27/07/2014

Aimer Paris en été, avec le guide Tao c'est facile

L'été à Paris, quelle horreur ! Tout le monde est parti en vacances sauf toi. La ville semble vide de ses habitants et pleine de touristes surpris que tu ne portes pas de béret et que tu ne circules pas avec ta
 baguette sous le bras. Alors que faire d'insolite, d'amusant, d'éthique, de convivial, d'écologique ou de généreux dans la capitale désertée?  Aimer Paris en été, l'un des guides des éditions Viatao pourrait te redonner le sourire. Je l'ai découvert en discutant avec Pascaline, la présidente, lors de la soirée Paris l'été 100% naturel organisée par Mes Bonnes Copines, premier site collaboratif au féminin, dont je vous avais parlé en 2013. Et franchement, j'ai adhéré. On feuillette ensemble ?



Un guide Tao, c'est pour apprendre la philosophie chinoise? Un peu, mais pas seulement. Les guides Tao sont nés de l'équipe rédactrice de la collection The natural guide, qui a fondé les éditions Viatao en 2012 pour élargir son offre. Son ambition est d'accompagner « le voyageur du XXIème siècle à la rencontre des habitants dans le respect de la planète, dans une démarche de tourisme durable".



Qu'est-ce que je vais trouver dedans ? Des adresses gourmandes pour commencer. Si tu as envie de manger  savoureux mais éthique à Paris, la section « se régaler » offre une jolie « biodiversité » de saveurs à expérimenter. Mention spéciale aux « spots » de pique nique, mais également au mini répertoire de jardins partagés et des activités qu'ils proposent. Fidèle à sa promesse de sociabilité, Aimer Paris en été comprend également une section rencontrer, qui propose aussi bien des pistes de bénévolat que des lieux d'échange alternatifs et écologiques.

Pourquoi c'est durable, éthique ? Chaque adresse est passée au crible. Poubelle jaune, pas poubelle jaune, fournisseurs équitables, marchandises locales, engagements sociaux et solidaires, rien n'est oublié lorsque les rédacteurs endossent leur pardessus vert d'enquêteurs. Pour croquer en toute quiétude dans vos haricots, en sachant qu'ils n'ont pas traversé deux continents après avoir été ramassés par des enfants menés à la trique.


Et si je ne suis pas Parisien ? Si tu habites le Québec par exemple, que tu es tombée sur ce blog alors que tu es en vacances à Paris et que tu cherchais à sortir des sentiers ravagés par les touristes, Aimer Paris en été agrémentera ton séjour. Et pour € 9,90, ça ne vaut pas le coup de te priver. Si tu es Suisse, Belge, mais aussi Provençal ou Breton en visite dans la capitale, ça le fait aussi. Dans les deux derniers cas, tu pourras même t'offrir le guide de ta région en rentrant chez toi, histoire de faire une petite mise à niveau.

Moment LOL.... En tournant la page 38 du guide. « Mais où va-t-on faire pipi ? ». Le genre d'infos dont on a toujours besoin mais qu'on ne trouve jamais nulle part.

Vivement 2015. Toute jeune maison d'édition qui fonctionne avec deux courageuses petites abeilles et une petite ouvrière pour les mois les plus industrieux, Viatao n'a pas les moyens pour l'instant de rééditer chaque guide chaque année. Or qu'est-ce qui bouge plus vite depuis deux ans que le mouvement alternatif ? Pas grand chose, à part un bourdon au printemps ou un guépard lancé aux trousses d'une gazelle appétissante. Les spécialistes s'étonneront peut-être qu'il manque tel restau engagé ou tiers lieux hype, mais patience: en 2015, Aimer Paris en été fera son lifting.


Et les autres guides, alors? Pour les Parisiens (ou les non parisiens de passage dans la capitale et qui veulent éviter les autoroutes touristiques, Viatao propose Aimer Paris en hiver et Bien manger à Paris. Pour les voyageurs, il existe actuellement 15 guides dans le catalogue. On a pu jeter un œil à la Corse -tube de l'été 2014- et Montréal et on se sent déjà des fourmis dans les jambes. A venir, l'Inde du Nord, Laponie et Catalogne.

