22/07/2014

Le Summerlab de Nantes, on y était (presque)

FabLab, Summerlab, voici des termes se retrouvent souvent dans l'univers de l'innovation alternative. En mai, j'avais visité pour vous Makers sur Seine, l'original FabLab du marais. Cette fois je donne la parole à Gaëlle, fraîche diplômée de l'école Boulle et bidouilleuse de talent, qui a participé au fameux Summerlab de Nantes, du 7 au 11 juillet 2014. Peut-être le dernier, hélas.


Un summerlab, kézako ? « C'est un espace et un lieu foisonnant de rencontres, de discussions et d'expérimentations, avec des projets personnels comme des projets en groupe ou encore des mots clés comme open source et culture alternative. Le but premier est de croiser des compétences, des points de vue et des gens. Pour résumer, un summerlab, c'est débrouillez-vous, inventez le monde et mettez le résultat au service du plus grand nombre.»


Une association motivée. « Le summerlab de Nantes a l'avantage d'être porté par une association : Ping. Le budget rentre ainsi dans les subventions que reçoit l'association pour organiser ce type d'événement. Le réseau de Ping a permis au lab d'avoir des partenaires comme la locomotive, qui nous servait des repas délicieux et l'école d'architecture de Nantes, qui a laissé les locaux à titre gracieux pour la semaine. L'inscription était complètement gratuite. Ping s'est chargée de mettre en contact ceux qui voulaient faire du covoiturage et ceux qui proposaient ou souhaitaient bénéficier de couchsurfing. »

comment faire de la sérigraphie avec des bouts d'ordinateur en guise de raclette
Une histoire perturbée.  « Le mouvement des Summerlabs a débuté à Gigon, en Espagne, en 2008. Ping  s'y est rendue, a trouvé cela génial et décidé de créer la route des Summerlabs de l'arc Atlantique. Mais avec la crise, celui de Nantes est le seul qui existe toujours. Et 2014 était peut-être sa dernière année. A moins que quelqu'un reprenne le flambeau, il n'y en aura plus. »

Une population bigarrée. « Au total, nous avons été un peu moins de 130 à tourner sur la semaine. Il y avait beaucoup d'urbanistes et d'architectes, des geeks, hackers, développeurs ou programmeurs. Il y avait également pas mal de musiciens. Mais on trouvait également des écrivains et des professionnels de l'édition, ou encore un juriste et un vidéaste amateur. Les âges allaient de la petite vingtaine aux seniors. Il y avait notamment un monsieur très calé en réseaux et ordinateurs qui téléphonait chaque soir à sa maison de retraite pour repousser son couvre-feu. »

les mots-clés du summerlab découpés à la découpe laser et peints de vives couleurs pour le décor de la borne d'arcade
Une organisation quasi autogérée. « Un espace et un planning orchestrés par un facilitateur sont prédéfinis et cette année, le thème général était court circuit, circuit court. Sur place le premier jour, des tables avec des ballons dont la couleur correspondait à chaque nœud thématique nous permettaient de nous retrouver très rapidement en fonction de nos centres d'intérêt. Mais ensuite, nous avons réorganisé l'espace comme nous le souhaitions. Le matin, chacun annonçait ses intentions et on réglait la logistique correspondante lors d'une assemblée. Le lab fonctionne comme un petit village, en autogestion. »

Qui veut son petit chauffage solaire?
Bidouiller pour bidouiller. « Il n'y a pas d'objectif de production dans un summerlab. Les gens viennent et décident ce qu'ils ont envie. Dans le groupe dont je faisais partie, nous nous sommes fixés l'objectif d'écrire en cinq jours un mode d'emploi sur le thème : comment faire un summerlab. Mais c'était notre choix. »

Un partage intégral. «Nous avions accès aux ressources du Fab Lab voisin, ainsi qu'à celles partagées par les participants. Sur le site, se trouvait également une tente bibliothèque avec des livres fournis par Ping mais aussi les participants, qui apportaient non seulement les ouvrages, mais les films qui étaient projetés à la demande. Nous avons également essayer de documenter tous les projets, de façon à ce que tout ce qui a été expérimenté soit en libre accès. »

Moi, Gaëlle, 22 ans, bidouilleuse

Des projets... éclectiques. « Un groupe a fabriqué une pile microbienne avec de la vase recueillie dans la Loire, un autre a mis au point un chauffage solaire à base de canettes de soda récupérées, de mastic isolant et de peinture noire. Une autre projet a abouti à la réalisation d'une veste table "mixette" pour DJ, pendant que certains participants répertoriaient les friches de Nantes pour mettre une carte en ligne. Un autre groupe a fabriqué une borne d'arcade et programmé le jeu correspondant . Une dynamo a été fabriquée à partir de moteurs d'imprimantes.»

(Crédit photo: Julien Merlaud)

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