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02/12/2018

Avec Julien Vidal, ça pourrait commencer par vous


"Ça commence par moi", ça vous dit quelque chose ?
Peut-être que oui. Vous connaissez le site? le bouquin? les deux? ni l’un ni l’autre? 
Allez, je suis d'humeur partageuse, alors je vous fais un petit briefing. 



Julien Vidal était l’un de ces écolos genre "poil à gratter" qui culpabilisent leurs proches de trop manger de viande, prendre l’avion ou balancer des emballages plastiques. Vous en avez peut-être (sûrement) un dans votre entourage. C’est peut-être vous… Souriez, vous êtes filmés.

Mais d’une tendance avouée à la culpabilisation d’autrui, le jeune globe trotter qu’était Julien Vidal a pris conscience que pour avoir du poids ses convictions devraient justement commencer par ses actions.
En adoptant une attitude astucieuse et franchement courageuse, il s’est fixé le défi d’une action par jour pour préserver la planète. Difficile de se défiler, une fois que l’on a créé un site où l’on partage son expérience avec des internautes, qui suivent votre progression par centaines, puis milliers et dizaines de milliers.



Le succès du site ça commence par moi a été tel que son créateur a publié un livre sur le même thème. C’est par ce biais que j’ai découvert la démarche de ce trentenaire à l’optimisme contagieux. Racontant avec honnêteté et humour le cheminement parfois chaotique mais toujours enthousiaste de l’auteur, ce livre touche tout autant une blogueuse écolo comme moi à laquelle ce parcours du combattant green fait écho, qu’une personne qui souhaite entrer dans la danse green sans trop savoir comment s’y prendre.
Vous pouvez également être un peu facétieux et offrir le bouquin pour Noël à ce fameux pote « poil à gratter », oui, celui qui vous parle de vos émissions carbone à chaque fois que vous prenez votre voiture pour aller voir votre grand-mère au fin fond du Larzac ou de la cruauté contre les animaux, quand vous plongez votre cuillère dans un yaourt, même bio. Avec un peu de chance, la prochaine fois que vous entendrez parler d'eux, ce sera pour vous annoncer qu'ils en sont à leur 101ème action.





Pratique. Et autrement ça commence… Par le site ou par le livre ? Personnellement, j’ai lu quelques chapitres du livre et j’ai ensuite été visiter le site. Si vous fréquentiez déjà ce dernier, le bouquin vous permettra de jeter un œil derrière le rideau des coulisses et de mieux comprendre le parcours et la démarche de l’auteur. Et si vous avez envie de vivre l’expérience différemment, l’auteur anime régulièrement des ateliers, des conférences et des dédicaces dont vous trouverez les dates sur sa page facebook.
(Ça commence par moi, Julien Vidal, Seuil 14,90 €)

10/10/2018

Aventure future fictive dans le voyage responsable


Si vous suivez régulièrement ce blog, vous me connaissez peut-être déjà. Je suis Anya, un personnage imaginaire créé par l’auteure de ce blog. J’ai 25 ans. J’anime des ateliers cosmétiques et j’ai écris deux livres de recettes naturelles. Vous avez déjà fait connaissance avec moi, lorsque je suis venue à Paris en 2022 pour le 7ème forum Low Carbon City
Je vous propose de revenir un peu en arrière, pour me suivre dans une étape précédente de ma vie, à l’époque où je n’avais pas encore fondé ma start up cosmétique. 

Nous sommes en juin 2020. Je vous écrit depuis Santa Cruz de Tenerife. Il y a dix-huit mois, j’avais assisté au 3ème forum Low Carbon City à Paris. J’avais été particulièrement attentive aux panels du forum et du pré-forum autour du voyage écoresponsable, parce que j’avais décidé de partir quelques semaines plus tard pour une grande virée. Vous l’avez deviné, je possède déjà une sensibilité écologique et si j’ai envie de découvrir la planète, je veux la respecter autant que possible. Et même de voyager utile.

Cela fait plusieurs années que j’ai évité de prendre l’avion
, mais mon parcours a commencé avec un séjour au Cap vert. J
e me suis rendue sur le site de la Fondation Good Planet, qui propose des compensations carbone volontaires et j'ai souscrit pour l'équivalent de mon passage Bordeaux-Cap Vert. Tout en rêvant  du jour où le Solar impulse ne sera plus seulement un fascinant prototype. Au Cap vert, j'ai rejoins un petit groupe de voyageur pour deux semaines d’action et de découverte organisée par Double sens. J'ai ainsi pu visiter l'Archipel en passant d'un village à l'autre en mode itinérant, ainsi que de contribuer pinceau en main à la rénovation du village de pêcheurs de Saramansa.


 Parmi toutes les destinations proposées par Double sens, j'ai choisi le Cap Vert, parce que c'est de là que je vais traverser l'Atlantique à bord  du Kraken le voilier de Wings of the Ocean. J’ai réservé mon passage dans une cabine de quatre personne et pendant les dix-neuf jours de traversée entre le Cap Vert et la Guyane française, puis dans les Caraïbes avec St Vincent les Grenadines et Caïmans je ne me suis pas ennuyée une seconde. J’ai assisté aux conférences des océanographes présents à bord, j'ai pu me familiariser avec la navigation en haute mer sur un trois mats et j’ai également  participé à des opérations de ramassage des déchets plastiques dans l’océan.

Suite à cette expérience, j'ai pris goût au voyage par la mer et aux îles. Je profite de la partie solo de mon voyage, pour découvrir Cuba en pleine transformation et participer et faire du bénévolat pour  une ONG à Porto-Rico. Je fais appel régulièrement à mon application Fair trip, le "routard" du voyageur écolo solidaire qui fonctionne même hors ligne, pour dénicher de bons plans authentiques et éthiques. Pour éviter de reprendre l'avion, je rentre en Europe à bord d'un cargo.


Je fais ensuite une pause de quelques semaines chez moi et je commence à jeter les bases de l’activité professionnelle que je vais créer plus tard. Mais mes jambes ne tardent pas à fourmilier. Mon périple n’est pas terminé. Au forum Low Carbon City, j’avais été séduite par l'ambitieux projet Plastic Odyssey, qui entend collecter les déchets plastique de l'océan et les recycler en énergie pour le bateau. En mars 2020, je rejoins Marseille pour embarquer à bord du vaisseau expérimental qui démarre un voyage autour du monde de quatre ans et a accepté que je les rejoigne pour les premières escales. Nous quittons la France pour Tunis, Alger, Tanger, Casablanca. Encore une expérience insolite et transformatrice. Je les quitte à Santa Cruz de Tenerife.
Demain, je monte à bord d’un voilier qui me ramène chez moi, à Bordeaux. Je rentre avec de fabuleuses expériences, des rencontres inoubliables... et des idées de recettes d’ici et ailleurs pour mes cosmétiques maison!



