J'ai visité pour toi l'Archipel aux cent mille pages

Cela faisait longtemps que je grillais de découvrir l'Archipel, ce nouveau tiers-lieu à l'architecture grandiose du 8ème arrondissement de Paris. Le samedi après-midi consacré au troc livres m'a offert l'occasion d'assouvir du même coup ma curiosité et mon penchant pour les bouquins.
Un conseil, si vous aimez les livres, ne mettez les pieds sous aucun prétexte là bas... Ou plutôt si ! Allez-y, mais prévoyez du temps.... Beaucoup de temps. Parce que lorsqu'on se plonge dans les rayons de cette bibliothèque géante et éclectique, il est très difficile de s'en extraire.

C'est quoi l'Archipel, des îles en plein Paris? Pas exactement. Ancien couvent occupé par l'INPI jusque dans les années 2000, cette belle adresse du 9ème arrondissement de Paris est devenu le fief de l'association Aurore et a officiellement ouvert ses portes en janvier 2015. La nef et sa voûte majestueuse -où l'on peut non seulement chiner des bouquins mais bruncher le dimanche, pratiquer le yoga sous la direction de Mika de Brito ou assister à des concerts - est l'emblématique épicentre de l'Archipel. Mais elle ne couvre qu'une petite partie la surface de l'établissement s'élève à 17 000 m2 et comprend également un spacieux espace de co-working, une cafétéria, des ateliers et surtout un centre d'hébergement d'urgence destinées aux femmes en détresse.

En déménageant, l'INPI a laissé les vastes rayons en bois de sa bibliothèque, gracieusement garnis de livres par les dons de recyclivre. L'espace est ouvert au public le samedi entre 14h30 et 17h30 pour le troc livres. L'activité se met en place doucement et Juliette, l'une des salariés d'Aurore, tente avec une petite dizaine de courageuses bénévoles de mettre un peu d'ordre dans cette profusion de volumes, 8000 selon le site. On furète avec délices dans la section anglophone, où Steinbeck côtoie Grisham, Harry Potter ou Nora Roberts (mais siiiii vous connaissez forcément cette Américaine qui  publie des sagas de romance à une vitesse phénoménale). Lieu de culture souhaitant valoriser la diversité, l'archipel ne pratique pas de discrimination littéraire. Ici pas de classement alphabétique, mais seulement des sections enfants ou littérature étrangère, organisés avec brio par les petites abeilles bénévoles : « Le but est de rendre cette bibliothèque vivante et interactive », souligne Juliette, qui n'a rejoint Aurore que depuis un mois et demi, mais se passionne pour le projet: des hamacs ont déjà été disposés pour abriter de futures siestes sur un fond sonore relaxant.

Pratique. L'Archipel est situé au 26 bis, rue de St Petersboug, Paris 8ème (01 85 08 46 59). Outre le troc livres du samedi après-midi (1 livre apporté, 1 livre emporté), le brunch et le yoga du dimanche, ou encore le bar à couture, vous retrouverez la programmation des divers événements culturels et novateurs dans l'agenda. A partir du jeudi 30 mai, vous pourrez également échanger des services dans la troc shop. Plus

La permaculture au potager urbain, c'est parti! (épisode 3)

Le B.R.F., potion magique de la permaculture 

Nourri au biberon BRF. Un mois et demi après les travaux dans mon jardin, l"'agradation" du sol et l'agrandissement de mon potager, je commence à prendre possession des lieux. Sous les cartons, les plantes ont jauni, et donc moins de désherbage en perspective. Le Bois Raméal Fragmenté que nous avions dispersé sur toute la surface du potager avec les Zurbaculteurs s'est aggloméré en petites mottes, signe de la formation de diverses espèces de champignons qui produisent une nourriture pour les micro-organismes du sol et rendent celui-ci plus fertile. Si vous voulez en savoir plus sur le BRF et ses bienfaits, je vous recommande cet article sur le biopotagiste, où c'est très bien expliqué.

Les petits pois sont parmi les premiers installés

Semis et premiers repiquages. Dans les espaces que j'ai dégagés, j'ai semé deux rangées de roquette et trois rangées de petits pois. Sous ma mini serre, les plus développés des plants de tomates grandissent auprès des épinards et des premières courgettes, alors que les semis plus récents poussent encore en intérieur :  laitues, concombres, basilic, haricots, maïs et cinq espèces de tomates. Bientôt, je vais installer un petit carré de radis.

Fleurs de poirier

Mes chères baveuses. J'ai anticipé la lutte contre les limaces -qui avaient dévoré une grande partie de mes plants l'année dernière- en créant un cordon sanitaire de granules. Je sais, même si ce n'est pas polluant, ce n'est pas l'idéal parce que ça déséquilibre l'écosystème et les limaces, qui mangent les plantes malades et faibles y ont leur rôle à jouer. Sauf que les bébés plantes sont par définition vulnérables parce que bébés et qu'il faut bien les protéger si on veut avoir quelques feuilles de salade dans son assiette en juillet !

