25/02/2018

Qu’est-ce qu’on attend... pour suivre Ungersheim ?


Avant même sa sortie en 2016, je grillais de découvrir l'intriguant documentaire de Marie-Dominique Robin. Mais dans la vie, tout ne se passe pas toujours comment on veut et je n'ai finalement découvert ce film que lors de la nuit de la transition présidée par la réalisatrice en personne, le samedi 17 février à Vincennes. Si comme moi, vous avez une séance de rattrapage à effectuer et une curiosité à sarisfaire, voici quelques clés sur Qu’est-ce qu’on attend.



De quoi ça parle ? Dans Qu’est-ce qu’on attend, Marie-Monique Robin braque son objectif sur  les 21 actions écologiques pour le 21ème siècle d’Ungersheim, petite commune d’Alsace de 2000 habitants, dont les initiatives de transition écologique sont portées par les fortes convictions de son maire Jean-Claude Mensch,

Remettre les petits gestes à notre portée

Pourquoi aller voir ce film ? Alors que Demain a sillonné le globe pour nous faire découvrir des initiatives à moyennes et grande échelle qui fonctionnent pour de bon, Qu’est-ce qu’on attend nous ramène dans notre voisinage, se concentre sur l’action au quotidien d’un territoire. A travers le maire et la galerie de personnalités engagées dans la transition autour de lui, auxquels chacun de nous peut s’identifier à des degrés divers, il est aisé de remettre les petits gestes -qui bout à bout feront une grande différence- à notre portée.



Une visite de Rob Hopkins

Qui est Marie-Monique Robin, la réalisatrice ? Cette journaliste engagée réalise des films depuis 1993, parfois assortis de livres. On lui doit notamment le monde selon Monsanto, notre poison quotidien et les moissons du futur. Depuis quelques années, la réalisatrice est de ses propres mots « passée de lançeuse d’alerte à lançeuse d’avenir », notamment avec Sacré croissance, chroniqué dans les Vergers lors d’une avant-première. Lors de son intervention à Vincennes, la journaliste a d’ailleurs révélé que c’est justement dans une projection en Alsace de sacré croissance, qu’est née l’idée de qu’est-ce qu’on attend : « à la fin, un homme s’est levé pour m’annoncer : tout ce dont vous parlez, nous le faisons déjà à Ungerscheim. J’étais horriblement vexée. » Le trouble-fête n’était qu’autre que le maire d’Ungersheim.

Qu’est-ce que la transition ? Sans faire de raccourcis trop faciles, la transition est un peu le pendant anglo-saxon du mouvement Colibris. A l’occasion d’une visite de Rob Hopkins, initiateur de la transition en France, j’avais évoqué ce mouvement aux initiatives enthousiastes et dynamiques en France et dans le monde, pour construire une société plus vertueuse et résiliente.

Pratique. Vous pouvez suivre l'actualité du film sur sa page facebook. La fiche technique  du documentaire sur le site du producteur vous permettra d'obtenir plus d'infos et peut-être d'organiser une projection près de chez vous.

11/02/2018

Aatise... l’envie d’une mode belle et responsable


Le lundi des citoyens, vous connaissez ? Non ? C’est normal, ça vient juste de démarrer à l’initiative de l’association Low Carbon city. Il s’agit d’inviter cinq ONG, associations ou entrepreneurs à fort impact environnemental à "pitcher" et débattre avec le public présent autour d’un thème défini. Le 29 janvier, j’ai assisté à celui sur le thème de la mode éthique à la Maison des acteurs du Paris durable. Et c’est ainsi que j’ai fait connaissance avec Julia, de la toute jeune marque Aatise, qui mérite un coup de projecteur.


Aatise... quoi ? D’une voix suave et assurée, Julia Schena explique qu’aatise en vieux français signifie « le défi, la provocation ». Avec Heide Baumann -fondatrice de la jeune marque girondine d’un an tout juste- la jeune femme a déjà mis une dizaine de modèles à disposition du public selon un protocole de conception et fabrication participatifs: la "crowdfashion". On vous explique.




«reprendre le pouvoir sur leur garde-robe »

Le concept. Je vous entends d’ici, petites fashionista aux goûts bien campés pour les jolies choses. Quand on vous dit mode éthiques vous pensez « tee shirt en toile de jute qui gratte ». Les mots ne sont pas de moi mais de Julia. Parce qu’en en fait, Aatise, n’est rien de cela. Les modèles ne sont pas moches, parce que s’ils l’étaient, il ne seraient pas fabriqués. L’originalité est que Julia et Heide déposent initialement une coupe, un tissu sur leur site pour tester les réactions de leur communauté naissante. Puis elles présentent un prototype de vêtement, que les acheteuses potentielles votent pour valider en le commandant… Ou pas. Les pièces ne sont fabriquées qu’à partir d’un certain seuil de commandes, puis livrées au bout de six à huit semaines : Zéro gâchis et ainsi que le souligne Julia, cette pratique atypique en France permet aux femmes « de reprendre le pouvoir sur leur garde-robe », « aatise le désir  et crée un lien affectif avec le vêtement ».



Les engagements. "Eco fashion activist" proclamé, la jeune marque Aatise utilise au maximum des matériaux et teintures responsables, notamment grâce au coup de pouce financier de sa campagne de financement participatif sur Ulule. Et les modèles sont assemblés dans des ateliers Français. Le projet est également très axé sur le zéro déchet, non seulement grâce à son élimination des stocks, mais aussi avec la conception d’un tee-shirt compostable et la récupération des chutes pour fabriquer d’autres vêtements.



«... ma boss s’habille en Aatise »

Le duo de choc qui « Aatise ». Ce projet ambitieux et novateur est porté par deux femmes. Heide Baumann, ingénieure qui a traîné ses jupons pendant trente ans dans l’industrie textile, où elle a développé une allergie aiguë à la fast fashion et ses dérives. Et puis Julia Schena, pimpante jeune femme qui activait les manettes de communication digitale d’une grande marque. Le ras le bol a failli la faire renoncer à travailler dans la mode, sa passion, avant qu'elle rejoigne la start up bordelaise sous l'impulsion de sa fondatrice. « Avant c’était le diable s’habille en Prada, maintenant c’est ma boss s’habille en Aatise », raille Julia, enchantée du virage radical de sa carrière. La start-up  revendique une forte identité régionale, fait partie de l’incubateur les premières et est hébergée dans l’un des espaces de coworking les plus hype de l’hexagone : Projet Darwin, que j'avais évoqué ici. « Il se passe quelque chose à Bordeaux au niveau de la prise de conscience et de l'interaction entre les gens, observe Julia qui n'y habite que depuis 18 mois. Il y a une vrai volonté d’avancer que je n'ai pas ressenti aussi fortement ailleurs.»




A ce lundi citoyen, il y avait aussi... Vous l’avez compris, j’ai flashé sur Aatise. Mais les quatre autres acteurs d’une mode plus éthique méritent également d’être signalés. J’ai donc écouté avec un vif intérêt les créatrices de manifeste 011, la nouvelle boutique de mode végane qui vient d’ouvrir à Paris et dont je vous parlerais certainement après leur avoir rendu visite. J’ai noté la pertinence des plate-formes Slowweare, où l’on retrouve notamment un guide des boutiques « ecofashion » et crush on, qui permet l’achat en ligne de vêtements vintages proposés par des friperies. Enfin slow conso propose un choix de produits responsables, dont des vêtements.