Si vous avez envie de m’imiter, vous pouvez contacter les organisations et projets auxquels j'ai participé. Contrairement à moi, ils sont réels et d'ici à 2020, nous souhaitons à l'application Fair Trip d'avoir enrichi son carnet d'adresses dans les régions concernées, peut-être même grâce à des voyageurs comme vous, qui prendront leur sac à dos après m'avoir lue!

(Crédit photo: Wings of the Ocean, double sens, Plastic Odyssey )

14/09/2018

Amina Bouri, une flamme au service des villes bas carbone


Du vendredi 21 septembre au dimanche 23, trois sites parisiens accueilleront la troisième édition du forum Low Carbon City, une ONG qui œuvre pour des villes bas carbone :  derrière l’organisation de l’événement se cache un carré d’as féminin de bénévoles co-menées par Amina Bouri, une globe-trotteuse de 25 ans qui travaille pour Engie dans les énergies renouvelables et en déborde elle-même. Rencontre. 




D’où viens-tu, Amina, et comment ta fibre écologique est-elle née ?
J’ai grandi en région parisienne et pas dans une famille écolo. Mes parents sont d’origine marocaine et la culture veut qu’on mange de la viande à tous les repas. C’est lorsque je suis partie en Inde à 18 ans, avec ma meilleure amie et contre l’avis de mes parents, que ma conscience écologique s’est révélée. Le fait de voir des déchets partout a été un déclic et j’ai changé de mode de vie. J’ai réduit ma consommation de viande, trié mes déchets et plus tard, je me suis mise au compost.

Comment une Française d’origine marocaine en vient-elle à créer la première antenne européenne de Low Carbon City, une ONG colombienne ?
Après le bac, j’ai intégré une prépa HEC, puis l’école supérieure de commerce de Grenoble. Mais je voulais absolument profiter de mes études pour assouvir l’une de mes passions : voyager. Après avoir crapahuté en Inde, au Népal, en Chine, en Corée et au Japon, j’ai réalisé à quel point il était frustrant de ne pas parler la langue des contrées qu’on traversait. Alors je suis partie étudier la finance internationale et géopolitique à Puebla, au Mexique, puis également la finance à New-York.
Pendant mon séjour au Mexique, j’ai effectué un séjour en Colombie et j’ai eu un gros coup de cœur pour ce pays, dont les habitants sont tellement chaleureux et humains. Du coup, j'y suis retournée pour faire de la recherche dans une école d’ingénieurs spécialisée dans les énergies renouvelables. Je voulais également m’investir bénévolement dans un projet qui colle à mes valeurs et j’ai découvert Low Carbon City à Medellin, où j’ai notamment développé des formations pour que les professeurs puissent enseigner les rudiments de la protection de l’environnement à leur élèves.

Un forum entièrement gratuit

La légende veut que tu aies rencontré Anouk Lucas, la co-fondatrice de Low Carbon City France dans une déchetterie colombienne, est-ce vrai ?
J’étais bénévole dans le cadre d’un projet d’assainissement d’une ancienne déchetterie, sur laquelle des habitants s’étaient réfugiés après la guerre civile. Anouk travaillait pour une fondation sur le même site et oui, nous nous sommes rencontrées dans cette déchetterie le 4 mars 2017. Quelques mois plus tard, alors que nous étions bénévoles sur le 2ème forum Low Carbon City au Mexique, nous avons décidé que nous organiserions le prochain à Paris. Et nous avons créé Low Carbon City France.

Victoire, Amina, Anouk et Louana, l'équipe de Low Carbon City France

Les événements autour de l’écologie se multiplient. En quoi ce forum va-t-il s’en différencier ?
De trois façons. D’abord, parce qu’il est entièrement gratuit, contrairement à la plupart des événement équivalents. Nous considérons qu’on ne peut pas sensibiliser les gens en les faisant payer. Ensuite, les événements s’adressent généralement aux adultes. Le nôtre inclut les enfants et des activités ont été prévues pour eux. Enfin, nous avons choisi de ne nous associer qu’avec des structures dont nous partageons les valeurs, ce que nous a amené à refuser des contributions substantielles de grosses sociétés, qui n’aspiraient qu’à du greenwashing.


Tu as récemment suivi The Climate Reality Project, la formation d’Al Gore  dédiée à la préservation du climat, raconte-nous.
L’un des intervenants des Lundi des Citoyens me l’avait recommandée. Centrée autour des enjeux climatiques et plus particulièrement des solutions énergétiques et de la mobilisation pour l’action, cette session était la plus large jamais assurée par Al Gore, avec 2200 personnes venues du monde entier. Cela m’a notamment permis de faire de belles rencontres et de constater que la moyenne d’âge des militants, autour de 40 ans, était plus élevée aux États-Unis qu’en France.




Parmi les dix lauréates de Women4Climate


Quels sont tes projets et ceux de Low Carbon City France après le forum ?
Nous allons lancer un concours de photographie sur le thème de la gestion des déchets, des soirées troc, une exposition itinérante de photos dans une dizaine de lieux engagés. Nous allons également reprendre nos Lundis des citoyens et nous organisons un salon du livre autour de l’écologie début décembre. J’ai également la chance de figurer avec LCC France parmi les dix lauréates du programme Women4Climate, qui va me permettre d’être suivie par une mentor pendant un an. Dans le mouvement pour la protection de l’environnement, les femmes sont majoritaires. Qu’elles soient soutenues via ce programme lancé par Anne Hidalgo est un beau message d’espoir.


Le forum pratique. Les temps forts s’articulent autour de quatorze tables rondes et plus deux conférences données par Dominique Bourg et Pam Warhurst. Dans le programme, vous trouverez également une Soirée troc et disco soupe, ainsi qu'un marché responsable. Vous pouvez suivre l’actualité du forum sur son événement facebook, son compte instagram et twitter.

06/06/2018

Et si on écrivait un futur souhaitable avec Bright Mirror...

Black Mirror, ça vous dit quelque chose ? De cette série TV britannique nous projetant dans un sombre avenir, est né Bright mirror une initiative lumineuse de Bluenove, qui consiste organiser des soirées pour co-écrire des micro nouvelles basées sur un futur souhaitable. Lorsque j’ai découvert le concept via Uzbek et Rica, j’ai eu tout de suite envie de me glisser dans la peau d’une participante. Ce fut chose faite mercredi 30 mai.


