26/10/2014

Sacré Croissance: Marie-Monique Robin filme les solutions

Autrefois Marie-Monique Robin dénonçait les méchants. Elle mettait "la plume dans la plaie" selon sa propre expression et nous racontait le monde selon Monsanto, ou nous administrait notre dose de poison quotidien. Aujourd'hui avec Sacré croissance, son nouveau-film, la journaliste-réalisatrice braque délibérément sa caméra sur les gentils, en d'autres termes ceux qui tentent de nous construire un avenir en s'éloignant du modèle à bout de souffle. « L'urgence dans laquelle nous sommes, fait qu'un nouveau devoir incombe aux journalistes, à ce quatrième pouvoir qu'est censé incarner la presse, affirme désormais la cinéaste, celui de mettre en lien, de connecter tous ceux et toutes celles qui ont décidé qu'ils ne suivraient pas Panurge dans le gouffre où voudrait les entraîner le système. » J'ai bien envie d'en faire ma devise...



Dans sacré croissance, la cinéaste a pris le parti de mettre en avant les alternatives à grande échelle. Celles qui existent depuis un certain nombre d'années. Qui ont fait leurs preuves. Grâce à la patte d'une réalisatrice connue du grand public, on voyage entre ce Bhoutan qui a fait du Bonheur National Brut son unité de référence, dans une Argentine à l'agriculture urbaine résiliente après la crise qui l'a durement éprouvée au début des années 2000. On découvre aussi comment une monnaie locale a ravivé l'économie et redonné l'espoir aux habitants, dans un district brésilien sacrifié. Ou comment des diplômés universitaires canadiens ont effectué leur retour à la terre et cultivent vers l'autonomie alimentaire en dépit de l'urbanisation et du froid extrêmes.

Sacré Croissance sera diffusé sur Arte le 4 novembre, à 20h40, en première partie de soirée donc. Pour vous préparer à visionner le film ou compléter l'expérience, des fiches pédagogiques très bien faites sont disponibles sur le blog tenu par la journaliste engagée sur le site d'Arte. Et si vous êtes devenu totalement fan, pistez le passage près de chez vous de l'exposition interactive itinérante. Enfin dans les bonus de son films en libre accès sur la toile (en haut dans la colonne de droite de son blog), la cinéaste braque sa caméra sur dix femmes, qu'elle qualifie de lanceuses d'avenir, clin d'oeil aux traditionnels lanceurs et lanceuses d'alertes, mais aussi à l'implication des femmes dans ce changement de paradigme.



Si la notoriété de Marie-Monique Robin donnera on l'espère, un large écho à ce film axé sur les solutions et non le catastrophisme, d'autres documentaires traitant de sujets résonnants sont passés sur nos petits écrans où ont enflammé la toile ces derniers mois. Je vous en recommande plus particulièrement deux. Pour la vague d'optimisme qu'il soulève, guettez les rediffusions de L'urgence de ralentir diffusé sur Arte en septembre. En libre accès sur la toile à la demande des auteurs et avec l'accord de France Télévision, La guerre des graines peut faire froid dans le dos, mais reste selon moi le meilleur film sur l'un des enjeux majeurs de notre époque. Rythmé et admirablement bien filmé, l'enquête réalisée par Stenka Quillet et Clément Monfort se regarde comme une fiction.


19/10/2014

Quand Rob Hopkins raconte la transition aux Français

Le fondateur de la transition était à Paris les 18 et 19 octobre pour présenter Ils changent le monde, son nouveau livre. Je l'ai écouté vendredi dans un amphithéâtre plein à craquer à Naturparif. Puis j'ai eu la chance de me glisser dans un petit groupe d'acteurs de la transition en France et de participer avec lui à un pique-nique samedi au Pré St Gervais, dans le splendide jardin du pouce vert, dont on ne veut pas croire que l'intégrité pourrait être menacée. « Ce magnifique espace est plus qu'un simple jardin, a d'ailleurs salué Rob Hopkins. C'est un incubateur pour la nouvelle économie. » Mais au fait, c'est quoi la transition ?

Le jardin partagé du pouce vert, un bol d'oxygène de 800m2 au coeur du Pré StGervais et une petite merveille à préserver.
Née en 2006 à Totnes en Grande-Bretagne, le mouvement de la transition propose aux villes de se préparer volontairement à la raréfaction des énergies fossiles en douze étapes, selon une philosophie qui s'inspire notamment des principes de la permaculture. A la demande de Jean-Paul Grange, l'un des instigateurs de la transition à Sucy en Brie, Rob Hopkins a donné sa définition de la transition : « C'est une approche menée par la communauté pour construire une culture plus saine et une économie locale plus résiliente. » Près de 1300 villes dans le monde dans 43 pays -dont une centaine en France- ont lancé des initiatives.

Discret et abordable, Rob Hopkins pose ici entre la fondatrice d'oOlution Anne Marie Gabelica et Josée Rudier, deux inconditionnelles admiratrices et des citoyennes actives des Boucles de la Marne.
Rob Hopkins. Cet enseignant en permaculture à l'humour optimiste et à la simplicité chaleureuse est l'un des instigateurs du mouvement. A Totnes, où il a permis à la transition de démarrer il y a 8 ans, celui qui fonda la première formation mondiale sur deux ans en permaculture a passé la main localement et se concentre désormais sur des projets plus spécifiques comme les rues en transition. Il est désormais une figure reconnue de l'écologie dans son pays, cité par le quotidien The Independent parmi les 100 premiers défenseurs de l'environnement. Vous pouvez suivre son action sur son blog et à travers ses tweets.



