24/02/2013

Visite guidée de la presse féminine américaine




J'entretiens avec la presse féminine une relation sado- masochiste qui n'a pas grand chose à envier à celle de Christian Grey et Anastasia Steele dans 50 nuances de Grey. Je la vilipende en raison de la façon totalement commerciale et perverse avec laquelle elle s'adresse à ses lectrices, les femmes. Et en même temps je l'observe au microscope et je guette ses évolutions comme les nuances entre les différents titres.
Lorsque je séjourne chez mes amies de Floride, ma première action est d'acheter Vanity Fair, qui n'est pas un féminin mais plutôt un glossy, et en ce qui me concerne, une référence en matière de presse magazine. Mais ensuite, j'épluche toujours avec un œil critique les nombreux titres auxquels mes amies sont abonnées : les version US de Elle et Marie Claire, mais aussi Harper's bazaar ou encore, Allure. Ce dernier étant plus axé sur la beauté.


Fin février, l'expérience est d'autant plus intéressante que les numéros mode de printemps de mars sont déjà sortis : Des briques. Tenter d'en transporter plus de deux à la fois pour feuilleter au bord de la piscine et c'est le lumbago assuré et la première évidence qui saute aux yeux est la vampirisation du rédactionnel par la pub, au point que trouver le sommaire est un challenge. Cette impression de quelques textes noyés dans un océan de pub explique notamment qu'ici, on peut s'abonner à ses catalogues sur papier glacés, pour $8 ou $10 à l'année : ce qui compte pour les annonceurs, c'est le tirage et à l'échelle des USA, ils sont évidemment impressionnants.

Ensuite, beaucoup d'articles, les « features » sont très étroitement liés aux pipoles (Beyoncé pour Vogue, Keira Knightley pour Marie Claire, Drew Barrymore pour Harper's Bazaar) ou aux grandes dominantes du féminin : mode, beauté (également inféodés à la pub), les portraits mettant en avant des mannequins ou des personnalités de la mode. Les « grands articles de fond » abordent des sujets capitaux pour l'avenir de la planète, tels que des traitement anti-âge révolutionnaires ou ce qui nous pousse à nous ronger les ongles (très mauvais pour les ventes de vernis et de faux ongles).


Entre deux tunnels de six pages Chanel ou quatre Vuitton, on découvre miraculeusement quelques petits trésors : une découverte de la retraite spirituelle au Guatemala d'une créatrice de bijoux ou encore des pages tendances en patchwork ultra bien fichues et qui pétillent dans l'oeil, mais cela reste conso, conso et encore conso. Si on est patiente et motivée, les pages culture sont bien cachées, mais trouvables : interview d'une architecte, quelques lignes sur les meilleures expos du moment, une simple légende photo pour la sortie de Oz : The great powerful. Frugal.

En résumé, la presse féminine américaine est une version hardcore de celle qui garnit nos kiosquesen France. Elle vide les porte-monnaies et génère une éternelle frustration sans nourrir nos cerveaux. Le seul intérêt que je reconnais à ces magazines (et la raison pour laquelle je continue à les lire de temps à autre) est qu'ils chatouillent ma créativité. Mais le jusqu'au boutisme de ces catalogues sur papier glacés rappelle à quel point l'apparition de titres alternatifs est une bénédiction et demandent notre soutien massif quand ils vivotent à côté des mammouths de la conso.

PS : Si vous n'aimez pas l'osier, préparez-vous à recycler vos tenues 2012. La matière est omniprésente dans les collections printemps-été 2013. Et son influence va bien au delà du gentil sac de plage que vous jetterez au fond d'un placard fin août avant de reprendre le boulot.

18/02/2013

Des débuts en Fimo


Cela fait un petit moment que j'avais envie de tenter l'expérience pâte polymer, dite Fimo en raison de la marque référence du secteur. Entre des médaillons plutôt réussis offert par une amie et des trouvailles impressionnantes sur Pinterest, mes doigts me démangeaient. J'avais commencé à acheter quelques jolis rectangles de pâte. Sauf que mon four était en grève longue durée...
Puis, à l'occasion d'une rencontre de blogueuses, j'ai eu la chance de faire connaissance avec Ellen, des fleurs rebelles. Qui m'a très généreusement cédé tout son matos, qu'elle n'utilisait plus. Et je m'y suis mise pour de bon. Portfolio de mes tentatives, qui comme vous le constaterez, ont connu des fortunes très diverses.



Médaillon réalisé par insertion d'une clé de vie égyptienne dans une pâte cuivre clair, à l'intérieur d'une pastille plus foncée... A améliorer.












Médaillon réalisé par impression d'un pendentif égyptien qui avait la bonne idée de traîner des mes tiroirs. Finition à la peinture acrylique métallique et à la bombe de peinture dorée et argentée. A ce jour, ma pièce favorite.

Version turquoise avec effet transparent (merci pour la pâte Ellen !) du même bijou. Finition peinture acrylique dorée.












Tentative de boucles d'oreille mixant une plaquette fimo, mes premières perles fimo. Et des breloques en argent. Mmmm... pas bouleversant.


