22/02/2015

Petite récolte de graines de basilic (tuto)

Cultiver son petit potager en ville est une expérience passionnante mais exigeante. Et l'un des enjeux majeurs est la semence. Pour que celle-ci soit de bonne qualité mais aussi reproductible (gare aux hybrides), on peut l'acheter à l'association Kokopelli, la ferme de St Marthe ou encore l'association potage et gourmands. Et ensuite, on peut récolter et resemer ces propres graines, même à l'échelle d'un tout espace cultivé, 5m2 en ce qui concerne le mien. A l'automne 2014, j'ai récolté deux variété de basilic, grand vert et citron.


Le basilic, de la fleur à la graine. Certaines semences sont plus faciles que d'autres à récolter. Dès la première année où j'ai planté de la roquette dans mon potager, j'ai stocké pas mal de graines. Idem les épinards. Les tomates demandent un peu plus de travail, mais les semences sont nombreuses dans chaque fruit et permettent de multiplier les variétés à cultiver. Grâce à un joli massif réalisé en jardinière l'an dernier, j'ai récolté pas mal de fleurs de basilic et j'ai donc stocké les graines. Le basilic n'est pas la plante dont les semences sont les plus simples (ni les plus rapides) à récolter. Mais une fois que l'on a pigé le coup, c'est finalement assez amusant.


Récolte. Lorsque vos pieds de basilic font des fleurs et préparent la montée en graine, il faut évidemment éviter de les couper. En fin de saison, j'ai récolté les derniers pieds avant qu'ils ne gèlent, le basilic étant l'une des plantes aromatiques les plus sensibles. Ensuite, j'ai fait sécher les tiges dans des vases pendant deux ou trois semaines. Lorsque les branches ont été bien sèches, j'ai séparé les feuilles des fleurs et les ai placées dans des bocaux différents. J'ai conservé les feuilles pour la cuisine et j'ai laissé les fleurs reposer encore plusieurs semaines. Cela peut sembler long, mais si les fleurs ne sont pas très sèches, la récolte est une vraie galère, croyez-moi.


Tri. Avant de trouver la technique la plus efficace, j'ai un peu tâtonné. Maintenant je prend une soucoupe sur laquelle je place quelques fleurs. Je les écrase tout doucement entre mes doigts au centre de la soucoupe. Lorsque les graines s'échappent, je les place d'un côté de la soucoupe et les restes de fleurs de l'autre pour le compost. Les graines de basilic ont l'inconvénient d'être petites, mais elles sont noires ce qui les rend plus faciles à trier.


Conservation. Je conserve mes graines dans de petits sachets en papiers, qui sont pour la plupart issus d'enveloppe de récupération, que je découpe en trois parties et que dont je scotche les bords pour les fermer. J'ai placé les sachets dans une boîte en carton que je garde à l'écart de humidité -dont les graines doivent être protégées- ainsi que de la lumière. J'ai obtenu une belle quantité de graines de basilic citron et grand vert en 2014. D'après le site rustica, elles conservent leur pouvoir de germination jusqu'à 8 ans. Je pourrai donc les conserver et les échanger avec d'autres jardiniers au delà de 2015.

15/02/2015

Crème gourmande pour le corps en mode « récup »

Un œuf solitaire qui s'ennuie au fond de sa boîte, deux courgettes qui menacent de s'endormir l'une sur l'autre et un demi bol de riz qu'on aurait terminé hier, si on ne savait pas qu'il faut manger à sa faim et seulement à sa faim. Ces petits restes qui encombrent notre frigo peuvent parfois être transformés par nos doigts magiques en un délicieux pain de courgettes par exemple (la recette un autre jour, promis) L'art d'accommoder les restes étant un atout majeur chez le cuisinier écolo...


Pour la "tambouilleuse" cosmétique, c'est un peu la même chose. Lorsque je met le nez dans mes stocks, je commence toujours par regarder les dates de péremption des produits. Pour éviter au maximum le gâchis, je choisis parfois le produit que je vais fabriquer en fonction de ce dont j'ai besoin évidemment, mais aussi des richesses en péril dont je dispose. Et il arrive que cela produise de jolies surprises.

Exemple concret: Entre mes placards et l'étagère « cosmétiques only » de mon frigo, j'ai trouvé cette fois : une bouteille d'huile d'amande douce + une autre de germe de blé + une de pépins de tomates qui n'ont plus que quelques mois de fraîcheur devant elles + une poudre de cranberry qui va se transformer en galets de cranberry si je ne l'utilise pas rapidement+ un fond de tube de gel G5. En rajoutant quelques bricoles (précisées plus bas) je me suis retrouvée avec une crème pour le corps très gourmande et fort agréable, qui devrait en plus avoir un effet hâlé sur mes gambettes pâlottes après quelques mois de rude hiver parisien. Ça vous inspire ? Alors on y va pour une petite recette cocooning.


