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14/09/2018

Amina Bouri, une flamme au service des villes bas carbone


Du vendredi 21 septembre au dimanche 23, trois sites parisiens accueilleront la troisième édition du forum Low Carbon City, une ONG qui œuvre pour des villes bas carbone :  derrière l’organisation de l’événement se cache un carré d’as féminin de bénévoles co-menées par Amina Bouri, une globe-trotteuse de 25 ans qui travaille pour Engie dans les énergies renouvelables et en déborde elle-même. Rencontre. 




D’où viens-tu, Amina, et comment ta fibre écologique est-elle née ?
J’ai grandi en région parisienne et pas dans une famille écolo. Mes parents sont d’origine marocaine et la culture veut qu’on mange de la viande à tous les repas. C’est lorsque je suis partie en Inde à 18 ans, avec ma meilleure amie et contre l’avis de mes parents, que ma conscience écologique s’est révélée. Le fait de voir des déchets partout a été un déclic et j’ai changé de mode de vie. J’ai réduit ma consommation de viande, trié mes déchets et plus tard, je me suis mise au compost.

Comment une Française d’origine marocaine en vient-elle à créer la première antenne européenne de Low Carbon City, une ONG colombienne ?
Après le bac, j’ai intégré une prépa HEC, puis l’école supérieure de commerce de Grenoble. Mais je voulais absolument profiter de mes études pour assouvir l’une de mes passions : voyager. Après avoir crapahuté en Inde, au Népal, en Chine, en Corée et au Japon, j’ai réalisé à quel point il était frustrant de ne pas parler la langue des contrées qu’on traversait. Alors je suis partie étudier la finance internationale et géopolitique à Puebla, au Mexique, puis également la finance à New-York.
Pendant mon séjour au Mexique, j’ai effectué un séjour en Colombie et j’ai eu un gros coup de cœur pour ce pays, dont les habitants sont tellement chaleureux et humains. Du coup, j'y suis retournée pour faire de la recherche dans une école d’ingénieurs spécialisée dans les énergies renouvelables. Je voulais également m’investir bénévolement dans un projet qui colle à mes valeurs et j’ai découvert Low Carbon City à Medellin, où j’ai notamment développé des formations pour que les professeurs puissent enseigner les rudiments de la protection de l’environnement à leur élèves.

Un forum entièrement gratuit

La légende veut que tu aies rencontré Anouk Lucas, la co-fondatrice de Low Carbon City France dans une déchetterie colombienne, est-ce vrai ?
J’étais bénévole dans le cadre d’un projet d’assainissement d’une ancienne déchetterie, sur laquelle des habitants s’étaient réfugiés après la guerre civile. Anouk travaillait pour une fondation sur le même site et oui, nous nous sommes rencontrées dans cette déchetterie le 4 mars 2017. Quelques mois plus tard, alors que nous étions bénévoles sur le 2ème forum Low Carbon City au Mexique, nous avons décidé que nous organiserions le prochain à Paris. Et nous avons créé Low Carbon City France.

Victoire, Amina, Anouk et Louana, l'équipe de Low Carbon City France

Les événements autour de l’écologie se multiplient. En quoi ce forum va-t-il s’en différencier ?
De trois façons. D’abord, parce qu’il est entièrement gratuit, contrairement à la plupart des événement équivalents. Nous considérons qu’on ne peut pas sensibiliser les gens en les faisant payer. Ensuite, les événements s’adressent généralement aux adultes. Le nôtre inclut les enfants et des activités ont été prévues pour eux. Enfin, nous avons choisi de ne nous associer qu’avec des structures dont nous partageons les valeurs, ce que nous a amené à refuser des contributions substantielles de grosses sociétés, qui n’aspiraient qu’à du greenwashing.


Tu as récemment suivi The Climate Reality Project, la formation d’Al Gore  dédiée à la préservation du climat, raconte-nous.
L’un des intervenants des Lundi des Citoyens me l’avait recommandée. Centrée autour des enjeux climatiques et plus particulièrement des solutions énergétiques et de la mobilisation pour l’action, cette session était la plus large jamais assurée par Al Gore, avec 2200 personnes venues du monde entier. Cela m’a notamment permis de faire de belles rencontres et de constater que la moyenne d’âge des militants, autour de 40 ans, était plus élevée aux États-Unis qu’en France.




Parmi les dix lauréates de Women4Climate


Quels sont tes projets et ceux de Low Carbon City France après le forum ?
Nous allons lancer un concours de photographie sur le thème de la gestion des déchets, des soirées troc, une exposition itinérante de photos dans une dizaine de lieux engagés. Nous allons également reprendre nos Lundis des citoyens et nous organisons un salon du livre autour de l’écologie début décembre. J’ai également la chance de figurer avec LCC France parmi les dix lauréates du programme Women4Climate, qui va me permettre d’être suivie par une mentor pendant un an. Dans le mouvement pour la protection de l’environnement, les femmes sont majoritaires. Qu’elles soient soutenues via ce programme lancé par Anne Hidalgo est un beau message d’espoir.


Le forum pratique. Les temps forts s’articulent autour de quatorze tables rondes et plus deux conférences données par Dominique Bourg et Pam Warhurst. Dans le programme, vous trouverez également une Soirée troc et disco soupe, ainsi qu'un marché responsable. Vous pouvez suivre l’actualité du forum sur son événement facebook, son compte instagram et twitter.

23/04/2018

J’ai testé pour toi un moment cocooning avec oOlution


Les réunions style tupperware, tu connais ?  Oui, je sais: ta mère, voire ta grand-mère en organisait et tu trouves ça grave ringard. Mais en fait, pas du tout! Quand c’est bien fait, ça peut être sympa, convivial et instructif. J’ai participé à un moment cocooning avec oOlution, une marque de cosmétiques ultra éthiques. Je te raconte tout.



Pour commencer, le moment cocooning auquel j’ai participé était un chouille particulier, parce qu’une équipe de télévision était présente pour tourner un sujet sur Anne-Marie Gabelica, la fondatrice de la marque. Celle-ci était donc parmi nous. Si tu regardes l’émission la Quotidienne, tu connais peut-être déjà Anne-Marie à travers ses chroniques beauté aussi naturelles que pétillantes (et garanties sans huile de palme ni dérivés de paraben).

