31/05/2015

Alexandre Jardin, zèbre, citoyen et "faizeur"

Sous l'égide du groupe SOS, Alexandre Jardin a donné une conférence à la gaîté lyrique le mardi 26 mai, où il a parlé de son mouvement, Bleu Blanc Zèbre. On y était et on a aimé écouter cet écrivain-cinéaste engagé, qui préfère décidément les zèbres aux moutons.


Alexandre Jardin nous a habitué à ses formules crues, son vocabulaire joyeux et son indestructible optimisme. Il y a deux ans, cet incorrigible zèbre a décidé de répandre son refus de la morosité en faisant appel à l'action citoyenne au sein du mouvement qu'il a créé et définit comme un « do-tank» : Bleu, Blanc, Zèbre, dont le slogan reprend le titre de son nouveau livre : Laissez-nous faire, on a déjà commencé. Pour porter le manteau à rayures, le critère de l'écrivain est simple : « le passage à l'action». Sur le site du mouvement, on apprend que BBZ regroupe une centaine de ce qu'Alexandre Jardin appelle « les opérateurs de la société civile », associations, mairies et autres fondations qui chacun à leur niveau ont repris leur destin en main. « Ce qui caractérise le zèbre, c'est son incapacité à se soumettre », insiste le premier d'entre eux.

A l'instar d'autres mouvements citoyens -comme les Colibris dont je fais partie- Bleu Blanc Zèbre est porté par un intellectuel libre penseur. Ecrivain comme Pierre Rabhi, Alexandre Jardin ne fertilise pas la terre d'Ariège à la façon du champion de la sobriété heureuse, mais son engagement est bien antérieur à la création de BBZ, puisqu'il fonda en 1999 l'association lire et faire lire, qui rapproche les générations en permettant à des seniors de faire la lecture aux enfants dans les école. S'insurgeant contre l'immobilisme engendrée par la sur-réglementation produite par ceux qu'il qualifie de « mini Colbert », Alexandre Jardin revendique le droit de vivre dans « un pays d'adultes » et souligne à chaque détour de phrase l'amour de ce pays qu'il refuse d'abandonner : « Ce qui plombe l'humain, c'est la soumission devant la fatalité », assène-t-il.


Le meneur du mouvement des "faizeux" s'est donné deux ans pour mettre en place un vrai réseau d'opérateurs citoyens autour de bouquets de solutions et être en mesure de peser sur l'élection présidentielle de 2017. L'écrivain ne cache pas vouloir être le Nicolas Hulot de 2017, sans se limiter à l'écologie : « On va parler de logement, de retour à l'emploi, annonce-t-il, et faire un pacte avec les partis : on vous laisse vos jobs si vous nous laissez faire ».

Pratique. Pour rejoindre les zèbres, rien de plus facile. Le site de BBZ est remarquable dans son ergonomie et aisance de navigation. L'onglet BBZ explique le mouvement et propose des premières participations à hauteur d'une minute ou d'une heure. L'onglet faizeux répertorie par thèmes les opérateurs ayant rejoint le mouvement.  Le site propose également des outils pour faire connaître BBZ par le truchement des réseaux sociaux et en a même créé un, le paddock. Vous pouvez également contribuer à la campagne de financement participatif et enfin, acheter Laissez-nous faire, on a déjà commencé, sur le site de son éditeur.

24/05/2015

Perma'map, une appli pour apprivoiser la transition

Quel point commun il y a-t-il entre un panier bio,  le covoiturage, et linux ? Vous donnez votre langue au chat ? Vous n'êtes pas les seuls.... Allez, on ne va pas vous faire mariner plus longtemps... La réponse à cette question posée sur le site de Perma' map est que toutes ces initiatives concourent à leur façon à la transition, ce mouvement parti de Grande Bretagne destiné à préparer les villes au changement climatique et qui s'est implanté en France, à côté d'initiatives citoyennes plus hexagonales que j'ai déjà évoquées dans ces colonnes.


