24/08/2014

Le potager urbain en août : ambiance de (petites) récoltes

L'été touche à sa fin, le soleil n'a pas été au rendez-vous en région parisienne, mais quelques légumes ont quand même réussi à mûrir. Visite en images du cru 2014 de mon petit espace comestible.
Luxuriant basilic. Les limaces ont incontestablement été le prédateur vedette de 2014. Mais l'un des effets secondaires de ces vagues d'invasion successives a été de nous rendre les uns et les autres plus ingénieux. Et de nous pousser à expérimenter de nouvelles possibilités. Pour sauver quelques-uns des petits pots qu'elles dévoraient, je les ai placées dans une « jardinière » coulée dans le béton et placée près de ma porte d'entrée. A chaque fois que je vais cueillir des feuilles pour parfumer un plat cuisiné, je me promet d'en remettre chaque année.

Depuis 3 ans que je me suis lancée
dans la culture des concombres
c'est mon plus beau spécimen.

Autonomie. En 2014 je n'ai peut-être pas obtenu les récoltes que j'espérais, mais l'une de mes grosses satisfaction est que pour la première fois, je n'ai quasiment acheté aucun plant : deux aubergines et deux poivrons sont venus remplacer les plantules croquées par les baveuses, mais tout le reste est parti de mes graines, grâce au duo semis d'intérieur+petite serre de jardin.

Quelques tomates noires
tentent de résister
aux attaques de milidou












A l'automne, les récoltes vont continuer. En 2013, j'avais eu la surprise de manger des salades presque jusqu'à Noël, grâce à quelques laitues en pot dans ma petite serre. Cette année, j'y ai laissé quelques plants d'aubergines, qui semblent beaucoup plus se plaire que dans le potager. Alors si l'automne n'est pas trop froid et aussi ensoleillé que l'été a été pluvieux...


Sous une fleur à la splendeur éphémère, un bébé potimarron tente de faire sa place

17/08/2014

Saveurs d'été, entre Feel Good Brunch et Cuisine naturelle

L'été à Paris ce n'est pas toujours drôle, surtout quand le temps est maussade. Mais lorsque l'on est à la maison au moment où mûrissent fruits et légumes, c'est aussi l'occasion de bien se nourrir. On cuisine, on prépare des confitures et des compotes. Et on essaie de nouveaux plats. Préparés par soi-même ou d'autres. Deux pistes que je voulais partager ici.


Feel good brunch d'été, l'autre façon de pique-niquer. Entre deux tests de restaurants savoureux, j'ai participé le dimanche 3 août au Feel Good Brunch d'été, organisé par Vanessa et Julien. J'ai ainsi goûté à un gâteau au chocolat à la courgette, dont j'ai hâte d'essayer la recette, comme celle des perles de lentilles corail. J'ai également lapé un smoothie vert nettement plus convaincant que les miens... Ce qui honnêtement n'est pas très difficile. Les soupes et la salades, j'adore en inventer de nouvelles, mais les smoothies verts je suis moins fan. Je préfère les smoothies rouges ou violets, comme ceux que j'ai concoctés cet été en mélangeant des cerises congelées à du tofu soyeux. Miam!





Cuisine naturelle... et imaginative. La profusion d'ingrédients frais aidant, j'ai également expérimenté sur le salé. Et l'une de mes nouvelles sources a été le magazine Cuisine naturelle. Plus tôt dans l'été, j'avais découvert avec intérêt cette nouvelle publication des éditeurs du regretté Biomood, que j'avais évoqué ici à plusieurs reprises. Le numéro 1 de Cuisine naturelle regorge d'idées astucieuses et savoureuses, comme les 10 variations autour de l'aubergine. J'ai également appris quelques bricoles utiles dans l'article 20 aliments à avoir toujours sous la main et après avoir lu l'enquête mais où sont passées les tomates, je porte un regard encore plus méfiant sur les étals des marchés. Heureusement que celles de mon potager -d'origine contrôlée- mûrissent doucement.