«un cahier des charges plus exigeant que celui du label bio»

L’après-midi débute par un petit jeu. Chaque participante doit choisir une carte représentant un fruit : ça tombe bien j’adore les cartes, j’ai tellement de jeux à la maisons entre les deck yoga, tai chi ou chakras, qu’ils occupent toute une étagère. Je choisis la carte myrtille, parce que... miam! Chacune à notre tour, nous lisons les principes actifs du fruit choisi.
Ana, l’activatrice de beauté, nous demande ensuite si nous déciderions d'une mono-diète du fruit en question. Révolte générale à laquelle je participe : j’aime trop les cerises et les bananes pour me contenter de myrtilles. Anne-Marie nous explique alors qu’en cosmétique, c’est du pareil au même. D'où la pertinence des formules riches et complexes choisies par oOlution, dont les soins comportent plus de 65 ingrédients actifs:
« Cela nous a pris trois ans pour formuler nos soins en diversifiant nos sources et en s'inspirant de la nature», raconte la fondatrice, dont la démarche a abouti à «un cahier des charges plus exigeant que celui du label bio».

Nous passons ensuite au diagnostic de notre peau, en répondant au questionnaire. Le résultat détermine lequel des soins oOlution nous convient le mieux.  Et si ça t'intéresse, tu peux réaliser ce diagnostic gratuitement sur le site de la marque. Ensuite, nous testons les produits. Je connais déjà les principaux soins que j’avais testés (et approuvés) peu après leur sortie. Mais je découvre avec curiosité la nouvelle gamme hygiène. Je porte un intérêt particulier à gentle angel, parce que je cherche un gel nettoyant visage pour alterner avec le nettoyant gommant que je fabrique. J’utilise gentle angel depuis maintenant quatre semaines et j'en suis très satisfaite. Le rendez-vous s’achève par un échange convivial entre les participantes autour d’une savoureuse tasse de thé et de délicieux gâteaux préparés par l’animatrice.

Anne-Marie Gabelica et Ana, l'activatrice de beauté


Mieux connaître oOlution. Tu peux acheter les soins, découvrir le blog et  te relier à ses réseaux sur le site de la marque, qui vient de fêter ces cinq ans d'existence. La plupart des chroniques beauté dans la quotidienne d’Anne-Marie Gabelica sont postées sur sa page facebook. Tu peux également la suivre sur instagram (@amgabelica) et twitter (@AMGabelica).

02/04/2018

J’ai testé pour toi un atelier féminin à la Freelance Fair


En mars, je vous avais présenté la Freelance Fair, à travers le portrait de Donatienne, sa coordinatrice. J’ai assisté à l’événement les 26-27 mars à La Bellevilloise et j’ai participé à des ateliers. Pour ceux qui me connaissent, dès que l’on parle de femme entrepreneures, engagées, indépendantes et d’égalité H/F, je fonce. C’est comme ça que je me suis retrouvée dans l’atelier fishbowl femmes free, sur le thème être indépendante au féminin. Je vous raconte.


La halle aux oliviers de la Bellevilloise, un cadre relaxant et inspirant pour les ateliers


Sur la mezzanine de la hall aux oliviers, s’installent en cercle une douzaine de participantes et d’intervenantes. J’écoute avec attention le témoignage de femmes qui ont quitté des jobs salariés pour se mettre à leur compte. Parfois le cœur léger, parfois avec une appréhension qui ne les a pas dissuadées de sauter le pas. L’ambiance est intimiste et chaleureuse et très vite la parole se libère entre les participantes. La première tendance qui se dégage est qu’aucune ne regrette le grand saut dans le vide. « Dans mon entreprise, j’avais l’impression de devoir choisir entre être mère et bosser », confie l’une d’entre elles.



Dans l’ensemble, les entrepreneures se félicitent de la souplesse que leur statut d’indépendante a apporté à leur vie. Mais elles reconnaissent avoir dû surmonter de nombreuses craintes :  négliger leur famille, ne pas trouver un juste équilibre entre travail et vie perso, ni de séparation entre l'un et l'autre si elles travaillent chez elle. Ou encore ne pas réussir à rapporter assez d’argent dans leur foyer.
L’argent est l’un des dossiers "chauds". L'une des participantes assure que "générer mes propres revenus en tant que freelance m'a permis de reprendre le pouvoir sur ma vie professionnelle". Mais notre animatrice nous rappelle tout de même que la rémunération des freelances au féminin est de 24% inférieure à celle de leurs homologues masculin, un écart comparable à celui des salaires, hélas. Elle souligne également que les femmes ont tendance à moins investir sur elles-mêmes que les hommes.


Eléonore, qui représente le groupe Egae, investi dans la défense de l’égalité des droits Hommes/Femmes, insiste sur le manque de légitimité que ressentent les femmes, parfois au mépris de la réalité et qui a conduit à la création de l’annuaire des expertes, qui offre une large choix aux médias pour faire appel à des intervenantes de sexe féminin et rééquilibrer leur présence sur la scène publique, par rapport aux… 80 % d’ hommes. Proportion qui a légèrement évolué depuis cette création.


Si les stéréotypes ont la vie dure, ils sont parfois complexes à vivre pour les familles qui ont décidé de les bousculer. Et les hommes ne sont pas épargnés. L’une des participantes nous raconte ainsi les difficultés rencontrées par son couple, où madame travaille et monsieur s’occupe du foyer. La situation a été choisie délibérément par son conjoint et elle. Celui-ci assume son rôle, mais vit très mal la réception de celui-ci en société. Freelances ou salariées, le monde de l'égalité H/F est encore en mode construction.

Quand Angel prend des notes, ça ressemble à ça


A côté de moi, j’observe depuis le début de l’atelier, une jeune femme qui fait de jolis dessins sur un cahier. Comme à priori il n’y a pas d’interros ni de notes à la fin de l’atelier, j’en profite pour loucher sur la copie de cette astucieuse voisine et je découvre vite qu'Angel transcrit visuellement nos échanges. Prise de scrupules, je lui demande des précisions et... l’autorisation de prendre son œuvre en photo… Je me dis que cette prise de notes graphique qu’elle qualifie de traduction visuelle complétera à merveille mon récit.




Ma conclusion. En dépit des difficultés que nous rencontrons les unes et les autres, ces échanges entre femmes freelances m’ont conforté dans la conviction qu’il s’agissait d’un statut à ne pas négliger pour nous. Il apporte une certaine souplesse dans notre quotidien, nous oblige à surmonter certains blocages (manque de confiance en nous, réticence à nous vendre et parler d’argent), nous permet de développer nos qualités et compétences propres et de bénéficier plus directement du résultat de notre labeur.

19/03/2018

Donatienne, fée discrète dans des coulisses de la Freelance Fair

La Freelance Fair, vous connaissez? Et le Freelance Fair tour? Si vous êtes freelance, que vous y songez ou que vous avez tout simplement envie de faire appel à des indépendants dans votre boîte, start up ou association, ça pourrait carrément vous intéresser.
Il y a quelques jours, je suis passée à Mutinerie pour discuter avec Donatienne, la coordinatrice de l'événement. Je vous raconte.


