20/07/2018

Au Fab city Campus, j’ai appris à construire avec de la terre


Le fait main, « do it yourself » in english, c’est carrément mon truc. Fabriquer mes cosmétiques maisons naturels, des gris gris de sac à main, cultiver mes légumes, j’adore. En revanche, donnez-moi un marteau et des clous, ou pire une perçeuse et c’est l’aller simple pour lesurgences. Sans passer par la case départ. Ni toucher le moindre lot de consolation.
Mais lorsque j’ai découvert le programme de Fab City Campus -cette expo à La villette de fabrication dans la ville de demain- et tous les ateliers, j’ai tout de suite eu envie d’essayer.  Et je me suis inscrite à un atelier de construction en terre (grandeur nature, pas de maison de poupée). Oubliées les (nombreuses) expériences de bricolage malheureuses...


Sur le stand des bâtisseuses, je suis accueillie avec les autres participants par Marion, spécialisée dans la restauration des bâtiments anciens. Je trouve ça carrément sympa un collectif de filles dans la construction! Pendant le tour de présentation, je découvre que je suis entourée d’architectes, ingénieurs, porteurs de projets de construction… Hum... Je ne me sens pas du tout sous qualifiée et je n’ai absolument pas l’impression de préparer un album sur le thème « Bécassine/Atalanta construit sa maison ».
Très vite, je me détends, parce que les explications de l’animatrice sont parfaitement adaptées à un public novice, comme moi. Marion nous présente les matériaux. Pour fabriquer à base de terre, qu’il s’agisse de briques crues ou cuites, d’enduit ou de mortier, il faut mélanger du sable, avec de l’argile, de l’eau et de la paille. Le tout est de trouver les bonnes proportions, le sable et l’argile adapté selon la matière concernée. J’apprends à ne pas confondre argile et limon, le premier collant plus que le second lorsqu’il est mélangé à l’eau et le second étant à éviter, parce qu’inutile pour la construction.



Et le moment attendu par tous de mettre les mains dans la terre, arrive enfin et nous tentons de fabriquer une boule le plus homogène possible. Grrr, je savais que je n’aurais pas dû mettre de bracelets aujourd’hui. La partie théorique vient de se terminer, lorsqu’une vingtaine d’enfants se présente sur le stand. L’ambiance change du tout au tout, mais les animatrices s’adaptent très vite et pendant que certains vont faire un petit voyage en Mésopotamie pour graver des écritures sur une tablette d’argile de leurs fabrication, le groupe que j’ai rejoins va fabriquer un enduit pour recouvrir un mur de briques.
A coup de pelles, nous mettons une part d’argile, trois parts de sable et 20 % de paille finement coupée dans une grande poubelle. Le tout est couvert d’eau avant d’être mélangé avec un mixer géant. Du genre de celui que vous utilisez pour faire vos soupes, mais qui se manie en actionnant les biceps. Cette expérience est de plus en plus amusante et en fait, j’ai pratiquement l’impression d’être dans un atelier cuisine, avec le mélange des ingrédients. Ou de fabriquer des cosmétiques maisons... Sauf que les quantités sont un peu différentes.



Notre enduit est enfin prêt et présente une jolie teinte rosée, grâce à l’argile de même couleur. Maintenant, il faut l’appliquer sur le mur. Marion nous démontre différentes techniques : application de haut en bas ou en projection. Les enfants ont donné l’exemple et vu l’état dans lequel ils sont, j’opte pour l’application de bas en haut. Mais d’autres participants sont plus aventureux et mes habits ne tardent pas à s’orner d’un ensemble de tâches roses très seyantes. Lorsqu’une partie du mur est couverte, Marion nous démontre les finitions et le rendu homogène. Et c'est fini!



L’atelier a duré trois heures, il était bien différent de tout ce que j’ai pu expérimenter dans les modes de vie écologiques et alternatifs, de la permaculture à la sociocratie en passant par les makis vegans, l’autohypnose, le codage, ou encore la formation disco-soupe. Je rentre chez moi fourbue mais ravie et en m’affalant dans un fauteuil dans mon jardinet, je me demande si je ne construirais pas une petite cabane ou un poulailler. Je rigole, évidemment !