Dans la salle spacieuse des halles civiques depuis laquelle de grandes baies vitrées permettent d’admirer le parc de Belleville, la dense foule des participants se répartit en tables de quatre ou cinq. Pour nous inspirer, s'expriment successivement un architecte, un spécialiste de l’urbanisme du futur. Ils nous nous projettent des images, tout en partageant quelques unes des tendances de l’avenir avec nous. Enfin, l’auteure de science fiction Catherine Dufour, nous dispense quelques précieux conseils techniques. Le cadre est posé avec le thème de la ville, le format d’un obligatoire dialogue et la phrase d’attaque : "Dans un futur pas si lointain, je sors de chez moi et...".



Nous disposons ensuite d’une grosse heure pour concocter une micro nouvelle. Dans le groupe de six personnes enthousiastes et curieuses où je me trouve, fusent quelques idées intéressantes et un postulat de départ aux multiples possibilités. Mais ensuite, la « mayonnaise » ne parvient pas à prendre réellement. La co-création et co-écriture d’une mini fiction s’avère une alchimie délicate qui ne doit pas se confondre avec un débat d’idées. Au bout du temps imparti, nous parvenons tout de même à fusionner deux ébauches pour terminer un texte et le poster comme tous les autres groupes sur la page de la consultation citoyenne vos scénarios pour demain.





La dernière partie de la soirée est consacrée à une restitution de nos travaux. Les groupes qui le souhaitent sont invités à lire leur micro nouvelle à haute voix et  je découvre avec un certain émerveillement l’imagination, l’humour et les visions du futur des uns et des autres, dont les meilleures expressions seront publiées cet été sur Usbek et Rica et feront peut-être même l'objet d'une BD. Catherine Dufour ponctue chaque lecture d'une analyse pointue et constructive. Même si une partie de moi est restée sur une certaine frustration de ne pas avoir vécu une expérience de co-écriture fertile et satisfaisante, écouter les nouvelles des autres me prouve que l’obstacle du temps n’est pas insurmontable et que la collaboration au sein d’un petit groupe peut être productive dans ce type d'exercice. Je reviendrai certainement à un prochain Bright Mirror.

21/05/2018

L’engagement citoyen selon Cyril Dion

Le samedi 5 mai, j’étais à la fondation GoodPlanet dans le cadre d'un week-end animé par Colibris Paris 15 pour écouter Cyril Dion parler de son parcours et de son engagement. Un souffle d’inspiration puissant qui donne envie de le partager. 


Chaque week-end, la fondation accueille au domaine de Longchamp conférences, projection et une foule d'activités autour d'un thème.

La première fois que j’ai entendu s'exprimer Cyril Dion
, c’était dans la vidéo du lancement de la Révolution des Colibris en 2013. La vidéo... parce que j’ai fait partie des deux mille personnes qui n’ont pu rentrer le 30 janvier dans l'espace Reuilly qui ne pouvait en accueillir que 800. Mais tout de suite, j'ai senti qu'il y avait un truc chez lui: Un charisme, une force pour transmettre ses convictions et donner envie d’agir et l'élan pour le faire, à ceux qui l'écoutaient. Cinq ans plus tard, il a écrit et co-réalisé un documentaire césarisé, fondé un magazine, Kaizen et signé plusieurs livres. J’ai eu une petite dizaine d'occasions de l'entendre parler en direct. Et je m’en lasse d’autant moins que son discours ne cesse d’évoluer et de s’adapter à la montée en puissance des mouvements citoyens.

Quand Yann Arthus Bertrand décide de photographier son invité.

Dans la clairière émeraude et l’ambiance idyllique du domaine de Longchamp, à quelques dizaines de mètres des premiers bureaux de l’association Colibris qu’il a fondée avec Pierre Rabhi, Cyril Dion est revenu sur son propre cheminement, le parcours du combattant qui a abouti au succès mondial de Demain et a livré quelques pistes pour faire avancer le changement dans la bonne direction. Morceaux choisis.

Financer Demain
« Pendant trois ans j’ai cherché de l’argent pour financer Demain. Même quand Melanie Laurent a rejoint le projet, les producteurs nous affirmaient que les gens voulaient du drame et n’avaient pas envie de regarder un film qui parlerait d’initiatives positives. On a lancé une campagne de crowfunding, avec un objectif élevé de 200 000€, parce qu'on nous avait conseillé d'être ambitieux. L'objectif a été couvert en trois jours et à l’arrivée, on a levé 400 000 €. Et tout d'un coup, les producteurs sceptiques nous ont rappelés. »

La sortie du film
«Le jour de la sortie de Demain, j’ai sondé quelques salles parisiennes : dans l’une il y avait neuf spectateurs, d’autres cinq ou moins. La deuxième semaine, on avait déjà perdu la moitié des séances. Puis, les spectateurs qui avaient vu le film ont commencé à raconter à leurs amis que les gens applaudissaient à la fin. Et tout d'un coup, il y avait une histoire. Disposer d'un espace pour discuter devenait le motif de la sortie. Le bouche à oreille à fonctionné. Et à partir de la sixième semaine, le nombre d'entrée a commencé à monter. »

Après Demain, son nouveau documentaire
«  L'objectif de Demain était de toucher des personnes qui n'étaient pas militants, mais se posaient des questions. Et nombreux sont ceux qui  se sont lancés dans des actions après avoir vu le film. Nous avons été les filmer et le documentaire sera diffusé en fin d’année sur France télévision. »


La puissance du récit pour faire passer une idée (conseil 1 au citoyen engagé)
« Tout part toujours d’une fiction, d’une histoire. Il faut parvenir à être assez nombreux à raconter une petite histoire, jusqu'à ce que le récit prenne vie. Et que cette histoire devienne incontournable.»

L'engagement: Et toi, tu fais quoi dans la vie? (conseil 2 au citoyen engagé)
« Le geste le plus puissant que vous pouvez faire passe à travers votre job. Vous ne pouvez pas rayonner si vous faites quelque chose qui n’a pas de sens pour vous et qui vous emmerde.»

Si cet échantillon vous inspire, le petit manuel de résistance contemporaine dont Cyril Dion est l’auteur sort dans la collection domaines du possible chez Actes Sud le 23 mai. Sur cette page de son site, vous pouvez suivre les différentes étapes de sa tournée de dédicaces. 

19/03/2018

Donatienne, fée discrète dans des coulisses de la Freelance Fair

La Freelance Fair, vous connaissez? Et le Freelance Fair tour? Si vous êtes freelance, que vous y songez ou que vous avez tout simplement envie de faire appel à des indépendants dans votre boîte, start up ou association, ça pourrait carrément vous intéresser.
Il y a quelques jours, je suis passée à Mutinerie pour discuter avec Donatienne, la coordinatrice de l'événement. Je vous raconte.