Sur le mur, s'égrènent les photos des mutins, comme ils s’appellent ici. Et les traditionnelles figurines qui déterminent les toilettes pour hommes et femmes ont des physionomies de pirates. On est tout de suite dans l'ambiance. Durant cette heure de déjeuner, un sympathique brouhaha habite l'espace d'accueil, de restauration et de détente de ce qui est l'un des plus anciens espaces de co-working de la capitale: Bienvenue à Mutinerie, repère des « pirates » organisateurs de la Freelance Fair, qui se piquent d'être à la pointe des nouvelles mutations du travail et notamment de la multiplication des indépendants.


Alors que la plupart des mutins manient déjà leur sabre... pardon leurs couteaux et fourchettes, Donatienne Lavoilotte émerge enfin de l’espace de coworking. Depuis quatre ans que je l’ai rencontrée dans le mouvement Colibris, je l'ai presque toujours vue avec un bloc-notes à la main et un smartphone dans l’autre.
Passionnée par l’événementiel depuis sa dernière année d’études à Montréal, cette jeune femme déterminée n'est jamais aussi à l'aise que dans les temps et lieux où les connexions entre les gens sont favorisées: «Ce qui m'intéresse est de gérer les contraintes pragmatiques pour créer un cadre propice aux rencontres, où l'intervenant est à proximité du stagiaire», confie-t-elle.
Avec son époux Thomas, Donatienne forme un couple aux fortes convictions écologiques et humanistes: Elle, au sein des Colibris, le mouvement citoyen français créé par Pierre Rabhi et Cyril Dion. Lui, à proximité de la transition lancée par Rob Hopkins, pendant anglo-saxon des Colibris.


Depuis 2013, Donatienne a activement participé à l’organisation des OuiShare Fest, du festival Zero waste dont elle prépare la prochaine édition en juillet. Durant la Cop 21, elle était également impliquée sur Place to be et Poc 21. Et plus tard, elle rêve d'ouvrir un tiers lieu. Pas étonnant que la route de cette freelance aux multiples activités ait croisé celle de la Freelance Fair. «Ce n’est pas mon idée, mais celle de Mutinerie», précise-t-elle.


En 2017, la première édition de la "Fair" a attiré 500 participants sur une seule journée à la Bellevilloise, conduisant l'événement à s’étaler sur deux jours en 2018, avec un programme enrichi. «L'objectif est d'y réunir trois populations: les freelances, les aspirants freelances et les organisations qui travaillent avec eux», explique la coordinatrice, qui ajoute également: «Nous voulons démontrer la force que peuvent représenter les freelances et créer une communauté. Chacun d'entre nous possède sa propre vision, mais nous ne sommes pas forcément isolés les uns des autres et nous allons dans la même direction.»



La Freelance Fair pratique. Où ? La Bellevilloise, 19-21 rue Boyer, Paris. Quand ? Les 26 et 27 mars 2018. Quoi? Conférences, ateliers, débats, open forum, job fair, networking, conseils personnalisés, retrouvez le programme complet ici. Combien? A partir de 50€, réservez votre billet. Et en dehors de Paris? Si vous n’êtes pas Francilien, pas de panique, la Freelance fair s’enrichit cette année du Freelance Fair Tour, qui regroupe, du 19 au 25 mars, une trentaine d'organisateurs d'événements dans toute la France autour de la même thématique.

Crédit photos, portrait Donatienne: Marie Guerre

25/02/2018

Qu’est-ce qu’on attend... pour suivre Ungersheim ?


Avant même sa sortie en 2016, je grillais de découvrir l'intriguant documentaire de Marie-Dominique Robin. Mais dans la vie, tout ne se passe pas toujours comment on veut et je n'ai finalement découvert ce film que lors de la nuit de la transition présidée par la réalisatrice en personne, le samedi 17 février à Vincennes. Si comme moi, vous avez une séance de rattrapage à effectuer et une curiosité à sarisfaire, voici quelques clés sur Qu’est-ce qu’on attend.



De quoi ça parle ? Dans Qu’est-ce qu’on attend, Marie-Monique Robin braque son objectif sur  les 21 actions écologiques pour le 21ème siècle d’Ungersheim, petite commune d’Alsace de 2000 habitants, dont les initiatives de transition écologique sont portées par les fortes convictions de son maire Jean-Claude Mensch,

Remettre les petits gestes à notre portée

Pourquoi aller voir ce film ? Alors que Demain a sillonné le globe pour nous faire découvrir des initiatives à moyennes et grande échelle qui fonctionnent pour de bon, Qu’est-ce qu’on attend nous ramène dans notre voisinage, se concentre sur l’action au quotidien d’un territoire. A travers le maire et la galerie de personnalités engagées dans la transition autour de lui, auxquels chacun de nous peut s’identifier à des degrés divers, il est aisé de remettre les petits gestes -qui bout à bout feront une grande différence- à notre portée.



Une visite de Rob Hopkins

Qui est Marie-Monique Robin, la réalisatrice ? Cette journaliste engagée réalise des films depuis 1993, parfois assortis de livres. On lui doit notamment le monde selon Monsanto, notre poison quotidien et les moissons du futur. Depuis quelques années, la réalisatrice est de ses propres mots « passée de lançeuse d’alerte à lançeuse d’avenir », notamment avec Sacré croissance, chroniqué dans les Vergers lors d’une avant-première. Lors de son intervention à Vincennes, la journaliste a d’ailleurs révélé que c’est justement dans une projection en Alsace de sacré croissance, qu’est née l’idée de qu’est-ce qu’on attend : « à la fin, un homme s’est levé pour m’annoncer : tout ce dont vous parlez, nous le faisons déjà à Ungerscheim. J’étais horriblement vexée. » Le trouble-fête n’était qu’autre que le maire d’Ungersheim.

Qu’est-ce que la transition ? Sans faire de raccourcis trop faciles, la transition est un peu le pendant anglo-saxon du mouvement Colibris. A l’occasion d’une visite de Rob Hopkins, initiateur de la transition en France, j’avais évoqué ce mouvement aux initiatives enthousiastes et dynamiques en France et dans le monde, pour construire une société plus vertueuse et résiliente.

Pratique. Vous pouvez suivre l'actualité du film sur sa page facebook. La fiche technique  du documentaire sur le site du producteur vous permettra d'obtenir plus d'infos et peut-être d'organiser une projection près de chez vous.

11/02/2018

Aatise... l’envie d’une mode belle et responsable


Le lundi des citoyens, vous connaissez ? Non ? C’est normal, ça vient juste de démarrer à l’initiative de l’association Low Carbon city. Il s’agit d’inviter cinq ONG, associations ou entrepreneurs à fort impact environnemental à "pitcher" et débattre avec le public présent autour d’un thème défini. Le 29 janvier, j’ai assisté à celui sur le thème de la mode éthique à la Maison des acteurs du Paris durable. Et c’est ainsi que j’ai fait connaissance avec Julia, de la toute jeune marque Aatise, qui mérite un coup de projecteur.


