouvelle constitution.

Ils rendent le contrôle des ressources naturelles au peuple, ainsi que la nouvelle constitution l'a justement prévu.



Ils permettent aux femmes d'occuper le devant de la scène. Thora Arnorsdottir, une journaliste de 37 ans enceinte, s'est portée candidate à la présidence en juin 2012 et si elle n'a pas été élue, elle a obtenu 33% des voix.  Le premier ministre est une femme ouvertement lesbienne, Johanna Sigurdardottir et l'église islandaise a ordonné une femme archevêque au printemps dernier.

Ils contemplent des merveilles naturelles au quotidien. OK, leur politique économique et sociale n'y est strictement pour rien, mais tout de même, ça compte de pouvoir d'admirer les beautés de la nature. Surtout lorsque la température ne passe qu'exceptionnellement au dessus de 0°C. Allez, c'est décidé, je prends mon billet et je profite des soldes pour m'acheter des bottes fourrées.

(Crédit photo: Fechi CC; Richard Jones)

03/12/2012

Sept millions d'enfants, du paradis à l'enfer


Il y a les pubs qui font flotter un sourire sur mes lèvres. Merci Georges de savoir te moquer de toi-même entre deux levées de fond pour Obama et une expédition au Darfour... Et un bon film de temps à autre.



Il y a les pubs qui me font ouvrir les yeux grands comme un écran Imax et dont je ne me lasse pas.


Puis, plus rarement, il y a les pubs qui me touchent.
Ce spot de l'UNICEF est peut-être cru, mais il nous rappelle dans quel monde nous vivons. Parce qu'à quelques semaines de Noël, fête où les yeux des enfants doivent briller de joie et d'anticipation, beaucoup n'auront que ceux-ci pour exprimer leur chagrin, s'ils sont encore en vie.


17/09/2012

C'est arrivé demain à Detroit (3ème volet)

Et voici le troisième et dernier volet de notre exploration de la splendeur, décadence et renaissance de Detroit. Au menu le DIY made in Detroit, un futur Zombie Park, deux journalistes françaises tombées amoureuses de la ville et... la contagion: la faillite menace beaucoup d'autres villes aux Etats-Unis.

Le royaume du DIY « faisons-le nous-même ». Devant la faillite des pouvoirs publics dans une ville dont l'avant-dernier maire, a fini derrière les barreaux, des quartiers entiers plongés dans le noir, la fuite des commerçants, les Detroiters ont été obligés de s'organiser. Les initiatives se multiplient en marge des spectaculaires potagers urbains, le recyclage, la production locale du nécessaire et les énergies nouvelles occupent le devant de la scène alors que fleurissent les ateliers de mécanique et de bricolage où chacun peut apprendre à réparer un vélo -comme Fender Bender, exclusivement réservé aux femmes- ou encore une association pour isoler les maisons des résidents l'hiver. Ainsi qu'on le découvre dans cet excellent docu sur sa renaissance, les Detroiters qui sont restés aiment profondément leur ville, veulent en être fiers, au point d'être capables de tourner en dérision jusqu'à la misère qui les a frappés, si tant est qu'elle puisse être retournée en la faveur de leur communauté. Ainsi a germé il y a quelques mois, une idée insolite de transformer l'un des quartiers en ruine de la ville en un parc à thème d'apocalypse et de zombies, Z world Detroit. Audacieux.



Detroit je t'aime. Deux journalistes françaises, Nora Mandray et Hélène Bienvenu ont été accrochées par résilience de cette ville souffre-douleur et se sont penchées dans Detroit je t'aime, un web-documentaire sur ces modes de vie nouveaux qui sont autant d'alternatives à explorer en temps de crise. Hier verrue stigmatisée des ruines mais également de la criminalité et du chômage record, Detroit est toujours une ville instable, mais elle est devenue, par sa volonté de survivre dans l’adversité, un laboratoire urbain du futur.


D'autres candidats? Si son cas est extrême, la situation de Detroit n'est malheureusement pas unique aux Etats-Unis. Vanity fair avait consacré un article inquiétant aux finances de la Californie plus spécifiquement, qui concernait également celles des collectivités locales sur l'ensemble du territoire américaine, d'où il ressort que certaines villes de l'ex huitième Etat du monde comme Vallejo se sont déclarées en faillite et sont menacées d'une misère tout aussi préoccupante que celle qui frappe Detroit. Colorado Springs, la deuxième ville du Colorado, en grande difficulté depuis la récession et qui a été également victime d'un terrible incendie cet été, a réduit ses services publics de façon drastique depuis 2009.

