J'ai déjà évoqué ici à plusieurs reprises mes affinités avec le mouvement Colibris. L'un des effets secondaires désirables de l'engagement citoyen, ce sont les rencontres. L'une des premières que j'ai faite chez les Colibris, c'était avec Célia Grincourt, une comédienne au parcours atypique et à l'engagement infaillible. Côté scène, elle est partie un an en Biélorussie pour y étudier à l'académie des arts de Minsk et y a rencontré un autre artiste Nikita Gouzovsky avec lequel elle a fondé en 2011 le Zagigaï Kollektiv. Côté ville, Célia a fait partie des Indignés avant de participer à la construction du groupe local des Colibris Paris. Elle retrouve aujourd'hui ses convictions dans une expression privilégiée pour elle : la scène.
Je connais Célia depuis deux ans mais vendredi soir, j'ai eu le privilège de la voir sur scène au théâtre de Belleville. Pour la première fois. Dans une adaptation de crimes et châtiment, la pièce qu'elle a co-écrite avec Nikita Gouzovsky: Crime, et châtiment? c'est six comédiens -dont Célia- et un metteur en scène, Nikita, dans une charge féroce sur les dérives de la finance mondiale inspirée de l'oeuvre de Dostoïevski. Le tout, sur un fond de fantastique. « Nous avions envie d'adapter un classique, raconte Célia. Dans Crime et châtiment, Raskolnikov assassine une vieille usurière. Alors on s'est demandé qui étaient les usuriers dans le monde actuel. » Etudiant la création monétaire et s'inspirant de documentaires autour de la finance internationale comme Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde, Nikita et Célia ont créé le personnage de Diane Khali, hautaine, cynique et dénuée de scrupules. Le spectateur s'insinue sans difficulté dans les pulsions meurtrières à son égard du héros, et ne reconnaît que trop bien certaines personnalités qui peuplent les divers écrans de son quotidien.
Si son message est d'actualité, Crime, et châtiment? reste avant tout un spectacle, joué et même dansé par moments : « Je crois vraiment que l'art est politique mais pas militant, affirme Célia. Une pièce doit toucher le cœur des spectateurs plus que d'être un pamphlet. Lorsque l'on vient au théâtre, c'est pour partager la vie des personnages. » Découvrir Célia dans l'interprétation d'un texte engagé dont elle est co-auteur, m'a non seulement permis de passer une bonne soirée mais aussi de me sentir plus reliée à tous ceux qui tentent ici et là de faire à leur façon, avec leurs moyens, leurs talents et leurs capacités, leur part de Colibris: Participer à la construction d'un monde meilleur n'est pas un pensum, mais peut être épanouissant et créatif.
Pour assister à une représentation de Crime, et châtiment? C'est facile La pièce est à l'affiche jusqu'au 5 avril au théâtre de Belleville, à Paris.
Pour ceux qui viendront à la représentation du 3 avril, elle sera suivi par une intervention et un débat avec Frédéric Boccara l'un des économistes atterrés, dont Célia et Nikita avaient lu le manifeste, lequel avait nourri leur inspiration pour Crime, et châtiment? Après cette quinzaine de création, la pièce pourrait se jouer prochainement à Fontenay-sous-Bois dans le Val de Marne, base du Zagigaï Kollektiv.
(Crédit Photo: Marco Samson et Alexandre Risso)
Je connais Célia depuis deux ans mais vendredi soir, j'ai eu le privilège de la voir sur scène au théâtre de Belleville. Pour la première fois. Dans une adaptation de crimes et châtiment, la pièce qu'elle a co-écrite avec Nikita Gouzovsky: Crime, et châtiment? c'est six comédiens -dont Célia- et un metteur en scène, Nikita, dans une charge féroce sur les dérives de la finance mondiale inspirée de l'oeuvre de Dostoïevski. Le tout, sur un fond de fantastique. « Nous avions envie d'adapter un classique, raconte Célia. Dans Crime et châtiment, Raskolnikov assassine une vieille usurière. Alors on s'est demandé qui étaient les usuriers dans le monde actuel. » Etudiant la création monétaire et s'inspirant de documentaires autour de la finance internationale comme Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde, Nikita et Célia ont créé le personnage de Diane Khali, hautaine, cynique et dénuée de scrupules. Le spectateur s'insinue sans difficulté dans les pulsions meurtrières à son égard du héros, et ne reconnaît que trop bien certaines personnalités qui peuplent les divers écrans de son quotidien.
Si son message est d'actualité, Crime, et châtiment? reste avant tout un spectacle, joué et même dansé par moments : « Je crois vraiment que l'art est politique mais pas militant, affirme Célia. Une pièce doit toucher le cœur des spectateurs plus que d'être un pamphlet. Lorsque l'on vient au théâtre, c'est pour partager la vie des personnages. » Découvrir Célia dans l'interprétation d'un texte engagé dont elle est co-auteur, m'a non seulement permis de passer une bonne soirée mais aussi de me sentir plus reliée à tous ceux qui tentent ici et là de faire à leur façon, avec leurs moyens, leurs talents et leurs capacités, leur part de Colibris: Participer à la construction d'un monde meilleur n'est pas un pensum, mais peut être épanouissant et créatif.
Pour assister à une représentation de Crime, et châtiment? C'est facile La pièce est à l'affiche jusqu'au 5 avril au théâtre de Belleville, à Paris.
Pour ceux qui viendront à la représentation du 3 avril, elle sera suivi par une intervention et un débat avec Frédéric Boccara l'un des économistes atterrés, dont Célia et Nikita avaient lu le manifeste, lequel avait nourri leur inspiration pour Crime, et châtiment? Après cette quinzaine de création, la pièce pourrait se jouer prochainement à Fontenay-sous-Bois dans le Val de Marne, base du Zagigaï Kollektiv.
(Crédit Photo: Marco Samson et Alexandre Risso)
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