Aatise... quoi ? D’une voix suave et assurée, Julia Schena explique qu’aatise en vieux français signifie « le défi, la provocation ». Avec Heide Baumann -fondatrice de la jeune marque girondine d’un an tout juste- la jeune femme a déjà mis une dizaine de modèles à disposition du public selon un protocole de conception et fabrication participatifs: la "crowdfashion". On vous explique.




«reprendre le pouvoir sur leur garde-robe »

Le concept. Je vous entends d’ici, petites fashionista aux goûts bien campés pour les jolies choses. Quand on vous dit mode éthiques vous pensez « tee shirt en toile de jute qui gratte ». Les mots ne sont pas de moi mais de Julia. Parce qu’en en fait, Aatise, n’est rien de cela. Les modèles ne sont pas moches, parce que s’ils l’étaient, il ne seraient pas fabriqués. L’originalité est que Julia et Heide déposent initialement une coupe, un tissu sur leur site pour tester les réactions de leur communauté naissante. Puis elles présentent un prototype de vêtement, que les acheteuses potentielles votent pour valider en le commandant… Ou pas. Les pièces ne sont fabriquées qu’à partir d’un certain seuil de commandes, puis livrées au bout de six à huit semaines : Zéro gâchis et ainsi que le souligne Julia, cette pratique atypique en France permet aux femmes « de reprendre le pouvoir sur leur garde-robe », « aatise le désir  et crée un lien affectif avec le vêtement ».



Les engagements. "Eco fashion activist" proclamé, la jeune marque Aatise utilise au maximum des matériaux et teintures responsables, notamment grâce au coup de pouce financier de sa campagne de financement participatif sur Ulule. Et les modèles sont assemblés dans des ateliers Français. Le projet est également très axé sur le zéro déchet, non seulement grâce à son élimination des stocks, mais aussi avec la conception d’un tee-shirt compostable et la récupération des chutes pour fabriquer d’autres vêtements.



«... ma boss s’habille en Aatise »

Le duo de choc qui « Aatise ». Ce projet ambitieux et novateur est porté par deux femmes. Heide Baumann, ingénieure qui a traîné ses jupons pendant trente ans dans l’industrie textile, où elle a développé une allergie aiguë à la fast fashion et ses dérives. Et puis Julia Schena, pimpante jeune femme qui activait les manettes de communication digitale d’une grande marque. Le ras le bol a failli la faire renoncer à travailler dans la mode, sa passion, avant qu'elle rejoigne la start up bordelaise sous l'impulsion de sa fondatrice. « Avant c’était le diable s’habille en Prada, maintenant c’est ma boss s’habille en Aatise », raille Julia, enchantée du virage radical de sa carrière. La start-up  revendique une forte identité régionale, fait partie de l’incubateur les premières et est hébergée dans l’un des espaces de coworking les plus hype de l’hexagone : Projet Darwin, que j'avais évoqué ici. « Il se passe quelque chose à Bordeaux au niveau de la prise de conscience et de l'interaction entre les gens, observe Julia qui n'y habite que depuis 18 mois. Il y a une vrai volonté d’avancer que je n'ai pas ressenti aussi fortement ailleurs.»




A ce lundi citoyen, il y avait aussi... Vous l’avez compris, j’ai flashé sur Aatise. Mais les quatre autres acteurs d’une mode plus éthique méritent également d’être signalés. J’ai donc écouté avec un vif intérêt les créatrices de manifeste 011, la nouvelle boutique de mode végane qui vient d’ouvrir à Paris et dont je vous parlerais certainement après leur avoir rendu visite. J’ai noté la pertinence des plate-formes Slowweare, où l’on retrouve notamment un guide des boutiques « ecofashion » et crush on, qui permet l’achat en ligne de vêtements vintages proposés par des friperies. Enfin slow conso propose un choix de produits responsables, dont des vêtements.

28/01/2018

Une « Flow’her » pour les graines d’entrepreneuses ESS


J’aime bien vous parler de jolis projets en devenir, qu’il s’agisse d'une start up ou d‘une association. L’actualité de ces derniers mois m’a donné envie de mettre en avant quelque chose qui soit tourné vers les femmes. Et j’ai été séduite par la démarche de celui, naissant, de Flow’her.


A la soirée de lancement à l’ESS'pace, j’ai fait connaissance avec les deux porteuses du projet. Camille, 25 ans et Laura, 23 ans sont encore étudiantes. La première s'est spécialisée dans l'Economie Sociale et Solidaire, où elle a rencontrée sa future associée, dont le domaine de prédilection est l'audiovisuel. Comme beaucoup d’entre nous elles aspirent à prendre leur destin en main, pour que leur future vie professionnelle ait du sens : «Il n’y a pas assez de femmes dans des rôles de modèles dans la société », constate également Camille. Pour contribuer à y remédier, elles ont formé une association, Flow'her, il y a trois mois, dont l'objectif est d'encourager les femmes à entreprendre dans l'ESS.

Leur idée est triple. «Offrir une visibilité » à celles qui ont déjà sauté le pas via des mini-documentaires et des interviews diffusés sur leur site (récolter). Organiser des ateliers qui offriront des pistes à celles qui aimeraient bien mais n’osent pas trop, « dans une démarche pédagogique » (semer). Et enfin en mettre entrepreneuses et futures entrepreneuses en réseau, afin qu’elles puissent se soutenir et s’entraider (cultiver).

Pour lancer l’association qu’elles ont formée il y a trois mois et dont elles espèrent faire un projet professionnel, Camille et Laure ont été filmer trois entrepreneuses: Myriam La Selve, fondatrice de Zu, un guide "100% kids friendly" à Bordeaux, Marion Garrido, qui braque son média out of the box sur l'alimentation de demain et Isabelle Poujoulas, créatrice de Geromouv, des parcours extérieurs pour favoriser la mobilité des seniors.

Plus tard dans la soirée, je discute avec Laure, qui me dévoile les prochaines étapes: l'organisation d'une journée au printemps qui favorisera les rencontres d'entrepreneuses à divers stades de leurs projets autour d'animations et d'ateliers. Ensuite, Camille et Laure aimeraient faire de la sensibilisation à l'entreprenariat social en milieu scolaire, mais aussi proposer des modules pédagogiques sur le même thème aux collectivités locales, qui leur permettraient d'assurer la viabilité économique de leur structure.

Pratique. Pour suivre l'actualité de Flow'her, retrouvez le projet sur facebook, ainsi que twitter et instagram (@flowherparis).