09/09/2012

C'est arrivé demain à Detroit (2ème volet)

Quand Hollywood racontait l'âge d'or et dénonçait les monopoles. Mythique et prophétique, Tucker est sorti en 1983 sur les écrans américains, avec un accueil mitigé du public. Ce long métrage à l’image léchée de Francis Ford Coppola retrace l’histoire véridique de Preston Tucker -inventeur génial incarné à l’écran par Jeff Bridges- dans le secteur de la fameuse industrie automobile. L'industriel novateur fut brisé puis pillé par les trois grands –Ford, Chrysler et General Motors- au début des années 50. A l’époque l’appât du gain régnait sur une ville qui a fnalement payé au prix fort l’arrogance de ses maîtres. Et tente aujourd'hui avec les moyens du bords, telle des dizaines de milliers de petits Preston Tucker en herbe, de renaître de ses cendres.



Entre cité fantôme et patrimoine en perdition, les fermes urbaines redonnent vie aux friches. En prenant progressivement une allure de cité fantôme, Detroit a attiré au fil des années photographes, journalistes et cinéastes comme le réalisateur français Florent Tillon, auteur du controversé Detroit ville sauvage. Locaux ou conteurs venus d’ailleurs, Detroit est un pôle d’intérêt parce qu’elle regorge d’histoires uniques, souvent tragiques, porteuses d’espoir et parfois les deux.Agacés de ce flot de curieux venus observer leur souffrance à la loupe et la diffuser à l'échelle planétaire, certains Detroiter ont choisi de prendre eux-mêmes la plume ou de poser une caméra sur leur épaule, comme Mark McInnis. "Quand tout s'effondre, plantez le champ de vos rêves", annonce le site du film Urban Roots, son documentaire qui explore notamment la reprise en main du cycle de la nourriture par les habitants, en cultivant eux-mêmes les espaces abandonnés. La ferme urbaine, dans nos mégapoles connectées à tous les courants culturels novateurs, c'est le dernier truc à la mode. Les jardins partagés, le compost collectif sont récemment apparus dans certains quartiers à Paris, après avoir envahi les toits de Manhattan, la ville verticale. Mais à Detroit, le mouvement des fermes urbaines d'Earthwork remonte à 1997, par nécessité, à l'époque où nous n'envisagions rarement d'aller chercher nos courgettes ailleurs que dans notre supermarché local. 


03/09/2012

C'est arrivé demain à Detroit (1er volet)


Avec son chômage et criminalité records au point d'avoir inspiré une série télévisée policière, Detroit apparaît généralement dans l'actualité à travers de funestes évènements. Sur notre carte personnelle, nous l'avons plutôt marquée d'un coup de stabylo boss correspondant aux lieux à éviter, que ceux à visiter. Mais s'il est douteux que la principale cité du Michigan ne devienne une haute destination de tourisme de masse dans les années à venir, la Motorcity, comme on l'appelle Outre-Atlantique nourrit peut-être en son sein le laboratoire urbain d'une nouvelle société dont nous n'avons qu'une vague idée. Frappée par la crise de l'automobile dès les années 80, Detroit a trinqué plus tôt et plus violemment que le reste du monde occidental. Et a dû s'adapter plus radicalement. Retour sur la descente aux enfers de feu l'un des fleurons du rêve américain et  visite guidée d'une renaissance chaotique mais passionnante. En trois volets.


Splendeur et décadence de la motor city. Les films comme Mad Max et The book of Eli, qui nous ont fait frissonner d'horreur en nous projetant dans un monde en ruine, résultat de nos propres excès, nous fascinent. Et à Detroit, la fiction a déjà été rejointe par la réalité. Passée de 2 millions d'habitants en 1950 à 700 000 aujourd'hui, la capitale du Michigan avait été frappée de plein fouet par la crise de la construction automobile américaine et de son incontournable triumvirat Ford, Chrysler et General Motors, bien avant que celle de la finance ne secoue le pays presque 30 ans plus tard. Dans les années à venir, des quartiers entiers abandonnés par leurs habitants vont devoir être rasés, alors que les monuments qui firent jadis la fierté de la ville -comme la gare centrale du Michigan- pourrissent sans qu'aucun des plans pour les restaurer ait jusqu'ici trouvé de financement suffisant. En attendant, la ville a pris quelques longueurs d'avance pour s'adapter dans l'adversité, et au moment où tant de pays craignent de s'enfoncer dans une dépression au long court, elle fait figure de laboratoire de la débrouille d'un futur qui a déjà commencé à germer ici et là. Ce qui fascine c'est que Detroit n'est pas une obscure bourgade d'un pays en voie de développement, mais feu une métropole puissante et prospère d'un pays continent qui est aujourd'hui encore la première puissance mondiale. Paradoxal ? Ou tout simplement terrifiant?