Sur le mur, s'égrènent les photos des mutins, comme ils s’appellent ici. Et les traditionnelles figurines qui déterminent les toilettes pour hommes et femmes ont des physionomies de pirates. On est tout de suite dans l'ambiance. Durant cette heure de déjeuner, un sympathique brouhaha habite l'espace d'accueil, de restauration et de détente de ce qui est l'un des plus anciens espaces de co-working de la capitale: Bienvenue à Mutinerie, repère des « pirates » organisateurs de la Freelance Fair, qui se piquent d'être à la pointe des nouvelles mutations du travail et notamment de la multiplication des indépendants.


Alors que la plupart des mutins manient déjà leur sabre... pardon leurs couteaux et fourchettes, Donatienne Lavoilotte émerge enfin de l’espace de coworking. Depuis quatre ans que je l’ai rencontrée dans le mouvement Colibris, je l'ai presque toujours vue avec un bloc-notes à la main et un smartphone dans l’autre.
Passionnée par l’événementiel depuis sa dernière année d’études à Montréal, cette jeune femme déterminée n'est jamais aussi à l'aise que dans les temps et lieux où les connexions entre les gens sont favorisées: «Ce qui m'intéresse est de gérer les contraintes pragmatiques pour créer un cadre propice aux rencontres, où l'intervenant est à proximité du stagiaire», confie-t-elle.
Avec son époux Thomas, Donatienne forme un couple aux fortes convictions écologiques et humanistes: Elle, au sein des Colibris, le mouvement citoyen français créé par Pierre Rabhi et Cyril Dion. Lui, à proximité de la transition lancée par Rob Hopkins, pendant anglo-saxon des Colibris.


Depuis 2013, Donatienne a activement participé à l’organisation des OuiShare Fest, du festival Zero waste dont elle prépare la prochaine édition en juillet. Durant la Cop 21, elle était également impliquée sur Place to be et Poc 21. Et plus tard, elle rêve d'ouvrir un tiers lieu. Pas étonnant que la route de cette freelance aux multiples activités ait croisé celle de la Freelance Fair. «Ce n’est pas mon idée, mais celle de Mutinerie», précise-t-elle.


En 2017, la première édition de la "Fair" a attiré 500 participants sur une seule journée à la Bellevilloise, conduisant l'événement à s’étaler sur deux jours en 2018, avec un programme enrichi. «L'objectif est d'y réunir trois populations: les freelances, les aspirants freelances et les organisations qui travaillent avec eux», explique la coordinatrice, qui ajoute également: «Nous voulons démontrer la force que peuvent représenter les freelances et créer une communauté. Chacun d'entre nous possède sa propre vision, mais nous ne sommes pas forcément isolés les uns des autres et nous allons dans la même direction.»



La Freelance Fair pratique. Où ? La Bellevilloise, 19-21 rue Boyer, Paris. Quand ? Les 26 et 27 mars 2018. Quoi? Conférences, ateliers, débats, open forum, job fair, networking, conseils personnalisés, retrouvez le programme complet ici. Combien? A partir de 50€, réservez votre billet. Et en dehors de Paris? Si vous n’êtes pas Francilien, pas de panique, la Freelance fair s’enrichit cette année du Freelance Fair Tour, qui regroupe, du 19 au 25 mars, une trentaine d'organisateurs d'événements dans toute la France autour de la même thématique.

Crédit photos, portrait Donatienne: Marie Guerre

17/12/2017

Découvrir deux petits guides d’action citoyenne


Vous avez dû le remarquer (sauf si vous êtes dans un abri antinucléaire depuis trois semaines, Noël se rapproche. Tout en fabricant mes cadeaux maison et écolos (voir mon insta), je vous propose quelques options d’achats vertueux. Après les jeux coopératifs, voici deux fascicules façon boîtes à outils de l’action citoyenne.




Quelques idées simples pour changer le monde.... Si vous connaissez des gens qui ont envie de faire quelque chose pour la planète mais qui ne savent pas pr où commencer, offrez leur ce petit guie signé Miko Kontente. De l’alimentation à l’éducation, en passant par la citoyenneté, l’énergie ou l’économie, de petites BD mignonnes comme tout, ainsi des graphiques ou infographies super clairs et pédagogiques vous livrent un trousseau de clés virtuel pour passer à l’action. Personnellement ou en groupe. Ce que Miko propose et présente, il la pratique souvent au quotidien, puisqu’il est comme moi, au coeur d’un Groupe Local Colibris en île de France. Il a publié d'autres guides dans les même valeurs comme son petit citoyen illustré.
Acheter le fascicule pour 5€.



Guide de création de lieux alternatifs. Publié par le collectif Alternatiba, Ce fascicule très bien fichu s’adresse plutôt à des citoyens ayant déjà expérimenté quelques actions décrites dans le fascicule ci-dessus. La publication répertorie un certain nombre de lieux alternatifs dans toute la France, comme une école, un café, un espace de coworking ou une cantine. Chaque lieu est présenté à travers une fiche d’identité, ce qu’on y fait, son fonctionnement, ses finances, un encadré contacts etc. C’est super bien expliqué parce que l’objectif est non seulement de faire mieux connaître ces lieux aux vocations variées, mais aussi dinspirer des citoyens à en créer d’autres près de chez eux. A la fin, se trouve un guide thématique pour créer son lieu.
Recevoir le PDF par email

12/11/2017

Graapz, la nouvelle astuce anti gaspillage alimentaire


Les rencontres réseautage et papotages de la Maison des Acteurs du Paris Durable, vous connaissez ? C’est plutôt cool. Une fois tous les deux mois, une joyeuse assemblée se retrouve à la MAPD pour un apéro en auberge espagnole (chacun apporte un truc à boire ou à manger) et on écoute les « pitcheurs », alias porteurs de projets à impact écologique qui ont chacun une minute pour pitcher (lancer en français) leur projet. On découvre des tas d’initiatives solidaires et écolos et on peut même discuter avec les pitcheurs ensuite, s’ils ne sont pas trop demandés.