Avec l'ensoleillement maximisé, les figues grossissent à toute vitesse

Du savon noir et de l'huile contre les pucerons. Avril, c'est aussi le moment où les fruitiers sont en fleurs: abricotier et cerisier se sont successivement couverts de petites fleurs blanches... Et cette année grâce à la lumière que je lui ai dégagée en taillant ma haie de cyprès plus sévèrement, le figuier a plein de petites figues. Les framboisiers en revanche sont déjà attaqués par des colonies de pucerons verts. Pour préserver ma future récolte, je vaporise une solution de savon noir dilué dans l'eau comme expliqué sur le site de Gerbeaud, qui avait donné des résultats très satisfaisants en 2013... Oui en 2014, c'était l'invasion des baveuses, mais je n'ai quasiment pas eu de pucerons dans mes framboisiers.

Produits "home made" à la Journée des Initiatives Citoyennes

La légende du Colibri, vous connaissez ? Chacun fait sa part et tous ensemble on arrive à faire bouger les choses. Samedi, pour la 2ème Journée des Initiatives Citoyennes, alors que se croisaient de multiples alternatives telles que la boutique sans argent, Share Voisins, Optimiam ou encore les Incroyables Comestibles, Zero Waste et Perma'Map, ma part de petit Colibri a été de partager avec quelques-uns parmi plusieurs centaines de visiteurs passés à la Maison des Acteurs du Paris Durable, la fabrication d'un cosmétique maison.

Kit de fabrication du nettoyant gommant pour le visage

Pour cette occasion privilégiée d'échanger avec d'autres Colibris, des acteurs du changement de paradigme ou des visiteurs curieux et enthousiastes, nous avons tenu un stand « mes produits home made » avec ma complice Sylvie, qui a mis au point une recette lessive maison "facile, pas cher et écolo". Le top non ? Voici sa recette, dont j'ai rapporté une bouteille et qu'il me tarde d'essayer.
Ingrédients. 75 grammes de paillettes de savon de Marseille, 75 grammes de cristaux de soude, 1,5 litres d'eau chaude.
Mode opératoire. Ajouter l'eau et mixer au fur et à mesure. Verser le mélange dans un grand bidon récupéré (3 litres). Laisser reposer et refroidir. Secouer avant chaque utilisation. Rajouter de l'eau si la lessive est trop compacte. Dosage : environ 120 ml dans la boule dosette au cœur du linge.

Kit de fabrication de la lessive maison

De mon côté, j'ai choisi pour cette session un peu particulière des ateliers d'Atalanta un produit simple, qui puisse être répliquée même par des personnes qui n'ont jamais "tambouillé" de leur vie. J'ai fabriqué une variante de mon nettoyant gommant lush like pour le visage, qui présente un aspect gourmand de pâte d'amande, est très agréable à utiliser et laisse une peau toute douce. Contrairement à ma recette habituelle, dont l'ingrédient principal est la poudre d'amande, j'ai utilisé cette fois de la poudre de noisette, plus adaptée pour des peaux mixtes et grasses.

Le nettoyant gommant, une fois terminé.

Bain de foule à la fête de la récup

Il n'y a pas si longtemps, une fête autour la récup était comme un rendez-vous entre amis. Tout le monde se connaissait ou presque, on échangeait bises et nouvelles des enfants, avant de tirer du sac une bouteille de jus de fruit bio pour l'apéro en auberge espagnole. Mais les temps ont bien changé et le microcosme alternatif se distingue facilement à l'oeil nu. Revenus d'un système à bout de souffle, de plus en plus de curieux ouvrent les yeux sur les alternatives possibles. En attendant, peut-être de les pratiquer eux-mêmes.

Lorsque j'ai passé le seuil de l'espace des Blancs Manteaux samedi après-midi pour fureter à la fête de la récup, mon expérience initiale s'est plus apparentée à l'attente du RER à Châtelet les Halles un vendredi soir à 18 heures, qu'au vernissage d'un artiste avant-gardiste. Agoraphobes s'abstenir, c'était blindé de chez blindé. Entre les stands des ressourceries qui rivalisaient d'astuce pour inventer l'harmonie dans un bric à brac de et les ateliers de soudure, de réparation ou de pâtine, on piétinait dans des allées plus densément peuplées qu'à la foire de Paris.

En dépit de cette foule, j'ai tout de même passé un moment sympathique dans cet espace destiné à mettre la récup dans tous ses états. J'ai admiré les œuvres d'art upcyclées à partir des squelettes géométriques de notre ère informatique. J'ai salué l'audace de la styliste qui a osé parer ses mannequins de chutes de tissus d'ameublement. Je me suis penché sur le tricot insolite d'un bidouilleur qui fabriquait un sac à partir d'une pelote et de la bande magnétique d'une vieille cassette VHS.



Si vous n'étiez pas ce week-end dernier à l'espace des Blancs Manteaux (si, si, c'est possible) pas de panique. Il y a une session de rattrapage. Samedi 11 avril, les Colibris Paris vous accueillent à quelques tours de roue de vélib, à la Maison des Acteurs du Paris Durable pour la 2ème journée des Initiatives citoyennes. Au programme DisColibris Soupe, café+viennoiserie anti-gaspi avec Optimiam, double projection d'Enquête de Sens, Zero Waste, Incroyables Comestibles, démo "mes produits home made" avec les ateliers d'Atalanta et plein d'autres projets innovants à découvrir.