A découvrir avec le deuxième volet, qui s'ouvrira sur une séquence nostalgie de la "Motown" avec un film de Francis Ford Coppola, avant de poursuivre avec un coup de projecteur sur les fermes urbaines, qui font pousser l'espoir là où il n'y avait que déliquescence.

05/07/2012

Le sport au féminin est-il synonyme de sexisme au masculin ?



Le sport dernier bastion du sexisme ? Lorsque j’ai découvert le sous-titre de l’ouvrage de Fabienne Broucaret, mon premier réflexe a été : hmmm…. Pourquoi le dernier ? Des bastions du sexisme, j’en vois quelques-uns comme la politique, ainsi que nous avons eu maintes occasions de le constater depuis l’affaire DSK.
En glissant le même sous-titre à une consoeur impliquée comme moi dans le sport j’ai obtenu exactement la même réaction : « le sport, bastion du sexisme parmi d’autres». Ceci étant posé, Fabienne Broucaret n’a pas tort. Parce qu’au fil de son bouquin, on visite toutes les composantes d’un bon bastion sexiste : historique, culture, règlements anachroniques et autres clichés qu’on croirait dépassés, mais qui ont la vie aussi dure qu’un scorpion dans le désert.

Si le constat n’est guère riant, la lecture du Sport au féminin n’en est pas pour autant déprimante. On y découvre un certain nombre de championnes d’hier et d’aujourd’hui, pionnières parfois, vaillantes toujours. Un chapitre du livre consacré à l’égalité salariale est tristement d’actualité depuis que Gilles Simon a décidé la semaine dernière au début du tournoi de Wimbledon que décidément ce n’était pas juste que les femmes touchent autant que les hommes dans les tournois du Grand Chelem, puisque leurs matchs intéressent moins le public que ceux des hommes… Qui dans la plupart des autres tournois gagnent beaucoup plus que les joueuses. Mais si les joueurs pouvaient récupérer encore un peu de sous, ce serait bien, hein ?

Navrant, mais réel. Pour toutes les féministes de France et de Navarre, Gilles Simon a passé une semaine pénible à Wimbledon, essuyant le feu des joueuses et de la presse. Revenge.

29/04/2012

Ce que les Islandaises peuvent nous enseigner


Jeudi dernier en feuilletant Libération, je me suis jetée sur la double page Grand angle. Le titre Islande, tout feu tout femmes, a éveillé immédiatement ma curiosité parce que résonnant avec d'autres découvertes que j'avais faites sur ce pays depuis un ou deux ans et d'où il ressort que les lendemains de la crise financière de 2008 ne se sont pas soldés par un désenchantement et une incapacité à réformer le système comme dans la plupart des grandes démocraties, mais par une prise de conscience et une prise de pouvoir des citoyens.





L'année dernière notamment, j'avais été frappée par une conférence donnée par une femme d'affaires islandaise qui expliquait comment elle avait sauvé son entreprise du chaos. Alors que le Point avait également consacré un article au phénomène Plus récemment dans le numéro un de Kaizen que j'évoque ici, j'ai été très intéressée par la double page consacrée à la révolution citoyenne de la petite île aux sources chaude et au volcan au nom imprononçable, dans laquelle est notamment évoquée la participation des citoyens à l'élaboration du projet de nouvelle constitution et le refus de la prise en compte de la dette aux banques.



Enfin, l'enquête réalisée par Marie-Joëlle Gros pour le compte de Libération, qui révèle qu'entre la candidature d'une journaliste enceinte de 37 ans, la présence au poste de 1er ministre d'une femme ouvertement homosexuelle et mariée à sa compagne et enfin la prochaine nomination d'une femme comme évêque, démontre que la prise de pouvoir des femmes et de valeurs progressistes et féministes n'est pas une façade. Et si on faisait toutes comme les Islandaises...

22/04/2012

To vote or not to vote


En ce matin de premier tour d'élection présidentielle, une petite réflexion sur l'utilité ou la futilité d'aller placer notre bulletin dans l'urne s'est insinué dans mon esprit. Lorsque j'ai visionné il y a quelques semaines le film de Frigyes Fogel autour des Créatifs Culturels dans le monde, je pensais à juste titre y découvrir des volées d'initiatives généreuses et constructives propres à promouvoir les valeurs des Créatifs Culturels, favoriser leur développement et leur présence dans notre quotidien à tous et créer des alternatives aux modes de vie de la société moderne.