16/10/2016

Meet ze chef, lien antigaspi entre plats généreux et estomacs creux


Le mois dernier à la maison des acteurs du Paris Durable, j’ai rencontré Laurence, qui porte l’astucieux et généreux projet de Meet ze chef. Et en ce dimanche 16 octobre, journée nationale contre le gaspillage alimentaire, c’est le moment parfait pour mettre un coup de projecteur sur cette plate-forme naissante.



« Mince alors, j’ai encore fait trop de gratin de brocolis ! Mes enfants en mangent du bout de la fourchette, mon chéri est à un dîner d’affaire et demain on part tous en week end chez Mamie. Alors, poubelle mon bon gratin cuisiné avec amour ? »
Non! Pas poubelle, parce que gaspillage alimentaire, vilain pas beau et surtout que maintenant, je peux mettre mon plat sur meet ze chef. Je crée mon compte (oui, oui, j’ai testé), je propose mon gratin, gratuitement ou pour quelques €. Et quelques minutes plus tard, l’étudiant du 6ème sonne à ma porte en se pourléchant les babines : ça va le changer des chips et des sandwiches "ramolos".

Bon, OK, pour l’instant, ce n’est pas aussi simple que cela, parce que Meet ze chef débute tout juste. Le site n’est lancé que depuis quelques semaines et si plusieurs centaines de plats ont changé de mains pour la plus grande satisfaction du donneur comme du receveur, vos trois tranches de cake aux olives ne trouveront pas forcément preneur instantanément. Ne vous découragez pas! Comme pour toutes les plate-formes, il faudra une certaine notoriété pour que le réseau soit assez dense pour faire rencontrer offre et demande.
C’est pour cela que Laurence, ultra motivée était aujourd’hui sur le parvis de l’hôtel de ville pour présenter son « bébé » à l’occasion du brunch antigaspi cuisiné par huit chefs. Et c’est pour cela que de petites étiquettes vont apparaître prochainement dans trois arrondissements de Paris (1er, 15ème, 17ème) sur certains produits particulièrement susceptibles de finir à la poubelle, afin de faire découvrir aux consommateurs l’option d’inscrire les surplus sur Meet ze chef.



Aux détracteurs, qui lui affirment que les gens ne vont jamais faire l’effort d'inscrire les deux parts de forêts noire qui leur reste sur un site (ou une appli si tout va bien d’ici six mois), Laurence répond : « il y a dix ans, personne ne croyait que les gens feraient du covoiturage pour économiser». Bla bla car a prouvé le contraire. Pour l’alimentation, c’est peut-être également une question de temps et d’évolution de moeurs. L’apparition de Meet ze chef le montre, en comblant un nouveau créneau de l’"antigaspi" alimentaire, avec les Disco soupe qui cuisinent les invendus en musique, le chaînon manquant qui distribue les repas non utilisés à des associations caritatives ou Optimiam, qui met en relation des commerçants soldant des produits périssables, et des petites et grandes faims prêtes à sauter sur l’occasion. Meet ze chef complète l'offre avec les plats cuisinés par les particuliers.

Je participe... En m'inscrivant sur la plate-forme pour proposer des plats, en suivant l'actu sur la page facebook ou en participant à la campagne de financement participatif. (derniers jours)

10/05/2016

Hylla, la penderie partagée maxi choix et micro encombrement


« Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir mettre pour l'anni de Chloé ce soir ? »
Vision apocalyptique d'une penderie dégueulant de vêtements de toutes couleurs, formes et styles.... Il y en a partout, sur ton lit, sur le sol, dans le panier à linge sale, dans les tiroirs et sur les cintres. Mais... tu n'as  « rien à te mettre ».


Cela te rappelle quelque chose ou quelqu'un ? Normal, on est (presque) toutes passées par là. Hylla en a même fait son slogan : « On ne veut plus l'entendre celui-là » clame le site de la start up. Mais au fait, c'est quoi Hylla ?


Hylla c'est une nouvelle façon d'envisager son rapport à la mode, l'usage primant sur la possession façon économie circulaire. Le projet est né de la rencontre de Céline et Amandine, durant un stage professionnel qu'elles effectuaient toutes les deux en Allemagne.
« Le hasard a bien fait les choses, raconte Amandine. J'animais un blog sur le développement durable dans le cadre de mes études. Je m'intéressais à la mode et j'ai découvert un principe de location de vêtements à Hambourg. J'ai publié un article sur Linkedin. Céline, l'a lu et m'a contactée. Elle écrivait son mémoire sur la location de vêtements. Et voulait importer le concept en France. »


De retour dans leur pays natal en août 2015, Amandine et Céline ont creusé le concept qui fonctionne déjà non seulement en Allemagne, mais aussi en Suède et aux Pays Bas. Le principe d'Hylla est simple : Trois formules d'abonnements (20, 35 et 50€) donneront droit à des tickets, qui permettront d'emprunter un certain nombre de vêtements. L'achat est même possible en cas de coup de cœur.



Pour l'instant Hylla est nomade. Grâce au stock de vêtements chiné par les deux entrepreneuses-étudiantes, la start up a participé à plusieurs événements ponctuels et accueille les élégantes curieuses de tester le concept entre 12 et 18 heures les derniers samedis du mois à la recyclerie. Sont disponibles à la location (5 à 10€ pour un mois) une centaine de pièces sélectionnées en fonction de leur originalité par Amandine et Céline. Mais bientôt, les deux jeunes femmes espèrent poser leur penderie -qui devrait monter à 400 pièces du 36 au 42- dans la boutique idéale qu'elles recherchent activement depuis plusieurs semaines: préférence pour les 3, 10 et 11ème arrondissements.


30/11/2014

Homo Alternatus, "bébé" d'une altergirl pleine de peps

La semaine européenne de réduction des déchets s'achève aujourd'hui, avec ces ateliers de sensibilisation et sa multitude d'événements thématiques parmi lesquels j'ai picoré de mon mieux. Ainsi, après avoir assisté à la soirée de lancement du livre le scénario zéro waste vendredi 21 et avoir découvert les meilleures villes traqueuses de déchets, je suis retournée samedi 28 à la bien-nommée recyclerie pour assister à la l'Evolution day, organisée par Homo Alternatus. Aussi engagé, mais plus ludique.


Il y a quelques mois, j'avais vu apparaître ce webzine attractif et bien fichu, tout en regrettant de d'avoir manqué la fête de lancement en mars. Mais samedi, en attendant que débutent ses aminations, j'ai eu la chance de discuter avec la fondatrice du projet, Anouk Piazza. Une jolie histoire, dans laquelle certaines et certains reconnaîtront certainement la leur. Anouk est une jeune femme de 24 ans débordant d'enthousiasme et d'énergie. Au fil d'études poussées et bilingues autour des médias et de la pub, elle a vécu à Londres. C'est en regardant le zapping de Canal+, son fil rouge avec la France depuis son canapé grand-breton, que la rupture avec le système traditionnel s'est opérée pour elle. «Je me suis dit que cela me bouffait », raconte-t-elle. Ajoutant tout de suite : « je suis peut-être plus sensible qu'une autre ».