Premières boucles d'oreilles réussies ! La texture a été obtenue par impression d'une broche en forme de sceau de cire acquise en URSS dans les années 80 et qui représente le Kremlin et les principaux monuments de Moscou. Invisibles sur la photo, les paillettes argentées étaient du plus bel effet. Mais j'ai malheureusement perdu une des boucles...




Version cuivre clair avec perles et paillettes roses. Et... J'ai encore les deux !















Et ça c'était le premier essai, avec une broche un peu plus grande. Mmmmm... Il faut bien commencer quelque part, non ?















Médaillon réalisé grâce à l'impression d'un bijou métallique en forme de triskell. Texture de l'encadrement obtenue avec un médaillon de noeuds celtiques.


Conclusion : si le fait que la fimo ne soit pas une matière naturelle me chiffonnait franchement au début, les possibilités qu'elle offre m'ont conquise. Dans mes tiroirs de créatrice, je possède tout un tas de strass, paillettes, rubans et divers pompons pour lesquels je n'ai pas forcément un usage régulier. Beaucoup d'entre eux ont revu le jour grâce à la fimo et quelque chose me dit que cela ne fait que commencer...

12/02/2013

La (R)évolution des colibris, résumé du premier épisode


Le 30 janvier dernier, une foule se pressait à l'espace Reuilly à Paris pour lancer la (R)évolution des colibris. Quelques pistes pour ceux qui (comme moi) n'étaient pas dans la salle.

J'ai failli y être. Non, sérieusement, je ne suis arrivée qu'une demi-heure après que le dernier petit veinard ait franchi les portes de l'espace Reuilly. La copine qui m'accompagnait m'a attendu sagement dans la file d'attente jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'elle ne rentrerait pas. Elle s'est alors réfugiée dans un restaurant indien du voisinage où je l'ai rejointe pour passer une excellente soirée copines. Mais un restau où il n'y avait aucun de ses petits groupes de colibris qui comme nous, ont fait partie des 2000 personnes ou plus, selon les estimations, qui n'ont pu rentrer dans la salle et ont formé des agora spontanées d'échange et de discussion.

J'ai donc tout loupé ou presque, sinon ma copine. Mais heureusement il y a internet, qui offre une multitude de sessions de rattrapage. Dans la foulée du mouvement tous candidats, lancé par les colibris en 2012 et en attendant les prochaines étapes de leur (R)évolution, voici le compte rendu sur le site des colibris avec la vidéo intégrale. Le témoignage d'Albert sur Ecoloinfo apporte également un éclairage intéressant sur cette soirée. Enfin, je suis convaincue de l'importance de la figure de Pierre Rabhi, le fondateur du mouvement, en tant qu'inspirateur d'une sagesse ancestrale et je ne rejoins donc pas les propos de l'auteur, mais ce sujet posté sur le forum des colibris est une mine de ressources sur les discussions informelles qui se sont organisés à l'extérieur de l'espace Reuilly ce soir-là. En attendant les prochains évènements, la mise en place de la (R)évolution a déjà commencé.

03/02/2013

Incroyables comestibles : non, ce n'est pas une utopie


Né dans le Nord de l'Angleterre, le mouvement des Incroyables comestibles, légumes gratuits cultivés et consommés par les communautés locales, rencontre un énorme succès.

Il était une fois Todmorden, obscure petite ville industrielle du nord de l'Angleterre devenue une pionnière en matière d'autonomie alimentaire, d'initiative et de partage citoyen. En 2008 la crise financière frappe durement la cité déjà touchée par la désindustrialisation. Plutôt que de crier famine, quelques habitants commencent à mettre en place des plants de légumes, à la sauvage, dans tous les espaces disponibles.


Moins de cinq ans plus tard, Todmorden a trouvé sa place sur la carte de l'initiative citoyenne et des valeurs communautaires. Des fermes se sont organisées ainsi que des visites de la ville, qui désormais un pôle d'attraction pas seulement médiatique mais également touristique, une foule de curieux souhaitant découvrir comment ces drôles d'Anglais ont réinventé la ville et mis une bonne petite claque à la crise.

Si l'autonomie alimentaire est encore loin, selon une étude réalisée là bas, trois ans après le lancement des Incroyables comestibles à Todmorden, 83% des habitants privilégiaient déjà l'origine locale des produits qu'ils consommaient. La police remarque que la criminalité a baissé, le Prince Charles a rendu hommage à la ville dans un discours et David Cameron lui a fait l'honneur d'une visite.



Grâce à la médiatisation -comme à travers ce reportage paru sur rue 89- et au partage sur internet, le mouvement des Incroyables comestibles s'est répandu. D'abord dans la région de Todmorden, où la carte des Incroyables Comestible montre une grande densité d'initiatives autour de la cité pionnière.  Puis les Incredible Edibles ont traversé la Manche pour devenir les Incroyables comestibles et se développer en France. Le printemps sera bientôt là. Et si vous alliez à la rencontre d'autres Incroyables potentiels sur leur page facebook et que vous vous y mettiez? Il suffit de quelques graines, une peu d'enthousiasme et hop, c'est parti!