Suivez le guide. Si vous êtes en région parisienne ce week end, Fab city Campus se poursuit jusqu’à dimanche soir dans le parc de la Villette. Outre le district construction avec les bâtisseuses et les ateliers bois, il y a également des districts food commons, textile, électronique, plastique ou upcycling. Vous pouvez effectuer une simple promenade, ou participer comme moi à un atelier (et vous l’avez compris, vous pouvez emmener vos enfants), ou encore visiter à vélo le (grand) Paris fabricant avec le tour de Fab.

10/07/2018

Quand le sport décide de passer au vert


Les pelouses des stades de foot... les terrains de Wimbledon, le sport c’est la nature, c'est vert, non? En fait, pas tant que cela. depuis que l’écologie s’est étendue au-delà du microcosme des militants, les événements sportifs ont été pointés du doigt, aussi bien pour leur consommation énergétique, que le gaspillage et les déchets qu'il génèrent. Des habitudes antinomiques avec la pratique du sport, qui par essence est tournée vers la santé, le bien-être et -souvent- le contact avec la nature.Le sport doit se mettre au vert. Et même s’il y a encore du boulot, la bonne nouvelle est que le processus est largement entamé.



Dimanche dernier, j’ai fait un petit tour sur la terrasse des canaux, qui affiche pour l’été un thème sportif avec une touche "cap sur Paris 2024". Pour ce premier week end, la recyclerie sportive était à l’honneur: des passants nombreux et curieux flânaient dans les rayons autour des raquettes, surfs et autres maillots sportifs de seconde main. A l’extérieur, des possesseurs de vélos réparaient leur monture sous, pendant que l’écobox, container disposé dans divers lieux de pratique sportive, attendait sagement de se nourrir des dons en matériel sportif recyclable. Né d'un projet remontant à 2009, la recyclerie sportive a maintenant ajouté une adresse  parisienne à celle de Massy et s’est donné comme mission de décliner la filière du zéro déchet dans le sport. Cette ressourcerie spécialisée collecte du matériel de seconde main, le valorise -notamment à travers des ateliers d’upcycling- et le redistribue. Elle sensibilise également le public à un mode de consommation plus responsable et favorise la mobilité active à travers les trottinettes, vélo ou rollers d'occasion qu’elle propose.



La recyclerie sportive n’est pas l’unique acteur de l’écologie à se pencher sur le sport. Il y a quelques semaines, je suis intervenue dans un Lundi des citoyens pour évoquer certaines des initiatives dont j’avais été témoin en temps que journaliste sportive. J'ai notamment évoqué les balles jaunes lancées en 2008 par la FFT, qui a permis de réaliser plus de quarante sols sportifs avec les broyats du million et demi de balles recyclées qu'elle collecte chaque année. Lors de ce lundi des citoyens, j’ai également écouté avec un grand intérêt les autres intervenants, comme Les Connexions, qui mettent en place le tri des déchets sur de grands événements sportifs. Ou encore Edeni, qui organise des virées ploggings, balades pour ramasser les déchets. Et enfin Surfrider, reflet de la conscience écologique des surfers autour de la protection du lieu où ils glissent : l’océan.



Le 11 juin 2018 j’ai  assisté à la signature, dans le cadre d’un partenariat avec WWF, d'une charte de 15 engagement écoresponsables par des organisateurs et gestionnaires représentants 130 événements sportifs organisés sur le sol français et une vingtaine d'équipements. Plus récemment, l’actualité ballon rond du moment aidant, j’ai été ravie de constater qu’un média consacré à l’écologie comme qu'est-ce qu'on fait publiait un numéro dédié à l’écologie dans le sport. Et J’ai lu avec intérêt une enquête sur les salles de sport écolos dans le dernier numéro de Women sport. Et maintenant, il reste presque six ans pour organiser à Paris les jeux Olympiques les plus écolos de l'ère moderne.