Dans la famille des magazines tournés vers des lendemains meilleurs, on connaissait déjà Kaizen. Encore plus ambitieux que la revue émanant du mouvement Colibris de Pierre Rabhi et Cyril Dion, We Demain a tout à fait les moyens de se faire une jolie place médiatique dans cette société émergente aujourd'hui alternative, bientôt dominante.. espérons.
We demain est un Mook, ou magbook, savoureux fruit de la rencontre du livre et du magazine, qui propose de « changer d'époque ». Sur la lancée du succès de XXI, qui démontre qu'une autre voie que l'immédiateté est possible dans le journalisme du XXIème siècle, We demain séduit. Distribués par une thématique efficace -respirer, découvrir, ralentir, inventer, savourer etc...- on y découvre des reportages décalés ou insolites, qui attisent la curiosité avec un style efficace dans lequel la fameuse génération Y peut aussi bien se reconnaître, que les nostalgiques du grand reportage traditionnel. Lumineuse et ergonomique, la maquette sème une image parfois caressante et souvent accrocheuse, mais sans jamais violer.
Le prix élevé, 12€ de ce mook trimestriel lancé en avril 2012, est justifié par la qualité comme la quantité (250 pages). Au fil des pages du numéro 4 qu'on a feuilletées avec gourmandise, on découvre aussi bien le quotidien d'un homme qui a choisi de vivre sans argent, que les clichés d'un hôtel qui prend ses hôtes pour des SDF, ou encore la genèse du soja et du ginko, après avoir inspecté quelques outils de démocratie citoyenne. Sur le site de We demain, on peut d'ailleurs lire un ardent manifeste pour une société plus humaine et solidaire. Un titre ouvert sans tomber dans la culpabilisation, esthétique et conceptuel en évitant l'écueil de l'élitisme. On adhère, un peu, beaucoup, passionnément.