10/08/2014

Avec les Incroyables Comestibles, la révolution est en marche

L'été, on lit généralement des comédies romantiques, des trucs légers qui ne prennent pas la tête, qui portent de préférence à l'optimisme et ne menacent pas de faire couler un virtuel filet de goudron sur le sable blanc. Incredible Edible, plant a veg, grow a revolution (Incroyables comestibles, plantez un légume, faites pousser une révolution) n'est ni une comédie ni romantique et pas forcément léger. En revanche, le livre écrit conjointement par Pam Warhurst et Joanna Dobson, est résolument optimiste. Et donne vraiment envie d'imiter les vaillants habitants de Todmorden. Avant de m'y plonger, je pensais que nos voisins anglais avaient symboliquement planté des bacs de légumes en libre service pour donner une petite gifle à la crise. En tournant les pages virtuelles, j'ai découvert que les fameux bacs que tous les sympathisants planétaires du mouvement fabriquent et installent dans leur voisinage, ne sont que la manifestation la mieux exportée du mouvement.




Révision des basiques. Pour ceux qui auraient loupé le premier épisode, Todmorden est une petite cité industrielle du Nord de l'Angleterre, qui a lancé en 2008 une drôle de révolution. A l'initiative de quelques retraitées, les plantations de légumes en libre service se sont multipliées dans l'espace public. L'idée a fait son chemin, d'abord dans la région, puis le pays et finalement de façon internationale, plus particulièrement en France, ainsi que le prouvent les 400 villes participant au projet. La capitale n'est pas à la traîne, ainsi que vous pourrez le découvrir dans la vidéo ci dessus que j'avais réalisée à l'occasion de la fête de l'abondance en septembre dernier, dans le 12ème arrondissement de Paris. Aujourd'hui, les Incroyables comestibles ont fait de Todmorden une destination touristique et on vient de loin pour suivre les visites guidées des lieux clés du mouvement. Tout cela dans une petite ville de 15000 habitants.

Un triple principe fondateur. Dès les premières pages de l'ouvrage, Pam Warhurst, l'initiatrice du mouvement, précise que celui-ci s'est organisé autour de trois axes : la communauté, l'apprentissage et le commerce. Entre d'infatigables retraitées, un chef locavore ou un docteur en biochimie, la communauté de Todmorden s'est révélée d'un... incroyable dynamisme. De 2008 et 2014, des citadins qui n'avaient jamais mis une graine en terre ou pour lesquels la cuisine se résumait à engouffrer une barquette dans le micro-ondes, se sont initiés au maraîchage comme à l'art culinaire, à travers l'échange de savoir entre bénévoles ou les cours de cuisine (le livre regorge de recettes simples à réaliser) organisés par les commerçants locaux. Enfin, ces derniers se félicitent de l'impact positif  des IC sur leurs affaires, puisqu'une étude a révélé que 97% des habitants achetaient plus local qu'avant l'ère IC.


Des actions multiples. A Todmorden, il y a des bacs un peu partout, OK. Mais il y a surtout tout le reste. Les inventeurs des Incroyables Comestibles ont l'ambition avouée de révolutionner le monde et ne se contentent pas de faire pousser des artichauts gratuits. A la cantine du lycée de Todmorden, on mange les légumes qu'ont cultivé les étudiants et leurs parents dans les parcelles du potager de l'établissement. En attendant ceux produits par la luxueuse unité d'aquaponics. A Todmorden, le programme "chaque œuf compte", encourage la consommation d'oeufs produits localement. Et les Incroyables Comestibles ont également engendré l'Incroyable ferme. D'une action à l'autre, les Incroyables citoyens de Todmorden espèrent transformer le rapport de leurs concitoyens à la nourriture: planter, soigner, cueillir, cuisiner (bien) et manger (ensemble) dans la joie et la bonne humeur. "si vous mangez, vous faites partie du mouvement" a coutume de lancer la pétulante Pam Warhurst, dont le charisme et la force de caractère ont largement contribué à faire d'une belle idée, une réalité à l'optimisme contagieux.