22/07/2014

Le Summerlab de Nantes, on y était (presque)

FabLab, Summerlab, voici des termes se retrouvent souvent dans l'univers de l'innovation alternative. En mai, j'avais visité pour vous Makers sur Seine, l'original FabLab du marais. Cette fois je donne la parole à Gaëlle, fraîche diplômée de l'école Boulle et bidouilleuse de talent, qui a participé au fameux Summerlab de Nantes, du 7 au 11 juillet 2014. Peut-être le dernier, hélas.


Un summerlab, kézako ? « C'est un espace et un lieu foisonnant de rencontres, de discussions et d'expérimentations, avec des projets personnels comme des projets en groupe ou encore des mots clés comme open source et culture alternative. Le but premier est de croiser des compétences, des points de vue et des gens. Pour résumer, un summerlab, c'est débrouillez-vous, inventez le monde et mettez le résultat au service du plus grand nombre.»


Une association motivée. « Le summerlab de Nantes a l'avantage d'être porté par une association : Ping. Le budget rentre ainsi dans les subventions que reçoit l'association pour organiser ce type d'événement. Le réseau de Ping a permis au lab d'avoir des partenaires comme la locomotive, qui nous servait des repas délicieux et l'école d'architecture de Nantes, qui a laissé les locaux à titre gracieux pour la semaine. L'inscription était complètement gratuite. Ping s'est chargée de mettre en contact ceux qui voulaient faire du covoiturage et ceux qui proposaient ou souhaitaient bénéficier de couchsurfing. »

comment faire de la sérigraphie avec des bouts d'ordinateur en guise de raclette
Une histoire perturbée.  « Le mouvement des Summerlabs a débuté à Gigon, en Espagne, en 2008. Ping  s'y est rendue, a trouvé cela génial et décidé de créer la route des Summerlabs de l'arc Atlantique. Mais avec la crise, celui de Nantes est le seul qui existe toujours. Et 2014 était peut-être sa dernière année. A moins que quelqu'un reprenne le flambeau, il n'y en aura plus. »

Une population bigarrée. « Au total, nous avons été un peu moins de 130 à tourner sur la semaine. Il y avait beaucoup d'urbanistes et d'architectes, des geeks, hackers, développeurs ou programmeurs. Il y avait également pas mal de musiciens. Mais on trouvait également des écrivains et des professionnels de l'édition, ou encore un juriste et un vidéaste amateur. Les âges allaient de la petite vingtaine aux seniors. Il y avait notamment un monsieur très calé en réseaux et ordinateurs qui téléphonait chaque soir à sa maison de retraite pour repousser son couvre-feu. »

les mots-clés du summerlab découpés à la découpe laser et peints de vives couleurs pour le décor de la borne d'arcade
Une organisation quasi autogérée. « Un espace et un planning orchestrés par un facilitateur sont prédéfinis et cette année, le thème général était court circuit, circuit court. Sur place le premier jour, des tables avec des ballons dont la couleur correspondait à chaque nœud thématique nous permettaient de nous retrouver très rapidement en fonction de nos centres d'intérêt. Mais ensuite, nous avons réorganisé l'espace comme nous le souhaitions. Le matin, chacun annonçait ses intentions et on réglait la logistique correspondante lors d'une assemblée. Le lab fonctionne comme un petit village, en autogestion. »

Qui veut son petit chauffage solaire?
Bidouiller pour bidouiller. « Il n'y a pas d'objectif de production dans un summerlab. Les gens viennent et décident ce qu'ils ont envie. Dans le groupe dont je faisais partie, nous nous sommes fixés l'objectif d'écrire en cinq jours un mode d'emploi sur le thème : comment faire un summerlab. Mais c'était notre choix. »

Un partage intégral. «Nous avions accès aux ressources du Fab Lab voisin, ainsi qu'à celles partagées par les participants. Sur le site, se trouvait également une tente bibliothèque avec des livres fournis par Ping mais aussi les participants, qui apportaient non seulement les ouvrages, mais les films qui étaient projetés à la demande. Nous avons également essayer de documenter tous les projets, de façon à ce que tout ce qui a été expérimenté soit en libre accès. »

Moi, Gaëlle, 22 ans, bidouilleuse

Des projets... éclectiques. « Un groupe a fabriqué une pile microbienne avec de la vase recueillie dans la Loire, un autre a mis au point un chauffage solaire à base de canettes de soda récupérées, de mastic isolant et de peinture noire. Une autre projet a abouti à la réalisation d'une veste table "mixette" pour DJ, pendant que certains participants répertoriaient les friches de Nantes pour mettre une carte en ligne. Un autre groupe a fabriqué une borne d'arcade et programmé le jeu correspondant . Une dynamo a été fabriquée à partir de moteurs d'imprimantes.»