C’est par ce biais que j’ai fait connaissance avec Alexandre Durand et son projet Graapz, qui m’avait immédiatement séduite. Le gaspillage alimentaire, c’est vraiment un truc qui me fait bondir et j’ai déjà consacré plusieurs billets à ceux qui luttent contre ce fléau comme Disco soupe, le chaînon manquant et Optimiam. Lancé en juillet 2017, Graapz s’inscrit sur un nouveau créneau. La start up propose aux commerçants de proximité de sauver de la benne, des fruits et légumes qui ne peuvent plus être placés en rayon en les revendant sur sa plate-forme, via un système de paniers à prix modique. Pour seulement 20€, un consommateur peut souscrire un abonnement de quatre semaines auprès d’un comptoir/commerçant et recevoir un panier de 3kg de fruits légumes chaque semaine. soit 5€ le panier. « Les commerçants sont réceptifs parce qu’on apporte une solution à un problème qu’ils rencontrent, explique Alexandre. Cela leur permet de gagner en visibilité et de générer un complément de chiffre d’affaire. »




L’idée est née alors qu’Alexandre poursuivait ses études scientifiques au Québec, avec le projet d'investir son écosensibilité dans une carrière de chercheur. Au Canada, il a découvert l’étendue du gaspillage alimentaire par le biais des « dumpsters », qui glanaient des trésors dans les énormes containers poubelle. Le jeune Français était prêt à lancer le projet de l’autre côte de l’Atlantique, lorsqu’en février 2016, sous l’impulsion d’Arash Derambarsh la loi contre le gaspillage alimentaire est passée en France :  « J’ai vu que tout un écosystème se mettait en place et je me suis dit que c’était une opportunité énorme, confie Alexandre. Je ne suis jamais retourné à Montréal.



C’est donc dans son pays, devenu pionnier en matière de législation dans ce domaine que l’étudiant est devenu entrepreneur et non chercheur. Sept comptoirs GRAAPZ dans Paris et sa proche banlieue peuvent actuellement distribuer une soixantaine de paniers. Fier d’annoncer sur le site que 2571 kilos de fruits et légumes ont déjà été sauvés (le 12 novembre 2027), Alexandre espère doubler le nombre de comptoirs d’ici à la fin de l’année, grâce aux trois nouveaux collègues qui sont venus renforcer son équipe. En 2018, l’entrepreneur aimerait implanter sa start up lauréate du concours d’idées Paris Saclay, à Lille. Et plus tard à Bordeaux, Lyon, puis Toulouse. Le point faible, assumé, du projet pour l’instant est que les fruits et légumes récupérés ne sont pas forcément bios et locaux :  « je fournis un service écoresponsable », précise l’entrepreneur qui prévoit cependant de développer son offre de ce côté-là, conscient que les consommateurs sensibles au gaspillage alimentaire peuvent également l'être au bio et au local. 

05/10/2017

À Alternatiba, je me suis enflammée pour Solar-Brother

Le week-end dernier, j’ai profité du passage du village Alternatiba, place de la bataille de Stalingrad à Paris, pour flâner autour des stands. J’ai découvert quelques perles de l’upcycling postées sur l’instagram des Vergers, une association voisine qui prend soin des forêts, un chocolat équitable au lait de coco, des jeux de société dont je reparlerai plus tard et deux inventions solaires primés aux concours Lépine 2017.


La brindille qui s’enflamme grâce à la réflexion de la lumière solaire sur une surface adéquate, ça fait toujours son petit effet. Un détail qui n'a pas échappé à Gilles Gallo, qui en multipliant ces petites démonstrations dans les allées du village a attiré une foule de curieux sur son stand de cuiseurs et allumeurs solaires. SunCase, le briquet malin qu'il actionnait, comporte deux petits panneaux capteurs, qui se rabattent sur un briquet réel standard… Oui, parce qu’aux dernières nouvelles, le soleil ne brille pas "H 24". Le gadget est assez fiable et séduisant pour avoir convaincu les boutiques Nature et découvertes qui l'accueilleront sur leurs étagères à partir de mars 2018, tout comme l'autre invention phare de ce Géo Trouvetou du solaire: le suiseur easycook.


Sur son stand bondé, l'inventeur passionné présentait également ce cuiseur solaire propre et ultraléger. Si vous rêvez de grandes balades dans la nature, entrecoupées par un repas chaud sans trimbaler de bonbonne de gaz, l'easycook ne pèse que 600 grammes et tient dans un petit sac à dos. Un mètre carré de panneaux à base d’aluminium s’ouvrent en corolle autour d’un cuiseur de couleur noire (qu’il faut quand même porter jusqu'au sommet de la montagne), posé sur une petite grille. Si le cuiseur ne peut s’utiliser que le jour et en présence du soleil, il ne risque pas de tomber en panne et ses réserves énergétiques sont inépuisables. Appréciable pour les campeurs au long court. Bonus supplémentaire: il n'y a pas de fumée. A défaut d’avoir moi-même testé cette merveille, j’ai discuté avec des utilisateurs qui m’ont affirmé avoir cuit aisément des aliments grâce à l’astucieuse invention.




Pratique. Vous pouvez retrouver le briquet Suncase et toute la gamme de cuiseurs, barbecues et fours solaires  Solar-Brother, la nouvelle marque de Gilles Gallo et les commander sur leur site. Vous pouvez également les suivre sur facebook, youtube et instagram.

16/10/2016

Meet ze chef, lien antigaspi entre plats généreux et estomacs creux


Le mois dernier à la maison des acteurs du Paris Durable, j’ai rencontré Laurence, qui porte l’astucieux et généreux projet de Meet ze chef. Et en ce dimanche 16 octobre, journée nationale contre le gaspillage alimentaire, c’est le moment parfait pour mettre un coup de projecteur sur cette plate-forme naissante.



« Mince alors, j’ai encore fait trop de gratin de brocolis ! Mes enfants en mangent du bout de la fourchette, mon chéri est à un dîner d’affaire et demain on part tous en week end chez Mamie. Alors, poubelle mon bon gratin cuisiné avec amour ? »
Non! Pas poubelle, parce que gaspillage alimentaire, vilain pas beau et surtout que maintenant, je peux mettre mon plat sur meet ze chef. Je crée mon compte (oui, oui, j’ai testé), je propose mon gratin, gratuitement ou pour quelques €. Et quelques minutes plus tard, l’étudiant du 6ème sonne à ma porte en se pourléchant les babines : ça va le changer des chips et des sandwiches "ramolos".

Bon, OK, pour l’instant, ce n’est pas aussi simple que cela, parce que Meet ze chef débute tout juste. Le site n’est lancé que depuis quelques semaines et si plusieurs centaines de plats ont changé de mains pour la plus grande satisfaction du donneur comme du receveur, vos trois tranches de cake aux olives ne trouveront pas forcément preneur instantanément. Ne vous découragez pas! Comme pour toutes les plate-formes, il faudra une certaine notoriété pour que le réseau soit assez dense pour faire rencontrer offre et demande.
C’est pour cela que Laurence, ultra motivée était aujourd’hui sur le parvis de l’hôtel de ville pour présenter son « bébé » à l’occasion du brunch antigaspi cuisiné par huit chefs. Et c’est pour cela que de petites étiquettes vont apparaître prochainement dans trois arrondissements de Paris (1er, 15ème, 17ème) sur certains produits particulièrement susceptibles de finir à la poubelle, afin de faire découvrir aux consommateurs l’option d’inscrire les surplus sur Meet ze chef.