Ayant pris ses distances avec la publicité Je ne voulais pas travailler dans ce que je considère comme étant l'un des cancers de notre société »- Anouk a mis ses ressources  dans un projet personnel. Essayant elle-même de modifier son mode de vie quotidien, elle avait « réalisé que les informations n'étaient pas forcément faciles à trouver ». Et c'est ainsi qu'est né Homo Alternatus, webzine dédié aux modes de vie alternatifs et qui se veut selon son slogan "déclencheur d'évolution". Une démarche qui se rapproche de celle des Vergers d'Atalanta et dans laquelle son auteur se retrouve forcément.

Anouk anime l'atelier liquide vaisselle

« Tout le monde est HomoAlternatus, fait de bonnes actions et peut s'identifier à la communauté », insiste Anouk, qui ne se limite pas au virtuel et organise des événements comme les Evolution Day.Samedi soir à la recyclerie, il y avait un atelier pour tambouiller son liquide vaisselle, un coup d'upcycling lumineux, un photobooth pour dégoupiller un peu, et on pouvait adopter un objet grâce à Oureparer.com. Mais si vous avez manqué cette édition, ne soyez pas trop déçu, il y en aura d'autres. Anouk prévoit d'en organiser une tous les deux mois et les prochains pourraient prendre pour thème le voyage et l'alimentation.

24/03/2014

Croquons dans les fruits de l'imagination de Christel Jeanne




Si vous êtes Francilienne ou Francilien et que vous avez arpenté le coquet cour St Emilion ces dernières semaines, votre regard s'est certainement arrêté sur de drôles de clichés : des fruits à la physionomie insolite, qui par la magie de l'objectif et de l'inspiration d'une malicieuse photographe se sont transformés en petits ou grands animaux. Les fruits de mon imagination de Christel Jeanne (jusqu'au 27 mai) ou comment un piment se fait escargot lorsqu'une tranche d'orange incarne sa coquille avec conviction.

Quand beaucoup de ses confrères traquent les stars ou shootent les drames, le sujet choisi peut surprendre. Mais entre les fruits et Christel Jeanne, c'est une belle histoire. Qui part de la famille dans laquelle elle a grandi, où les fruits relevaient presque du sacré dans les mains d'une mère qui « les choisissait et les rangeait avec un soin particulier ». L'histoire se poursuit avec des jobs dans la restauration, pour de grandes enseignes. «Je commandais les fruits et je contrôlais leur qualité », raconte la croqueuse de pommes. Ces boulots devaient payer ses études photo, ils ont failli devenir sa carrière, mais l'appel de l'image était le plus fort.



Entre labos et studio, Christel l'éclectique s'est forgé une expérience aussi précieuse que variée : news, gotha, luxe, studio, elle a peu touché à tout et sait presque tout faire.  Shootés d'abord en studio il y a 10 ans, les fruits de mon imagination faisaient partie du « book » de la chasseuse d'images avant de devenir une expo très relayée dans les médias, jusqu'à silence ça pousse sur France 5, Télérama ou Paris-Match.


Lorsqu'elle a immortalisé ses petits trésors, la photographe troque parfois son objectif pour casseroles et fourchettes et cuisine puis déguste « simple et équilibré avec une touche d'originalité». Par manque d'espace adéquat, elle ne cultive pas et le regrette. Parce que Christel Jeanne est aussi une citoyenne engagée. Les fruits ou les légumes de son imagination rejoignent parfois ses convictions. Et si une image d'une joyeuse après-midi de plantation du mouvement Incroyables Comestibles, ou d'une journée d'alternatives citoyennes organisée par les Colibris paraît dans une publication nationale, elle aura de bonnes chances de porter sa griffe.

02/03/2014

C'est qui cette blonde qui veut sauver le monde ?

Dans les dernières semaines de 2013, son projet avait créé un mini buzz sur la toile : estampillée par son équipe, "moi la blonde qui sauve le monde", Jane Schinasi avait lancé un appel au financement participatif de son projet audiovisuel : quatre documentaires de 52 minutes dans quatre pays, L'inde, l'Ethiopie, le Cambodge et la Colombie, pour y explorer les initiatives d'associations humanitaires. Près d'une centaine de contributeurs et un article dans Paris-Match plus tard, la saison 1 de Moi la blonde qui sauve le monde a pris forme. Alors qu'un bus francilien la transportait vers sa destination, nous avons conversé avec Jane Schinasi, une blonde... pas si blonde que ça, qui puise aussi bien son inspiration dans Kubrick, Scorsese, Carné ou Burton.

Le concept. « Le titre moi la blonde qui sauve le monde, c'est mon producteur qui en a eu l'idée. Il voulait que ce soit moi qui présente, parce que je suis une blonde façon Pierre Richard, un peu imprévisible. »

La blonde. « Je suis née à San Francisco, j'ai un passeport Américain et mon frère, mes deux oncles et ma tante vivent là bas. Mais je suis arrivée en France à 4 ans et j'ai un accent français. Après le bac, j'ai fait l'ESRA, une école parisienne qui prépare aux métiers de l'audiovisuel. J'ai été assistante de monteuse, effectué de petits reportages et j'ai été réalisatrice de clips et films pour des amis qui sont dans l'humanitaire. Je voulais participer plus concrètement à leur action et j'ai réalisé que ce que le mieux était les filmer et mettre la lumière sur eux, combinant ainsi mes deux passions. »


Sa co-réalisatrice, Léa Durant. « A l'ESRA où on a  fait connaissance, on avait des conversations d'extraterrestres. On passait nos journées à refaire le monde. C'est elle m'a proposé de passer devant la caméra, ce que je n'avais jamais fait avant. »

Check up. « Nous avons réalisé le pilote avec notre propre matos et gratuitement. Malheureusement, il ne sera pas diffusé, parce que les chaînes ne diffusent pas de 13'.  En Inde, où nous tournerons le premier épisode, nous ferons un 52'. Nous allons visiter quatre associations par épisode, pas trop loin les unes des autres. Nous aimerions rester un mois, en juillet, août ou septembre mais à mon avis, nous n'auront que 20 jours. Nous espérons pouvoir quand même prendre le temps de dormir! »

Petit écran. « Nous avons l'accord d'Ushuaïa TV, nous attendons la réponse de France Ô, Discovery channel et d'autres encore. Je suis également en train de traduire le projet en anglais pour une diffusion internationale.»