Ingrédients (pour 100 gr)

Phase huileuse (24 gr)
BTMS (émulsifiant) 7gr
Huile d'amande douce (nourrissante et adoucissante) 10gr
Huile de germe de blé (pour la vitamine E) 6 gr
Huile de pépins de tomate (anti-âge) 1gr

Phase acqueuse (74gr)

Gel d'Aloe Vera bio (régénérant) 5gr
Gel G5 (synergie avec l'aloe vera) 5gr
glycérine végétale (hydratation) 3 gr
Eau de source 61 gr

Actifs
Poudre de cranberry (antimicrobien) 1gr
extrait aromatique de vanille, 10 gouttes
Extrait aromatique de caramel, 10 gouttes
Conservateur naticide 7 gouttes


Mode opératoire. Après avoir satisfait aux conditions d'hygiène et pris les précautions indispensables, pesez tous les ingrédients de la phase huileuse dans un bol, puis ceux de la phase aqueuse dans un autre bol. Chauffez les deux préparations au bain marie et lorsque tous les ingrédients de la phase huileuse sont fondus, ôtez les deux bols du feu. Versez la phase huileuse dans la phase aqueuse en mélangeant énergiquement avec un petit fouet, jusqu'à ce que la formule émulsifie. Ajouter les extraits et le conservateur, puis la poudre de cranberry, en la tamisant dans une petite passoire pour qu'elle se mélange mieux. Conserver au frais et utiliser dans un délai d'un mois maximum.

08/02/2015

J'ai testé pour toi une formation Disco Soupe

Portée par son concept joyeux et convivial, la disco Soupe est l'un des "must" de la révolution citoyenne. Ayant été une participante conquise de quelques éditions, je me suis décidée à suivre l'une des formations offertes par l'association. Pour pouvoir en organiser une à mon tour. Partage.

Ambiance jeune et éclectique. Par une soirée glacée de janvier, je me retrouve au Sense Cube, espace de co-working géré par la start Up Make Sense, que je vous avais fait découvrir en 2013 à travers un atelier. Antoine notre animateur enfile très vite sa veste pailletée et sa perruque fluo pour s'adresser à nous. Nous sommes pour l'instant une grosse vingtaine, (les rangs vont se resserrer tout au long de la soirée), mais un petit tour d'horizon permet de constater de l'éclectisme du groupe : je découvre tout aussi bien un étudiant en Master de développement durable, que la responsable de deux ruches qui dit oui, le chargé de mission en développement durable d'une grande marque de luxe française, une maraîchère, un agronome, un anthropologue. La moyenne d'âge se situe entre 20 et 30 ans, mais les accents sont aussi variés que les nationalités, comme l'Argentine ou l'Italie. La nourriture est un langage universel.


Mais d'abord, c'est quoi une disco Soupe ? Le concept est né en Allemagne avec les Schnippel Disko, avant d'être importé en France par Caroline Delboy, l'une des fondatrices de l'association avec Bastien Beaufort. Le principe est simple : il consiste à récupérer des fruits et légumes invendus et destinés à la benne, pour les éplucher, cuisiner, partager et dévorer en musique et en toute convivialité. L'idée s'est avérée pertinente en temps de crise et de remise en question profonde du système en place. En septembre 2012, la participation de l'association Disco Soupe au banquet des 5000 sur la place de l'hôtel de ville de Paris, a grandement contribué à la médiatisation du concept, lui valant quelques mois plus tard un article dans le quotidien Libération.

Le gaspillage alimentaire, l'ennemi. La formation commence par un petit laïus autour des méfaits du gaspillage alimentaire. On nous rappelle au passage que la sensibilisation à ce dernier est bien l'épicentre des disco Soupe, qui n'ont pas juste vocation à distribuer des repas gratuits. La production de nos aliments est également abordée et j'apprends au passage que dans les années 60, 1 calorie fossile produisait 2 calories alimentaires, alors qu'aujourd'hui il faut 10 calories fossiles pour produire 1 calorie alimentaire. Et que sur 10 pommes produites, seulement 4 sont croquées par le consommateur. Je me félicite au passage de ma très modeste contribution à une production maraîchère vertueuse et locale, par le truchement de mon micro-potager urbain.