Mais ainsi que l'a constaté Hugo dans ces tribulations de citoyen engagé, le lien ne se fait pas automatiquement dans l'esprit du public : « Je passais ma vie à expliquer qu'il y avait un lien entre des initiatives alors qu'il n'y en avait pas l'air », explique ce jeune animateur d'une MJC dans Val de Marne, initiateur de la transition à Créteil à travers son groupe des optimistes offensifs. Pour y remédier,  il s'est lancé dans projet audacieux : créer avec Perma'map une application qui répertorie et classe toutes ses « initiatives de transition avec une philosophie de permaculture », précise Hugo, qui souhaite « faire connaître cette culture émergente pour débloquer les freins à l'action ».

A vos claviers, citoyens. Pour être en accord avec les valeurs qu'elle présente, la future appli est supposée être entièrement réalisée en mode participatif, non seulement son contenu, mais aussi son développement. Pour la matière, pas loin de 170 perles ont déjà été déposées dans la maquette, supportée par pearl trees. Quant à la partie technique, la plus périlleuse, elle sera assurée par un groupe de hackers convertis au projet par le truchement de Sideways, autre initiative décalée que je vous avais fait découvrir ici: « Le développement d'une appli coûte entre 50 et 70 000€, rappelle Hugo. Nous n'avons aucun financement, ce qui complique le projet. Mais c'est aussi sa vraie force. » Pas d'Euros, rien que du partage et de la collaboration : la vraie richesse et un mode de fonctionnement qui séduit les réseaux alternatifs.


J'ai inscrit mon blog sur Perma'map. Pour mieux en parler, le mieux était de tester la maquette. Alors j'ai inscrit les Vergers, que vous retrouverez sous la "collection" que j'ai créée : média alternatif. Pour ajouter une initiative, il faut consulter l'onglet « comment » sur le site.
 Et c'est à vous de jouer pour apporter votre petite perle à un futur joyau alternatif!

10/05/2015

Quelques amoureux du potager qui cultivent aussi un blog

Depuis cinq saisons que je prends moi-même soin d'un potager, je furète régulièrement sur quelques blogs tournant autour du sujet. J'en avais évoqué quelques uns dans le potager urbain pour les nul(le)s. Mais grâce à l'opération un potager autonome organisé par Madorre, mon potager biologique, j'en ai découvert d'autres. Alors que j'introduis progressivement la permaculture dans mon  potager, le thème a évidemment piqué ma curiosité.  Voici quelques sources dans la "blogosphère potagère", qui vous permettront de bénéficier d'une foule de bons conseils.


Tous au potager. Incontournable. Le site est très pratique et pédagogique, comprenant non seulement des conseils pour se lancer mais aussi un calendrier et des fiches légumes et des tutos pour récolter ses graines. Le plus : beaucoup d'articles autour de la culture des légumes vivaces et du potager autonome, un must pour ceux qui veulent cultiver mais n'ont pas trop de temps.


Madorre, mon potager biologique. A l'occasion de l'événement interblogs dont elle est l'organisatrice, Julia partage quatre techniques pour avoir un potager (presque) autonome. Beaucoup de conseils pratique autour des outils et du matériel. Comme certains blogueurs maraîchers, Julia livre également ses recettes de cuisine, dans la plus belle tradition depuis la fourche jusqu'à la fourchette. Le plus. Une page dédiée aux échanges de graines.


Le jardin de Jenny est l'un des premiers blogs jardin que j'ai découvert. Très catégorisé, il se penche sur le cas très répandu en ville des petites surfaces et développe la thématique du potager économique, avec une multitude de conseils pour dépenser moins et mieux récolter. Le plus: en marge d'une profusion de recettes de cuisine économiques, Jenny aborde également les sirops, liqueurs et l'usage des plantes médicinales.


Le potager durable. Drôle, interactif et très pédagogique, ce blog est une véritable découverte de l'opé potager durable, dans le cadre de laquelle Nicolas a livré ses conseils pour être autonome en salades toute l'année. Le plus: Le blog comprend un index très complet fourmillant de conseils pour les débutants.