L'article dans Paris-Match. « Je ne sais même pas comment ils m'ont trouvée, c'est assez incroyable. Dans la recherche de partenaires financiers, sponsors, cela a certainement dû aider. C'est plus facile que l'on s'intéresse à nous. »

Objectif. « J'espère faire voyager les gens, que ce programme devienne une fenêtre ouverte sur le monde, j'espère qu'il y aura de plus en plus de programmes comme celui-ci à la fois ludique et éducatif. »



12/12/2013

Christina Vieira, la femme derrière Bioaddict

Fondatrice en 2008 du site Bioaddict -journal en ligne indépendant en pleine expansion- cette diplômée d'école de commerce est devenue une ardente militante du bio et de l'écologie. Elle s'est prêtée au jeu des questions-réponses pour les Vergers.

Comment en êtes-vous venue à créer votre site ?
Christina Vieira. La dernière société pour laquelle j'ai travaillé était une régie média, pour laquelle je m'occupais surtout de marques alimentaires et cosmétiques. J'ai réalisé que mon travail était de faire la promotion de grandes marques de consommation que je boycottais personnellement. Puis, mon père m'a appris qu'il était atteint d'un sérieux cancer de l'estomac Et en discutant avec les médecins, j'ai réalisé qu'entre les pesticides et autres colorants alimentaires, nous mangions n'importe quoi. Je me suis également rendu compte qu'il n'existait aucun journal d'information indépendant en ligne sur le sujet. J'ai démissionné et j'ai monté un blog que j'ai appelé Bioaddict sur les conseils d'une amie. Puis d'anciens collègues m'ont rejointe et le journal est en ligne depuis juin 2009.

Papier ou toile, la presse est un secteur sinistré. Quel est le modèle économique de Bioaddict ?
Nous sommes une petite rédaction. Nous avons des pigistes mais pas de permanents. C'est une entreprise essentiellement familiale. Le rédacteur en chef est mon père, qui mange beaucoup de fruits et légumes bio et se porte aujourd'hui très bien. Ma mère s'occupe des relations publiques. Nous avons monté cela par conviction avec l'argent familial. J'ai vendu ma voiture et mes parents ont investi leur retraite.


Aujourd'hui, le site est-il viable ?
Notre trafic augmente et notre chiffre d'affaire aussi.  En 2013, Nous avons 160 000 visiteurs uniques par mois et 500 000 pages vues, ce qui correspond au double de 2012. Les réactions sur les réseaux sociaux explosent depuis quelques mois.

Comment expliquez-vous cet engouement pour le bio, d'une façon plus générale ?
La crise économique a été bénéfique pour l'écologie. Quand vous avez 10€ pour le dîner de votre famille, vous réfléchissez. Les gens lisent les étiquettes et découvrent qu'il y a des produits bizarres dans la composition de ce qu'ils achetaient. La débrouille s'est également développée. En achetant ces légumes et en cuisinant lui-même, le consommateur réalise qu'il fait des économies, est en meilleur santé et qu'il peut en plus soutenir un petit producteur local.

Sur un plan politique, la crise a pourtant remis l'écologie au second plan...
Ce ne sont pas les politiques qui vont changer le monde. Le pouvoir est dans le caddie. Le consommateur le sait.



Lors du débat où nous nous sommes rencontrées, vous aviez défendu l'implication de la jeunesse dans l'écologie, sur quoi vous appuyez-vous ?
Maintenant, toutes les générations s'impliquent. Je donne ds cours de fiscalité dans des écoles de commerce et les étudiants ont une vraie volonté de s'engager pour une économie plus intelligente. C'est nouveau. Je suis moi-même sortie d'école de commerce en 2003. A l'époque, on s'en foutait complètement de savoir si les produits étaient toxiques pour la santé. Aujourd'hui ce n'est plus le cas. Il m'arrive également d'aller parler dans des écoles de développement durable. C'est frappant de constater de l'éducation environnementale des jeunes. Des collégiens montent des associations écologiques dans leur établissement et ils éduquent même leurs parents.

Les femmes jouent-elles un rôle particulier dans ce processus ?
Oui. Je me souviens d'un article que j'avais écrit en mars 2010, dont le titre était : la femme est l'avenir écologique de l'homme. Beaucoup de nos lecteurs sont de jeunes mamans, qui font rentrer le bio dans leur foyer. Et en politique, ce sont des femmes comme Nathalie Kosciusko-Morizet, Chantal Jouanno, Michèle Rivassi ou Eva Joly, qui se sont investies en priorité.

Avez-vous d'autres projets ?
En 2014, nous aimerions lancer une application bioaddict et mon rêve serait de monter une chaîne de TV, Bioaddict TV, 100% bio et écologique. Le marché publicitaire n'est pas mûr, mais je suis persuadée que c'est l'avenir.

(Crédit photo: C.Vieira)

17/10/2013

Malala Yousafzai, un passeport pour un courage exemplaire

La jeunesse du monde milite et n'attend parfois même pas sa majorité pour agir pour la planète ou défendre ses droits. L'été dernier, j'avais évoqué ici la sympathique entreprise de recyclage créée par Malis Buckholz. Alors que vous pouvez retrouver toute une brochette d'enfants écologistes et entreprenants dans ce dossier réalisé par We demain, c'est à Malala Yousafzai que je voulais aujourd'hui rendre un petit hommage féminin.


Si elle n'a pas obtenu le prix Nobel de la paix, Cette Pakistanaise de 16 ans est plus que jamais dans l'actualité cette semaine parce que le Canada a salué son courage en  accordant la citoyenneté honoraire à celle qui vit désormais en Grande Bretagne avec sa famille. Un joli geste pour souligner le courage d'une jeune femme qui se bat pour l'éducation des jeunes filles au Paskistan, bravant notamment la terreur des Talibans.

Alors que même en France elle serait trop jeune pour voter, Malala Yousafzai a déjà une vie derrière elle. A 11 ans, elle tenait un blog sur le site de la BBC avant de devenir l'héroïne d'un documentaire. En 2012,  elle était gravement blessée par balle à la tête, après une tentative d'assassinat perpétuée par les Talibans. Quelques mois plus tard, elle prenait la parole à l'ONU et devenait la plus jeune nominée pour le prix Nobel de la paix de toute l'histoire des récompenses suédoises.


Malala est aujourd'hui plus que jamais la femme à abattre pour les Talibans, qui veulent sa tête et auraient promis la mort aux libraires qui vendront son nouveau livre : Moi Malala, je lutte pour l’éducation et je résiste aux talibans. Icône en occident -et récente lauréate du prix Sakharov- mais controversée dans son pays, Malala ne cache pas son ambition d'être un jour premier ministre dans son pays. Cela ne l'empêche pas d'être également une jeune fille comme les autres, fan de Justin Bieber, de la saga Twilight et du cricket.