(Crédit photo: Julien Merlaud)

14/07/2014

J'ai testé pour toi UP magazine, alternatif et pratique

L'un des signes qu'une nouvelle ère est en marche est que les revues traitant des alternatives, innovations écologiques et éthiques et de l'économie circulaire se multiplient. Je vous ai déjà parlé de Kaizen, We Demain, le regretté Biomood ou encore Socialter. J'ai récemment découvert les quatre premiers numéro d'un autre titre, UP. Je vous dis tout.

Qui. Up magazine est issu d'un titre plus ancien reloooké, Interdépendances. Il est édité par le groupe SOS, qui possède également le titre respect. Orienté sur l'économie sociale et solidaire, le groupe SOS est également à l'origine du café Monde et Médias, ouvert en 2013 place de la république et qui organise de nombreuses conférences autour des solutions alternatives.

Quoi. D'un dossier mieux vivre en dépensant moins ou un autre qui présente l'argent autrement, en passant par un reportage sur une université verte en Bavière ou sur les carrot mob, jusqu'aux possibilités de réparation pour couper la route à l'obsolescence programmée, les thèmes alternatifs sont déclinés dans les pages d'Up avec un penchant pour le pratique. Dans le numéro 3, le lecteur découvrira notamment un focus sur les réseaux sociaux solidaires. Le groupe UP a d'ailleurs lancé le sien, Up Campus.



Comment.  Ainsi que l'explique son directeur général Valère Corréard "l'objectif est de favoriser partager d'expertise, une forme d'éveil, volonté de reconnaître certains changements de tendance et de fond dans la société." Dans son esprit, Up se démarque des autres titres dans «sa façon de traiter les sujets au niveau du quotidien", que le slogan de la revue entend inspirer.  "Nous avons une ambition de démocratiser, vulgariser et faire de la pédagogie», ajoute également le DG.

. Up ne se trouve pas en kiosque. Le magazine est en revanche disponible par abonnement et en téléchargement, via son site, ou des applications. Une façon comme une autre d'être en mode "ère digitale".





Plus. Dans le numéro 4 de Up, vous pourrez lire un dossier baptisé "l'été de tous les possibles". En s'appuyant sur des thèmes humoristiques,  je ne fais plus mon timide, je me change en super héros etc.., la rédaction du magazine propose aussi bien des pistes de couchsurfing, que des échanges de savoir, de la cueillette de fruits et légumes ou encore des chantiers bénévoles.  « Nous avons l'ambition de démocratiser, vulgariser et faire de la pédagogie », précise Valère Corréard.

Bémol. Le prix, 5€ au numéro. Même si la diffusion du titre se fait majoritairement à travers ses 10 000 abonnés, pour celui qui veut acquérir un numéro individuellement, cela reste un tantinet cher.

09/07/2014

Dans l'antre de Kaïla, pirate et « cosméteuse » itinérante


Le samedi 5 juillet, j'ai fait un petit tour par le Krenchtown Festival à Villecresnes, pour promouvoir les Colibris 94 et les Incroyables Comestibles du Val de Marne. Sur le site, s'était posé une horde d'artistes « pirates » itinérants, qui entre fonderie et maniement du sabre, proposent des échanges de savoir et ateliers ludiques pour petits et grands. C'est évidemment dans la tente de Kaïla, qui enseigne comment fabriquer ses produits cosmétiques, que j'ai choisi de me glisser.