Aux détracteurs, qui lui affirment que les gens ne vont jamais faire l’effort d'inscrire les deux parts de forêts noire qui leur reste sur un site (ou une appli si tout va bien d’ici six mois), Laurence répond : « il y a dix ans, personne ne croyait que les gens feraient du covoiturage pour économiser». Bla bla car a prouvé le contraire. Pour l’alimentation, c’est peut-être également une question de temps et d’évolution de moeurs. L’apparition de Meet ze chef le montre, en comblant un nouveau créneau de l’"antigaspi" alimentaire, avec les Disco soupe qui cuisinent les invendus en musique, le chaînon manquant qui distribue les repas non utilisés à des associations caritatives ou Optimiam, qui met en relation des commerçants soldant des produits périssables, et des petites et grandes faims prêtes à sauter sur l’occasion. Meet ze chef complète l'offre avec les plats cuisinés par les particuliers.

Je participe... En m'inscrivant sur la plate-forme pour proposer des plats, en suivant l'actu sur la page facebook ou en participant à la campagne de financement participatif. (derniers jours)

10/05/2016

Hylla, la penderie partagée maxi choix et micro encombrement


« Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir mettre pour l'anni de Chloé ce soir ? »
Vision apocalyptique d'une penderie dégueulant de vêtements de toutes couleurs, formes et styles.... Il y en a partout, sur ton lit, sur le sol, dans le panier à linge sale, dans les tiroirs et sur les cintres. Mais... tu n'as  « rien à te mettre ».


Cela te rappelle quelque chose ou quelqu'un ? Normal, on est (presque) toutes passées par là. Hylla en a même fait son slogan : « On ne veut plus l'entendre celui-là » clame le site de la start up. Mais au fait, c'est quoi Hylla ?


Hylla c'est une nouvelle façon d'envisager son rapport à la mode, l'usage primant sur la possession façon économie circulaire. Le projet est né de la rencontre de Céline et Amandine, durant un stage professionnel qu'elles effectuaient toutes les deux en Allemagne.
« Le hasard a bien fait les choses, raconte Amandine. J'animais un blog sur le développement durable dans le cadre de mes études. Je m'intéressais à la mode et j'ai découvert un principe de location de vêtements à Hambourg. J'ai publié un article sur Linkedin. Céline, l'a lu et m'a contactée. Elle écrivait son mémoire sur la location de vêtements. Et voulait importer le concept en France. »


De retour dans leur pays natal en août 2015, Amandine et Céline ont creusé le concept qui fonctionne déjà non seulement en Allemagne, mais aussi en Suède et aux Pays Bas. Le principe d'Hylla est simple : Trois formules d'abonnements (20, 35 et 50€) donneront droit à des tickets, qui permettront d'emprunter un certain nombre de vêtements. L'achat est même possible en cas de coup de cœur.



Pour l'instant Hylla est nomade. Grâce au stock de vêtements chiné par les deux entrepreneuses-étudiantes, la start up a participé à plusieurs événements ponctuels et accueille les élégantes curieuses de tester le concept entre 12 et 18 heures les derniers samedis du mois à la recyclerie. Sont disponibles à la location (5 à 10€ pour un mois) une centaine de pièces sélectionnées en fonction de leur originalité par Amandine et Céline. Mais bientôt, les deux jeunes femmes espèrent poser leur penderie -qui devrait monter à 400 pièces du 36 au 42- dans la boutique idéale qu'elles recherchent activement depuis plusieurs semaines: préférence pour les 3, 10 et 11ème arrondissements.


28/03/2016

Lemontri, les machines qui rendent le tri amusant

Entre la carotte et le bâton, vous choisissez quoi ?
Ben oui, évidemment. Et c'est pas seulement parce que vous êtes écolo et que les carottes c'est bon pour votre santé et celle de la planète.
La carotte c'est plus cool que le bâton.
Partant de ce principe, Emmanuel Bardin et Augustin Jaclin ont fondé en 2011 Lemontri, une société qui loue des machines qui dévorent et trient les déchets, tout en distrayant ceux qui ont la bonne idée de les nourrir. En dépit du nom, Lemontri, jeu de mots sur la chanson Lemon tree, il n'y pas de fruit acide caché, juste des « carottes ». Explications.




Comme Canibal que l'on avait découvert en 2013 à 1000 pionniers, Lemontri s'est attaqué à trois types d'objets « particulièrement mal recyclés lorsque nous sortons de notre foyer », explique Laura Boutonnet, responsable commerciale de la société : la canette, la bouteille en plastique et le petit gobelet à café.

Imaginons que je suis un salarié d'une entreprise lambda. Je viens d'absorber un affreux jus de chaussette (aka café d'entreprise) pour me requinquer entre deux réunions au boulot. Attendre la boisson m'a pris 30 secondes et 32 pour la vider dans mon gosier. Il faut évidemment que je retourne à mon bureau fissa, sans quoi Marcel Bidochon, mon manager, ne va pas être content. Alors, je jette vite dans la poubelle le gobelet dont la durée de vie aura culminé à 1 minute et 2 secondes.....

.... On rembobine....

... Je suis dans une entreprise qui possède une machine Lemontri. Donc je ne flanque pas mon gobelet dans une vulgaire poubelle mais je le donne à la machine. Celle-ci scanne le déchet pour voir s'il s'agit d'une canette, un gobelet ou d'une bouteille en plastique.
A partir de là, les bonnes nouvelles vont pleuvoir pour moi.
1. Sans avoir sorti ma carte bleue, je viens de donner 1 cent à une association caritative, par l'intermédiaire de Lemontri.
2. La machine me fait cadeau d'un joli ticket bleu : une entrée gratuite pour la piscine (ou une place de cinéma ou une boisson chaude etc..). OK, ça ne marche pas à tout les coups. Souvent, je dois me contenter de la satisfaction d'avoir donné un cent.