Les "discommandements" tu respecteras. On passe ensuite à l'aspect pratique. Outre les incontournables conditions d'hygiène à observer, Antoine nous prodigue de précieux conseils pour réussir notre disco soupe ou disco bôcô (la petite soeur née l'an dernier). Parce que pour organiser une disco Soupe, il ne suffit pas d'avoir des haut-parleurs pour réveiller le quartier et une dizaine d'épluche-légumes. Il faut avoir accès à un point d'eau, une surface minimum et on ne sait jamais quelle quantité de légumes et fruits invendus pourront être récupérés, mais on peut vite se retrouver avec des quantités énormes à éplucher, préparer, cuire, servir ou mettre en bocaux. On comprend que l'association se soit équipée de bassines, marmites géantes et réchauds.


Si ça vous tente... Pour participer à une disco Soupe près de chez vous, il suffit de consulter l'agenda sur le site et de pister les publications de la page facebook. L'association Disco Soupe est désormais présente dans de nombreuses villes en France. L'appétit venant en épluchant, vous aurez peut-être un jour envie d'organiser la vôtre et vous participerez comme moi à un sympathique petit cours du soir. A défaut, vous pouvez télécharger le toolkit, très complet, sur le site.

01/02/2015

Enquête de sens et plus si affinités

Le mardi 27 janvier, j'ai pu assister au forum des images à l'avant-première d'Enquête de sens, un film sur lequel on chuchote beaucoup ces derniers mois dans les mouvements alternatifs. Un beau moment de partage et d'introspection.


Enquête de sens suit le parcours initiatique de Marc de la Ménardière, un diplômé d'école de commerce qui avait décroché un job de rêve à New-York  pour convertir l'Amérique à l'eau minérale. Sa vie coulait comme la marchandise qu'il vendait jusqu'au jour où il a trébuché sur un ballon dans son appartement et trompé l'ennui d'une immobilisation forcée en visionnant des documentaires sur l'environnement que son pote Nathanael Coste -lui-même réalisateur- avait conseillés. Marc a commencé à se poser des questions et Nathanael a décidé de le filmer dans sa recherche de réponses. "Au début raconte ce dernier, cela devait être un petit film pour internet avec une caméra de touristes.» Les deux complices ignoraient alors qu'il leur faudrait cinq ans et 13 versions pour mener leur projet à bien et voir leur bébé sortir enfin en salles, le 28 janvier 2015.


Teasing. Je ne vais évidemment pas vous raconter le film, même si c'est un documentaire et pas une fiction. Mais pour déchirer un petit bout du rideau, les deux auteurs-réalisateurs ont voyagé de l'Inde à l'Amérique latine ou l'Angleterre pour interviewer des apôtres, experts et surtout des pratiquants des alternatives dans tous les domaines, afin de satisfaire la quête de sens de Marc. L'originalité de la démarche des réalisateurs se situe dans leur façon de transmettre leur message: Enquête de sens est un documentaire tout en étant le "making" off du même documentaire. On suit les protagonistes durant tout leur projet, préparation, voyages, retours, doutes, montage.


Ce qu'il y a dans enquête de sens et pas ailleurs. Au delà de tous ces projets évolutionnaires dont nous connaissons (presque) tous l'existence à des degrés divers, en quête de sens embarque chacun de nous dans un road movie d'introspection et de prise de conscience personnelle. Cela n'a rien d'accidentel si le mouvement Colibris -dont la Révolution a désormais atteint le stade intérieur- s'est associé à la sortie de ce film, au point que Pierre Rabhi est venu l'adouber au forum des images. Alors que la guerre des graines nous a ouvert les yeux sur une réalité terrifiante, que Sacré Croissance a pointé le doigt sur des solutions viables et l'urgence de ralentir a soufflé un vent d'espoir dans nos esprits, en quête de sens nous conduit à la rencontre de notre propre conscience et peut agir comme un déclencheur personnel pour tous ceux qui sont prêts à prendre la fameuse pilule rouge de Matrix. Quelles qu'en soient ou non les conséquences concrètes, différentes pour chacun d'entre nous: passer son mode de vie au filtre de la réalité planétaire finie, s'investir dans une association citoyenne, prendre un abonnement à une AMAP, s'inscrire à une formation de naturopathe ou dans un cours de yoga ou carrément étudier la création d'une entreprise solidaire. Chacun vivra son "après enquête de sens" à son rythme et selon sa sensibilité.



Assister à une projection. Vivant et entreprenant selon les principes qu'ils ont intégré au fil de leur quête initiatique, Marc et Nathaniel testent un modèle de distribution en dehors des circuits traditionnels. Plus de 60 dates dans toute la France sont déjà prévues et consultables sur une carte, La tournée a commencé au forum des images à Paris avec une ovation et des applaudissements en cadence pendant de longues minutes pour les deux réalisateurs. La note est donnée.