Et chez vous, ça commence quand ? La première partie du livre raconte les étapes de la construction du mouvement et se lit comme un roman. La deuxième, tout aussi bien troussée, est totalement pratique et fourmille de conseils pour devenir un incroyable citoyen : fabriquer un bac, se dépatouiller des autorités locales, fédérer une communauté, être dans l'action et déborder d'optimisme, l'essentiel s'y trouve pour surmonter les principaux obstacles.

English spoken. Je recommande à tous ceux qui se sentent des affinités avec le mouvement des Incroyables Comestibles et comprennent l'anglais, de lire ce bouquin. Il m'a personnellement donné une vision beaucoup plus globale du mouvement, convaincue de sa richesse et de sa pertinence et donné encore plus envie d'y participer à mon niveau. Et pour ceux qui devront attendre une traduction en français qui n'est pas encore au programme, le mini documentaire ci-dessus date de 2012, mais il reflète avec justesse l'esprit du livre et du berceau des IC.

03/08/2014

Sideways, le road trip des alternatives

Quoi de mieux que l'été pour se lancer dans un road trip, ou pour en suivre un? Celui que je vous propose de découvrir n'a pas pour seul objectif de voir du pays, mais de créer et diffuser les alternatives coup de cœur des chasseurs d'images itinérants, sous forme d'une série à épisodes, Sideways. On a rencontré les auteurs à la REcyclerie lors de l'une de leurs projections itinérantes.


Les clés des apparts contre les clés du camion. Hélène est photographe, Benoît, documentariste. La perpétuelle difficulté à mener à bien les projets qui leur tenaient à coeur au sein du système, les a conduit à en sortir. Et à inventer le leur : un camion vidéo itinérant. « Le moment clé est le jour où nous avons rendu celles de nos apparts et emménagé dans le camion, raconte Benoît Cela a été une révolution dans nos têtes. L'oiseau a pu prendre son envol. »




La clé des champs. Sur la route depuis plus d'un an, Benoît et Hélène découvrent au fil de leur rencontres, des projets, des initiatives. Plus besoin d'attendre l'aval d'un rédacteur en chef ou de passer des mois à convaincre une chaîne avec un dossier de deux kilos, que telle ou telle histoire vaut la peine d'être racontée. Ce sont eux qui décident. Jusqu'ici, ils ont filmé, photographié et écrit cinq épisodes sous licence Creative Commons, le sixième étant en post-production. Les épisodes finalisés peuvent être visionnés sur leur site et sur ceux qui veulent bien les relayer, comme leur partenaire Basta mag.



Faire sauter le verrou de l'argent. Le prix de cette liberté de conscience, liberté de filmer, liberté de croire et liberté d'assumer, c'est qu'Hélène et Benoît vivent avec de tous petits moyens. Ils n'ont pas entièrement renoncé à l'argent comme Elf Pavlik, cet étonnant personnage qui fut l'objet du premier épisode de Sideways (vidéo ci-dessus), mais ils vivent avec le minimum, d'un troc à l'autre et de la générosité dont ils font l'expérience.  « Un panier de légumes, une machine à laver, cite Benoît.  Des personnes nous apportent beaucoup plus de par leur compétences que par l'argent», insiste-t-il également. «Notre modèle est alternatif, basé uniquement sur l'idée du don et de la contribution, résume Hélène. On pense que tout s'achète avec de l'argent. Alors qu'il est possible d'obtenir des tas de choses sans argent.»


Projections privées. Si tous leurs épisodes sont dispos sur la toile, vous pouvez aussi leur proposer d'or organiser une projection pour vous, dans votre café associatif, votre jardin partagé ou encore le local de votre association. Et pouvoir ainsi discuter avec eux de leur projet et de leur philosophie dans une ambiance conviviale et découvrir les coulisses des tournages.

Crédit photos: SideWays (cc-by-sa)