Back to work... OK, maintenant que j'ai fait la maligne avec mon entrée piscine, je vous donne quelques infos vraiment utiles. Lemontri emploie actuellement dix salariés et la société à déployé jusqu'ici 150 machines de trois types différents, qui sont toutes louées à diverses collectivités. Il y en existe de trois types. Un tiers des entreprises du CAC 40 sont déjà équipées. S'il n'y en a pas encore dans votre entreprise ou sur votre campus universitaire, vous pouvez en découvrir une dans certains centres commerciaux (le nouveau secteur investi par la start up) et depuis peu, dans quelques gares SNCF. L'objectif, comme vous l'avez déjà compris, est de rendre le tri -vécu comme une contrainte par beaucoup d'entre nous- ludique. Prochaine étape pour Lemontri, le déploiement international, qui a déjà démarré chez nos voisins belges. En attendant de trouver une solution pour la peau de bananes, la barquette à sushis et les couverts en plastique qui sont les classiques reliefs d'un repas avalé sur le pouce en dehors de la maison.

11/11/2015

Deux concours pour devenir un acteur du changement

Au delà du ballet politique entre dirigeants, la COP 21 qui débutera le 30 novembre 2015 à Paris, engendre une profusion de manifestations parallèles. Pour ceux qui ont envie de profiter de cette période pour devenir acteur du changement plutôt que spectateurs, voici deux concours pas forcément très connus, qui récompenseront les projets les plus ingénieux.



La fabrique Aviva
Pour qui? Toutes celles et ceux de plus de 18 ans qui ont une bonne idée économiquement pertinente et portée par une structure française et qui réponde à l'un de ces quatre enjeux de société : soutenir l'emploi, renforcer le lien social, préserver l'environnement, agir pour une santé durable.
Quand ? Les projets sont à déposer en ligne jusqu'au 30 décembre 2015.
Où est-ce que je m'inscris? Sur le site de la fabrique.
Et qu'est-ce que je peux gagner ? 1 million d'€ seront partagés entre 200 finalistes. Parmi eux, les 60 grands gagnant se verront attribuer des bourses entre 5000€ et 50000€.
Bonus: il est possible de stimuler sa créativité en participant gratuitement aux rencontres et ateliers sur le fabtour, qui a déjà débuté et qui passe peut-être dans votre ville.

Le Festival be green
Quoi ? Pour participer, il faut réaliser une vidéo ou un tuto dédiés au changement climatique et à la protection de l'environnement.
Pour qui ? Les 15-25 ans
Quand ? La vidéos doivent être déposées avant le 25 novembre 2015 à minuit. La remise des prix aura lieu le 4 décembre au Grand Palais, dans le cadre de Solutions Cop 21.
Où est-ce que je m'inscris? Sur le site du festival.
Et qu'est-ce que je peux gagner ? Une dizaine de prix par thèmes et par catégories seront attribués. Des aides en nature autour du développement de leurs projets audiovisuels (matériel, stages) seront offertes aux lauréats.

04/11/2015

J'ai adopté Lilo et je ne regrette rien


Vous avez rêvé d'un moteur de recherche qui ne siphonne pas vos données personnelles et partage ses recettes avec des projets éthiques ? Vous pouvez sortir des bras de Morphée, Lilo existe déjà. Et il est français.



On peut sortir d'une grande école d'ingénieurs (les mines en l'occurrence) et ne pas forcément avoir envie de bétonner la planète ou de la transformer en fromage de gruyère. C'est le cas de Clément le Bras, qui après avoir bossé pour une ONG à Madagascar et rencontré des entrepreneurs sociaux au Cambodge, a décidé que cette voie serait également la sienne.

Un an de recherches plus tard, le bébé de Clément le Bras et de son associé Marc Haussaire s'appelle Lilo. Ce petit nom qui sonne tout doux sur la langue désigne un nouveau moteur de recherche. Oui oui, comme google, mais pas tout à fait. La double particularité de Lilo est qu'"il respecte votre vie privée", révèle Clément Le Bras, rencontré à la Up Conférence de Europe Refresh #3 : pas de collecte de données. Mais aussi que 50% de son chiffre d'affaires est utilisé pour financer des projets à fort impact social et environnemental.


Le principe de Lilo est simple : à chaque recherche effectuée, l'utilisateur reçoit une goutte d'eau. Et c'est lui qui choisit sur quels projets il souhaite investir ses gouttes d'eau, la « monnaie » du moteur. Le symbole de la goutte d'eau puise dans la légende du colibri, principe fédérateur du mouvement éponyme et l'un des investissements possibles des gouttes d'eau collectées peut se faire dans le projet Oasis.

Lilo existe depuis le printemps 2015, compte déjà 30 000 utilisateurs quotidiens et a collecté plus de 27 000€. Un succès d'autant plus mérité, que l'un des fondateurs n'a pas hésité à "pitcher" son projet dans le métro pour l'aider à démarrer (voir vidéo ci-dessous). Des versions en anglais et en espagnole sont prêtes à être lancées pour répondre à une forte demande de pays étrangers et pourrait permettre d'atteindre l'objectif du million d'utilisateurs en 2016.



Pratique. Lilo est facile à installer (et apparemment tout autant à éliminer) et aisé à l'utilisation.... Même quand on est pas un as de l'informatique comme moi. La start up française ayant des accords avec les gros moteurs de recherches existants, les occurrences sont pertinentes et on peut même donner priorité à google pour les images et les vidéos si on le souhaite. Enfin, j'ai investi mes dix premières gouttes d'eau en trois clics, le sourire aux lèvres.

08/09/2015

Ticket for change, potion magique pour entrepreneurs humains


Il y a une quinzaine de jours, j'ai découvert un secret de la plus haute importance que je me suis gardée de diffuser. N'y tenant plus, je le partage aujourd'hui très exclusivement avec les lecteurs de ce blog: il s'agit de l'invention d'un nouvel antidépresseur révolutionnaire. Contrairement à certains cachets bien connus, il se délivre sans ordonnance et n'a pas d'effets secondaires indésirables. La mauvaise nouvelle c'est qu'il est (presque) réservé aux moins de 30 ans et qu'il n'est administré qu'à une petite soixantaine de super veinards, sélectionnés avec soin.


C'est à la soirée d'ouverture de l'édition 2015 -la deuxième- que j'ai fait connaissance avec Ticket for change. En découvrant les grandes lignes du projet sur la toile en 2014, le concept m'avait intrigué, mais je craignais qu'il soit plus "business" qu'authentique. Quinze jours, deux soirées et une interview avec le fondateur plus tard,  je suis nettement plus convaincue, non seulement de la sincérité des protagonistes, mais aussi de la pertinence de leur démarche pourtant un peu folle.


Pour vous résumer ce tout jeune projet ambitieux, Ticket for change est "accélérateur de talents" supposé provoquer un passage à l'action chez des entrepreneurs sociaux et solidaires en devenir. Pour cette deuxième édition, 50 jeunes et 8 « intrapreneurs » porteurs d'un projet au sein de leur entreprise, ont été sélectionnés par la start up parmi 1200 candidats. La promotion a été ensuite embarqué dans un tour de France d'une douzaine de jours en 6 étapes, avec un programme pédagogique réparti en trois phases -inspiration, introspection, action- qui s'achève par le pitch de leurs projets et la remise d'un prix pour quatre d'entre eux.