J'y ai trouvé tout cela, mais de ce documentaire chargé d'espoir, ce n'est pas ce que j'ai retiré de plus marquant. Quelque part dans les reportages autours des entreprises ou associations éthiques, écologiques ou favorisant le développement durable et le tissage des communautés, l'un des intervenants a lancé cette réponse originale aux maux de notre temps. Il expliquait grosso modo que selon lui le changement ne passerait pas par la destruction des institutions actuelles contre lesquels beaucoup d'entre nous entretiennent une fureur justifiée, mais par le développement de systèmes alternatifs qui au fil de leur succès, finiraient par rendre les institutions actuelles obsolètes. Comme une (R)évolution silencieuse et pacifique. Et que par conséquent, il ne fallait pas attendre de nos élus qu'ils apportent à notre système les changements en profondeur que nous souhaiterions, mais juste qu'il fassent « tourner la boutique » et entretiennent un terrain législatif qui permettra à ces nouveaux systèmes de voir le jour et de croître.
Intéréssant, non ?






Le bulletin de vote que vous glisserez dans l'enveloppe aujourd'hui et dans deux semaines ne révolutionnera certainement pas votre quotidien et il est douteux qu'il trouve une solution miracle aux problèmes structurels aigus dont souffre notre société. Mais en jouant de votre droit de citoyen selon vos intimes convictions, vous contribuerez peut-être à placer à la tête de l'Etat, une personne qui donnera le coup de pouce nécessaires à tous ceux qui sont en train de réinventer notre civilisation dans l'anonymat.

02/04/2012

Riane Eisler dévoile la vraie richesse des nations


Cela fait maintenant plus de dix ans que j'ai découvert cet auteur atypique au parcours atypique, qui pense de façon atypique et développe des idéologies... atypiques, mais de plus en plus pertinentes avec l'évolution inquiétante de la société dans laquelle nous vivons.

Avant même que les ogres de la finance ne menacent de dévorer les millions de petit Poucet qu'ils voudraient que nous soyons, Riane Eisler s'était penchée sur le rapport entre les sexes et l'influence qu'il avait sur la société dans Le calice et la lame son ouvrage référence. Du nazisme qu'elle a fui avec ses parents avant qu'il ne décime sa famille, cette juriste naturalisée américaine a retenu que l'oppression s'insinuait jusque dans notre intimité, nos cellules familiales et nos rapports avec nous-mêmes, concept qu'elle a largement développé dans Sacred Pleasure, une étude approfondie et ô combien d'actualité sur les règles régissant notre civilisation et le conditionnement qui l'accompagne, d'une société à l'autre.


Au fil de ses ouvrages et de son action communautaire, cette sociologue néo féministe a développé une approche nouvelle de notre condition. Plutôt que d'accepter l'ordre établi et la nature humaine supposée « mauvaise », elle oppose le système de domination -que nous subissons tous à des degrés divers même dans nos « démocraties »- au système de partenariat qu'elle préconise. L'un est basé sur une hiérarchie pyramidale maintenue par la force et favorise les comportements de brutalité et cupidité. L'autre prend racine dans la collaboration efficace entre les individus, le respect de l'autre et s'appuie sur des modèles comme certains pays scandinaves et les meilleures périodes ou facettes de nos démocraties aujourd'hui en grand péril. Dans the power of partnership, un ouvrage plus pratique et orienté sur le développement personnel que ceux cités plus haut, elle jette les bases concrètes des changements à opérer dans nos bonne vieilles habitudes destructrices.

Dans la richesse des Nations enfin, Riane Eisler se penche plus particulièrement sur notre système économique. Elle dénonce la perversion du choix des indicateurs, qui incluent des industries polluantes et la production d'arsenal de guerre dans les PNB des Nations, mais pas les heures passées par les parents à éduquer leurs enfants, la prochaine génération. Elle démontre également que les théories qui dominent actuellement le monde de l'entreprise, pressurer l'outil de production, terroriser les employés, brandir le spectre du chômage, amoindrit la productivité et s'avère à terme un coût pour l'entreprise, notamment en matière d'arrêts maladie.

Avec Riane Eisler et un certain nombre d'autres penseurs et acteurs comme David Korten qui non seulement dénoncent les abus du système mais proposent des alternatives, nous pouvons semer de petits cailloux le long d'une route qui mène à l'épanouissement, le partage, la justice, laissant définitivement derrière nous un système vicié et auto-destructeur dans lequel la majorité d'entre nous a été entraînée contre son gré, pour le seul bien d'une infime minorité. 