(Edit 11-10-14): Après avoir manqué la session 2013, Malala a obtenu conjointement le 10 octobre 2014, le prix Nobel de la paix pour son action en faveur de l'éducation des enfants, Elle est à 17 ans la plus jeune lauréate, toutes catégories confondues.

13/10/2013

Prenez-en de la graine avec les femmes semencières

L'alimentation et les semences sont un enjeu capital pour l'avenir de l'humanité . En marge de nombreuses publications comme celle dans Kaizen le mois dernier, les événements se sont également multipliés ces derniers jours, notamment dans le cadre de la 2ème quinzaine internationale de la semence libre, initiée par Vandana Shiva. C'est l'occasion pour moi d'évoquer ici un très beau mouvement qui se développe : les femmes semencières.


Leur histoire commence avec la rencontre initiatique de leur fondatrice Claire Chanut avec sa propre stérilité, qui l'a connectée, révèle-t-elle « avec celle de la planète ». Deux enfants  plus tard, la magie de la fertilité est toujours au cœur des convictions de la créatrice des femmes semencières. Fascinée par la photosynthèse, Claire avait lancé en 2005 l'association fotosyntesia, avant qu'au détour d'une rencontre, Pierre Rabhi lui suggère de devenir une femme semencière et de susciter la vocation chez beaucoup d'autres si possible.


C'était en 2011, et deux ans plus tard, les femmes semencières se sont organisées. Pour  "relier à travers le monde toutes celles et ceux qui le souhaitent pour faire vivre des projets de reproduction et de conservation de semences vivantes et reproductibles", comme l'explique le site, une dizaine de projets locaux se sont développés en France, mais aussi au Sénégal, au Maroc ou encore à Haïti  « Pierre est en train de rédiger un manifeste », précise Claire Chanut. Pour être une femme semencière, quatre composantes sont nécessaires, l'étincelle, la terre et l'eau, les semences et le savoir faire. Les femmes semencières doivent accompagner le processus de la vie, de la graine à la graine et notamment apprendre à leurs adeptes comment semer mais aussi comment récolter les graines.



C'est au Festival du Livre et de la presse d'écologie (Felipe pour les intimes) que j'ai rencontré Claire le samedi 13 octobre. Elle était en pleine discussion avec François Rouillay, l'instigateur des Incroyables Comestibles en France, qui fourmille également de projets ambitieux. Les deux mouvements se rejoignent et ces deux amoureux de la terre parlent même de « mariage » entre eux.


En attendant la publication des bans et les merveilleux enfants qu'ils ne manqueront pas de faire, les femmes semencières sont partenaires d'une conférence débat, OGM en tous genres, ça suffit, le lundi 14 octobre à 19h30 à l'espace Jean Dame (17 rue Léopold Bellan, 75002 Paris).  La semence étant au cœur des enjeux de notre alimentation, les femmes semencières étaient également présentes le mois dernier lorsque Shabnam Anvar, l'une des expertes planétaires en matière de semences, a présenté un petit film astucieux destiné à éveiller les consciences sur ce qui se trame dans les coulisses du business agro-alimentaires : le droit de semer. A visionner et à partager sans modération.

06/10/2013

J'ai testé pour toi oOlution, les cosmétiques du futur

Les rencontres des Incroyables Comestibles Paris réservent parfois de belles surprises. En papotant sur la terrasse du moulin à café en septembre, j'ai ainsi découvert l'esprit vif et novateur d'Anne-Marie, la créatrice d'oOlution. Je connaissais la marque, dont j'avais lu beaucoup de bien sur le blog d'écologirl. Mais je n'avais pas testé les crèmes. Au terme d'une enrichissante discussion qui a permis à quelques échantillons des produits oOlution (ageout et whole again) d'arriver jusqu'à ma frimousse, j'ai pu y remédier. Verdict.


Couleur, odeur, texture. Je fabrique la plupart de mes cosmétiques depuis cinq ans, je ne suis donc à priori pas une cliente type d'oOlution (quoique, on ne sait jamais..). En revanche, je suis une testeuse sans pitié, jugeant ma propre production à chaque nouvelle formulation. Le premier contact avec un cosmétique s'articule pour moi autour de trois sensations, la couleur, l'odeur et la texture. Pour la couleur, Oolution est la sobriété absolue avec un blanc immaculé. L'odeur est très légère, très naturelle et n'apparaît vraiment que quand on l'applique. Je dirais que c'est une odeur agréable, mais surtout, qui inspire confiance. La texture enfin, est fine et très pénétrante. La crème est bien absorbée par mon épiderme et ne laisse aucune trace. Simplement une sensation veloutée.

oOlution anti-allergie. L'une des raisons qui m'a poussée à fabriquer la plupart de mes produits n'est pas la sensibilité de ma peau qui est plutôt tolérante, mais celle de mes yeux. Avec la micro-transpiration, au bout de quelques heures, l'écrasante majorité des crèmes du commerce me pique les yeux. Avec ageout comme whole again que j'ai testés, aucun effet secondaire à déplorer. Youpiii!



oOlution conservation. En manipulant les échantillons que m'avait donnés Anne-Marie, comme en surfant sur le site d'Oolution, j'ai constaté que les tubes étaient conçus pour que les contacts entre nos doigts et le produit soient minimaux. Avec les flacons pompe airless (entièrement recyclables) dans lesquels sont conditionnés les produits Oolution, bactéries, passez votre chemin.

A propos, pourquoi ça s'appelle oOlution? Le double o, c'est pour le signe de l'infini qui  "s'inspire du fonctionnement de la Nature, où il n'existe pas de déchets mais où tout est réutilisé, nous explique la créatrice. Ce fonctionnement en cycle fermé, sans déperdition, est symbolisé par le oo qui représente le signe infini. L'infini qui évoque le fonctionnement circulaire des écosystèmes, dont nous devons nous inspirer pour rendre notre société plus durable, un combat cher à oOlution !"

La femme derrière les tubes. Elle s'appelle Anne-Marie, elle a 34 ans et elle est ingénieure. Mais alors qu'elle oeuvrait encore pour une marque de cosmétiques très connue, elle rêvait déjà de formuler ses propres produits. Puis, elle a décidé de se lancer, mis trois ans et demi à peaufiner oOlution, y a injecté toutes ses connaissances et ses convictions, évoquant notamment sa démarche vers la biodiversité et son souhait de "créer un régime équilibré pour la peau". Le résultat est que dans les crèmes oOlution, il n'y a un maximum d'agents actifs: "Les produits traditionnels ne sont pas digne d'un organe comme la peau, argumente Anne-Marie. Ils contiennent 2, 3 actifs sur lesquels tout est misé sont complétés par beaucoup d'excipients qui ne servent qu'à remplir la formule"