Entre les 2700 kilomètres parcourus et les trois nuits en bus, les participants ont passé leur projet au crible, mais aussi appris à se connaître. Eux-mêmes et leurs compagnons de promotion. « Un projet, il faut le porter avec ses tripes », affirme un participant lors de la soirée de clôture au studio 104, alors qu'une autre  révèle : « J'ai compris comment réconcilier le social et le business, deux notions qu'on ne veut pas mettre ensemble ». Beaucoup ont été remués par l'expérience, non seulement professionnellement, mais personnellement : « Ce que j'ai appris c'est que je vous aime tous et que j'aime toutes nos différences », lâche un autre participant. Pas étonnant que des partenariats se soient formées autour de certains des 49 projets qui ont émergé durant le tour 2015.


Et maintenant ? Récompensés ou non, les 58 participants de Ticket for change vont être suivis dans la réalisation de leurs projets pendant dix mois, à travers "un tuteur, une plate-forme d'échange en ligne et cinq week end d'accélération" résume le fondateur Matthieu Dardaillon. Cette phase, Ticket for action est après de tour, le 2ème des 4 axes autour desquels s'articule la start up. S'ajoutent Corporate for change et Mooc for change, un cours en ligne pour "devenir entrepreneur du changement" lancé entre les deux premières éditions et qui a été suivi par 19 000 personnes.


Un très jeune pilote pour une caravane atypique. Diplômé de l'ESCP, Matthieu Dardaillon aurait pu faire une très belle carrière dans une multinationale. Ou comme Marc de la Ménardière le co-réalisateur d'En quête de sens qu'il connaît bien, il aurait pu choisir de prendre ses distances avec le système. Mais après une année passée à rencontrer les entrepreneurs qui changent le monde et plus particulièrement dans un voyage de 8000 km à bord du train Yagriti Yatra en Inde, il est devenu lui-même entrepreneur à 24 ans avec Ticket for change, dont l'une des ambitions avouées est d'«Aider l'entreprise à se transformer de l'intérieur » . Conscient d'être accusé de social washing avec les puissants partenaires privés qui le soutiennent, Matthieu Dardaillon n'en a cure: « Les entreprises sont plus puissantes que les Etats aujourd'hui », constate ce géant à la force tranquille qui propose « d'aider les entreprises à comprendre qu'elles vont devoir changer leurs pratiques en raison des enjeux sociaux et environnementaux, afin qu'elles aient un impact positif et participent à la résolution des problèmes de notre siècle à grande échelle ». Tout simplement. Il a commencé jeune, il n'a peur de rien et on a très envie d'y croire.

(Crédit photos: Laetitia Striffling)

28/06/2015

La boutique sans argent, ça existe vraiment

Projetez-vous un instant dans un monde utopique. Vous vous promenez avec votre cher et tendre, en poussant votre petit dernier. Soudain, dans la vitrine d'une boutique, vous apercevez la théière de vos rêves. Cela fait des semaines que vous cherchez ce modèle, vous avez retourné les sites de e-commerce, écumé les soldes et même les grands enseignes qui ne sont pas dans vos moyens. Sans succès.


Mais aujourd'hui est votre jour de chance et la théière semble vous tendre son anse élégante, sur laquelle se trouve une étiquette insolite : 0€. Vous flairez l'entourloupe, mais vous rentrez quand même dans la boutique. Et c'est là que vous êtes confronté à l'improbable, voire l'impossible. Non seulement la théière est disponible, mais en plus elle est totalement gratuite. Comme tous les objets exposés dans le magasin. Vous discutez avec la dame blonde derrière le comptoir pendant que votre compagnon découvre un livre épuisé après lequel il courait, alors que votre petit refuse de lâcher la peluche qu'il a prise sur une étagère et que vous aviez rangée dans la colonne « pas indispensable » de vos budgets serrés des mois à venir. Pendant qu'on vous emballe votre butin, vous réalisez que les placards chez vous sont encombrés par les vêtements et chaussures dans lesquels le petit ne rentre plus. Demain, vous passerez les déposer à la gentille dame blonde.


Si vous pensez que je vous ai traîtreusement entraîné au pays des Bisounours pour que le retour à la réalité soit encore plus douloureux, vous vous trompez. La boutique sans argent, c'est ainsi qu'elle se nomme, existe depuis 2013. Elle était éphémère jusqu'en mai et portait un peu de sa magie d'un événement à l'autre au gré des invitations. Elle niche depuis le 13 juin à la maison des associations du XIIème arrondissement, ancienne gare de Reuilly où elle anime également le Siga Siga nouvel espace convivial de café associatif à prix libres. Vous pouvez vraiment aller y déposer les objets opérationnels qui dorment dans vos armoires et y chercher votre bonheur.

A droite, Debora inaugure le café à prix libres à la maison des associations.
Association fondée en 2013, la boutique sans argent s'est inspiré du magasin pour rien, pionnier du genre à Mulhouse depuis 2009. «Nous sommes allés les rencontrer et nous avons trouvé cela génial, confie  Debora Fischkandl, qui dirige la boutique sans argent. Eux-mêmes ont rapporté ce concept d'Allemagne, où les magasins gratuits sont très développés, une soixantaine sur le territoire. Cela allie les question de solidarités, bien social et d'entraide, aux questions environnementales, de seconde vie des objets et de gratuité.» Habituée des mouvement associatifs et rompue à leur communication, Debora a travaillé notamment dans l'art contemporain ou les politiques sociales., avant de lancer ce nouveau projet. Elle est aujourd'hui l'une des deux salariées de la boutique sans argent, qui accueille donneurs et « cueilleurs » avec le même enthousiasme du lundi au samedi (14h-18h) dans l'ancienne gare de Reuilly.

La théière de rêve existe, je l'ai rencontrée à la boutique sans argent...
«On travaille dans la gratuité, parce que l'on ne veut pas mettre d'obstacle financier à l'acquisition de certains biens, explique Debora. Quelques € peuvent être une contrainte pour une personne privée de ressources. On ne demande pas de justificatif. On demande aux personnes de bien réfléchir avant de prendre un objet. Et s'ils ne s'en servent plus, ils peuvent le rapporter dans quelques mois.» La directrice de la boutique sans argent est également ravie d'être sollicitée pour conseiller (gratuitement) des projets comparables qui émergent en France, comme celui de St Amand