30/01/2012

Petit guide de survie à la crise

C'est prouvé les Français sont le peuple le plus pessimiste de la planète. Et dans le délicieux contexte socio-économique actuel, il faut chaque matin couper les couches de morosité à la machette pour aller travailler... Ou chercher du travail pour ceux qui font partie de la population grandissante de chômeurs de l'hexagone. Si par les temps qui courent, le réflexe est compréhensible, broyer du noir est déprimant et contre-productif.

Alors que faire pour ne pas sombrer? De petits gestes quotidiens, pour nous, pour les proches et les un peu moins proches, qui nous aideront à rester humains, à remettre l'humain au centre de nos priorités, dans une civilisation qui semble avoir oublié qu'elle n'existe que par l'humain et non pas un nombre infime de ses représentants. Quelques idées pour mettre un peu de rose et de vert dans le gris.



Lire des bouquins ou visiter des sites qui proposent une vision, des alternatives et des solutions au marasme dans lequel nous a menés la cupidité sans limite de l'univers de la finance et des pieuvres multinationales. En France, les économistes atterrés tiennent un discours emprunt de bon sens, alors qu'Outre-Atlantique des visionnaires tels que David Korten et son magazine Yes ou  Riane Eisler se sont penchés depuis longtemps sur des systèmes alternatifs au nôtre.

Tisser les liens de vos communautés et vous entraider. Il existe des tas de moyens en participant à des activités associatives ou en rejoignant un SEL dans votre commune. 

Entamer une activité créative. Poterie, couture, peinture, dans art dramatique? Rien de tel que la création pour se sentir mieux. Si vous pratiquez déjà, ne la lâchez pas faute de temps en vous laissant envahir par la morosité générale. Si vous aimeriez bien sans savoir comment, libérez votre créativité de Julia Cameron et le nouveau journal créatif d'Anne-Marie Jobin (le journal créatif est pour l'instant épuisé) peuvent vous permettre de vous reconnecter avec votre créative intérieure.
 

Financer le projet d'une femme dans un pays en voie de développement. En Inde, au Pakistan ou en Afrique, il suffit parfois d'une centaine d'€ pour changer la vie de quelqu'un, avec la Finca, par exemple.  Babyloan, notamment vous offre la possibilité de choisir le projet auquel vous allez apporter votre soutien financier.

Consommer éthique et local. Le bulletin de vote semble parfois ne plus avoir d'effet positif, mais quand celui-ci est la carte de crédit, nous avons tous une parcelle de pouvoir qu'il n'appartient qu'à nous d'utuliser. Quand c'est possible, préférez votre épicier de quartier ou un petit commerce indépendant plutôt que la grande distribution, qui est activement impliquée dans le système dont nous souffrons aujourd'hui presque tous.

10/01/2012

Ras le bol du RER A

On commence à en parler ici et là, mais pour les Franciliens qui habitent sur la ligne de RER A, le quotidien est devenu un enfer. On sait à quelle heure on quitte son domicile le matin, mais pas celle à laquelle on arrivera sur son lieu de travail, parfait pour les réunions et rendez-vous. Le soir, idem dans l'autre sens. On sait à quel heure on quitte son travail, rarement quand on arrivera chez soi.

Après des années de fonctionnement chaotique, des travaux sur le tronçon Boissy-St-Léger l'été dernier qui ont empoisonné la vie des usagers sans apporter d'amélioration tangible, hier, le vase a débordé pour les 1 à 2 millions de Franciliens qui empruntent chaque jour cette ligne saturée et obsolète. La panne d'une rame entre La Défense et Charles de Gaulle Etoile a laissé une partie de ses 2000 passagers bloqués 3 heures dans le tunnel.


Reprise par divers médias, une dépêche AFP épargne frileusement la RATP, effleurant à peine le calvaire vécu par les usagers dans une rame probablement surchargée à cette heure de pointe, qui étaient en plus dans le noir.  Heureusement que le témoignage d'une habitante de Sucy en Brie dans un blog apporte un regard plus réaliste et humain sur le point de vue des usagers. Et encore, cette dame n'était pas dans la fameuse rame. Pas plus que moi qui ait eu en plus la chance d'attendre mon infidèle RER du bon côté, à Auber. J'ai quand même mis près d'1h30 à rentrer chez moi, en empruntant deux lignes de métro avant de récupérer un RER plus loin sur la ligne, dans une station moins embouteillée.

Le pire est que je suis consciente d'avoir eu beaucoup de chance par rapport à d'autres. Mais le fond du problème n'est pas l'incident d'hier que la RATP qualifie de "situation exceptionnelle", mais plutôt le fait que les retards perpétuels et surcharge structurelle de la ligne pèsent lourdement sur la vie quotidienne de plus d'un million de Franciliens et que les projets d'amélioration sont bien longs à se mettre en place.