La chasse aux ingrédients. Dans un grand coffre en bois, qui pourrait venir du pillage d'un vaisseau royal de l'époque de la flibuste, Kaïla extrait ses ingrédients. Sur la route pas de frigo, il faut faire avec les conditions ambiantes pour la conservations des ingrédients. Grâce au troc, la « sorcière » de la horde -ainsi que la surnomment affectueusement ses compagnons de voyage- possède notamment une très jolie collection d'huiles essentielles et a récolté un énorme bloc de cire d'abeille auprès d'un apiculteur. Elle prépare elle-même ses macéras et tout autour de sa tente, sont disposés de petits pots contenant les plantes qui suivent la jeune créatrice dans ses tribulations.


Dentifrice à la menthe. Se basant sur une recette consignée à la plume dans son grimoire, Kaïla explique à une jeune femme comment fabriquer son propre dentifrice en réalisant une pâte à base d'argile verte, avec des huiles essentielles de clou de girofle et menthe. Plus loin, un couple découvre les secrets du baume du tigre et Kaïla explique à une autre aspirante un peu dépitée, que pour fabriquer une crème solaire vraiment filtrante, il faut mettre des ingrédients... pas vraiment naturels. Elle ajoute que l'exposition excessive au soleil n'est pas non plus naturel et je rie sous cape... Parce que c'est à peu près ce que j'aurais répondu si quelqu'un m'avait posé la question dans un atelier.






Cosmétique nomade et sédentaire. Si Kaïla donne des conseils à ses visiteuses pour éviter le développement bactériologique dans leur produits faits main, les conditions de fabrication sont moins aseptisées que dans une habitation moderne. La source des ingrédients est forcément plus aléatoire pour une nomade comme elle que pour moi, qui suit toujours à quelques clics d'un renouvellement de stock. Mais pourtant, la pratique de Kaïla et surtout sa philosophie se rejoignent avec la mienne, avec une envie de simplicité et de naturel.


02/07/2014

A Montreuil, le collectif Babylone rêve de nouveaux jardins suspendus

Dans la Babylone antique, ils auraient été créés pour le bien-être de l'épouse du roi Nabuchodonosor. A Montreuil, les jardins du toit l'usine Mozinor pourraient devenir comestibles pour le bien de... la communauté.



Et si on plantait des courgettes sur le toit de l'usine ! Vaste projet de réindustrialisation de l'est parisien qui a plus ou moins tourné court dans les années 70, le complexe Mozinor est aujourd'hui occupé par un tissu de PME, d'ateliers artistes et l'écodesign fablab centré sur la récupération et dont la présence joue un rôle dans le projet d'agriculture urbaine Zaum (Zone d'Agriculture Urbaine de Montreuil), qui vise à rendre comestible (et dépolluer) le toit déjà végétalisé de 1,5 ha du complexe.

Les nouveaux jardins de Babylone. Parti d'un appel à projets lancé par la ville de Montreuil,  Zaum est porté par un groupe d'associations réunies sous la bannière du collectif Babylone. « L'Objectif est de créer des tiers lieux d'expérimentation et transformation tournés vers l'agriculture urbaine », explique Bruno Vitasse, président de l'association zone Ah, qui comme toits vivants fait partie du collectif et que nous avons rencontré au cent-quatre à l'occasion de la Maker Faire.

Ton déchet est ma ressource. En marge de la mise à disposition de micro-parcelles pour des agriculteurs urbains,  « Une partie serait tournée sur une économie agricole locale et une autre partie vers l'innovation », poursuit l'ingénieur agricole. Piqué de technologie, Bruno Vitasse pense notamment culture hors sol et aquaponie. Le projet vise également une synergie avec l'écodesign fablab pour une « gestion circulaire des déchets », la dimension agricole étant celle qui manque encore au complexe pour compléter un cercle vertueux.

Modèle économique en gestation. En octobre, la mairie de Montreuil rendra son verdict et le collectif Babylone saura s'il a obtenu la subvention de 3000€ qu'il brigue. Pour lancer l'opération, l'organisation d'un forum agriculture urbaine est prévue en mai 2015. Plus tard, le collectif Babylone prévoit la mise au point d'un module d'aquaponie qui serait disponible en open source mais pourrait être -comme d'autres structures productives- vendu clé en main à ceux que la vue d'un tournevis panique et poserait avec des ateliers et conseils, les premières bases d'un modèle économique.

Pour suivre l'évolution du projet, vous pouvez retrouver Zone Ah sur sa page facebook et son compte twitter.