Ecolo bio nature. Auteur de plusieurs ouvrages -dont cultiver l'autonomie- Isabelle partage non seulement ses convictions mais aussi l'entretien au quotidien de son potager et de son poulailler. Le plus : le récit qu'elle avait partagé en 2014 sur sa chasse aux limaces. C'est tout juste si je n'en ai pas fait des cauchemars en voyant les photos.


Passion potager. Avec ce blog cultiver devient poétique et esthétique. L'auteur raconte ses aventures en images au fil des saisons, partageant ses réussites comme ses galères, jusqu'à la construction de sa serre. Le plus. Sur Passion potager, on apprend aussi comment conserver les légumes et fruits qu'on a récoltés.

Crédit photos: les images ne viennent pas des blogs cités, mais bien de mon potager perso, nourri au fil des bons conseils.

03/05/2015

Veggie, éthique et gluten free au NeoBento

A force de me lécher les babines sur les super photos de bento, postées  sur les réseaux sociaux par ma blogo-copine Vanessa, j'ai fini par me sentir obligée d'en tester. Avec Carole, une autre copine de plume et complice de déjeuners sans gluten, bio, veggie et même parfois locavores, on a fait une petite escapade au NeoBento.


Décor. L'univers de la restauration s'est diversifié à Paris depuis quelques années. Il existe de plus en plus d'adresses thématiques, vegan, bio... de "fast good" comme on dit. Mais le problème, c'est que dans fast good, il y a fast. Et que la salle est parfois tellement exiguë, que l'on n'est pas tenté de s'y attarder. Parfait pour emporter, sympa pour un dej sur le pouce, un peu trop « RER Châtelet aux heures de pointe » pour une sortie copines. Mais au NéoBento, ce n'est pas le cas. La salle est spacieuse et lumineuse, la terrasse agréable pour les beaux jours "scandinave pop", ainsi que le précise Lionel, le maître.


Assiette. Assortiment de mini plats façon patchwork, le bento est une formule parfaite pour celles et ceux qui comme moi, adorent picorer et regrettent toujours lorsqu'ils ont (finalement) arrêté leur choix dans le menu, de ne pas pouvoir goûter autre chose. Avec les assiettes du Neo Bento, pas besoin d'aller piocher dans l'écuelle du voisin pour varier les plaisirs. Parmi une vingtaine d'options préparées par deux cuisiniers et un commis, on sélectionne pour une assiette classique, trois portions vitalité, une portion énergie et une portion plaisir, le dessert quoi. Il y a des saveurs japonisantes, françaises, tendances, vegétariennes et sans gluten. Les quantités sont parfaites ni trop petit, ni trop gâchis et rien de ce que j'ai choisi ne m'a donné des raisons de le regretter : Miso aux petits légumes tout doux, minestrone délicieusement acide, subtil et savoureux tartare de saumon, salade de fèves parfumée et rafraîchissante. Mention spéciale pour les thés à volonté, qui permettent de découvrir des arômes inconnus.


Accueil. Chaleureux comme le matou qu'il faut grattouiller à l'entrée du site. Si votre froncement de sourcil sur le tableau des saveurs trahit votre statut de néophyte, la maison se fera un plaisir de vous expliquer les détails du fonctionnement de la carte. Et Lionel, co-fondateur de l'établissement, vous confie volontiers que l'idée du NéoBento est née lors d'un voyage au Japon dans le Shinkansen (TGV local), à bord duquel le bento est la forme de repas privilégiée. Moins glamour que le wagon restaurant de l'Orient Express, mais nettement plus kawaï et adapté à notre époque. " Et en plus, le NéoBento est éthique sur le tri des déchets comme sur les emballages.


Pratique. Le NéoBento est situé au 5 rue des filles du calvaire, 75003 Paris. Tél: 09.83.87.81.86. Il est ouvert 7 jour sur 7, du lundi au samedi de 12h à 18h, le dimanche de 12h à 16h30. Vous pouvez suivre l'évolution de la carte sur la page facebook et découvrir plus de détails sur l'établissement en vous connectant sur son site.