Véritable voyage au coeur des alternatives, ils changent le monde n'est pas le premier ouvrage signé par le père spirituel du mouvement. Son manuel de transition est disponible en français, comme ils changent le monde, traduit par un collège d'acteurs français de la transition, dans un bel esprit coopératif. 

12/10/2014

Partez à la chasse au gaspillage alimentaire avec Optimiam

Que diriez-vous si votre smartphone vous prévenait que les pains aux céréales sont à moitié prix dans votre boulangerie de quartier et que les courgettes sont également soldées chez le petit épicier d'en face? Et qu'en plus vous pouvez réserver vos produits? Je parie que vous êtes intéressé !


Cela tombe bien parce que ce sera bientôt possible, grâce à Optimiam. L'appli fûtée se propose de mettre en relation les consommateurs locaux avec les commerçants qui peuvent écouler des produits périssables à tarifs réduits plutôt que de les jeter. Non seulement le système est astucieux, mais il crée un cercle vertueux. Le consommateur peut avoir accès à des produits moins chers, le commerçant vend ce qu'il aurait jeté et on met une petite claque au gaspillage alimentaire, l'un des fléaux de notre société de surconsommation.

La version Bêta de cette "appli" imaginée par Raodath Aminou, Mikael Labrut et Alexandre Bellage sera lancée pour le 16 octobre, à l'occasion justement de la journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire. Optimiam va être testée en ultra-local, avec une douzaine de commerçants pionniers (boulangeries, sandwicheries, traiteurs etc...), qui ont répondu présent sur le 5ème arrondissement de Paris. "Nous l'avons choisi parce qu'il y a beaucoup d'étudiants et qu'ils sont notre premier public, avec leur petits budgets mais une flexibilité horaire", souligne Raodath Aminou, avec laquelle j'avais eu le plaisir de faire connaissance en septembre au Forum Mondial Convergences.


Après la phase de test, l'expérience sera améliorée et étendue à d'autres arrondissements de la capitale. "Nous sommes déjà en négociation avec des commerçants du 6ème arrondissement et des superettes", précise Raodath et même des structures plus importantes. Comme les précédents commerçants, les nouveaux auront accès aux gourmands anti-gaspilleurs en mode low cost, en s'acquittant d'un abonnement mensuel auprès d'Optimiam, qui signale les promos, permet de réserver son "trésor comestible" et en précise la quantité disponible, mais ne gère pas le flux financier. Autre originalité, une fonction a été prévue dans "l'appli", pour permettre à l'utilisateur de suggérer lui même un nouveau commerçant.



En attendant qu'elle se rapproche de chez vous, vous pouvez déjà vous inscrire sur le site de ce projet suivi de près par les incubateurs de Start-up de Paris Dauphine et d'HEC et faire partie de plus de 2000 utilisateurs, qui attendent de télécharger l'application pour chasser le bon plan. Si vous êtes Francilien, vous pouvez également célébrer cette grande journée de lutte contre le gaspillage alimentaire en participant au lancement d'Optimiam, le 16 octobre. Un buffet d'invendus (évidemment) est prévu au programme.

(Crédit photo: Optimiam, qui est également sur Facebook et Twitter)

05/10/2014

Masque après shampoing, le retour

Lorsque j'ai commencé à fabriquer mes produits cosmétiques il y a maintenant quelques années, l'une des premières recettes sur laquelle j'ai planché a été le masque après shampoing. Les débuts ont été chaotiques, le mélange  résistait à l'émulsion et j'ai connu quelques résultats... surprenants avant de trouver la bonne formule. Mais comme j'utilise ce produit depuis longtemps, il a évolué avec mes expérimentations successives. Voici donc ma nouvelle formule, aussi efficace que la précédente et un peu plus agréable d'utilisation.


Pour 100 grammes

Phase huileuse
beurre de karité 5 g
huile jojoba 8 g
huile de ricin 3 g
BTMS 6 g
conditionner emulsifier 3 g

Phase acqueuse
Vinaigre de cidre 20 g
Eau de source 43 g
gel d'aloe vera 10 g
glycérine végétale 2 g

Additifs
conservateur naticide 8 gouttes
extrait aromatique selon votre goût 8 à 15 gouttes


Mode opératoire. Après avoir soigneusement nettoyé tout votre matériel et pris les précautions  de rigueur, peser les ingrédients de la phase huileuse dans un bol et ceux de la phase aqueuse dans un autre. Chauffer les deux bols au bain marie en mélangeant doucement, jusqu'à ce que le beurre de karité, le BTMS et le conditionner soient bien fondu. Sortir du feu, puis verser avec précaution la phase huileuse dans la phase aqueuse. Fouetter énergiquement pour émulsionner, de préférence avec un fouet électrique. Verser dans un contenant adapté et conserver au frais. Faire un test avec un peu de produit sur votre peau et attendre au moins 24 heures avant utilisation.
Si vous découvrez la cosmétique maison, je vous suggère une petite visite découverte vers le premier puis deuxième volet de ma cosméto maison mode d'emploi.